JEUNES AGRICULTEURS
Le concours de taille de la vigne aura lieu le 30 janvier !

Le 30 janvier à Mirabel, les Jeunes agriculteurs du canton Rhône-Coiron organisent leur traditionnel concours de taille de la vigne, en partenariat avec JA Ardèche et le CFPPA du Pradel.

Le concours de taille de la vigne aura lieu le 30 janvier !
Deux épreuves de taille manuelle seront proposés : le challenge Damien-Roux destiné aux étudiants et le challenge Olivier de Serres aux salariés agricoles et viticulteurs.

Les Jeunes agriculteurs (JA) du canton Rhône-Coiron donnent rendez-vous le jeudi 30 janvier au CFPPA du Pradel à Mirabel où seront organisés à 8 h les deux challenges du traditionnel concours départemental de taille de la vigne. Ouvert aux élèves, stagiaires et étudiants, le challenge Damien-Roux devrait accueillir une soixantaine de participants du lycée agricole d'Aubenas, du CFPPA du Pradel et du centre Vivarais Formation de Tournon-sur-Rhône. Le challenge Olivier-de-Serres sera, quant à lui, ouvert aux salariés agricoles et viticulteurs. Un peu plus d'une vingtaine de professionnels y avaient participés l'an passé. Pour ce challenge adulte, les inscriptions se feront sur place, juste avant le concours.

Valorisation de la filière

Pour chaque challenge, un jury évaluera rigoureusement et anonymement la qualité du travail de taille de la vigne des participants (voir ci-contre) et les concurrents ex aequo seront départagés selon leur rapidité. Les gagnants se verront alors remettre un sécateur électrique en 1er prix. « Ce n’est pas la rapidité de travail qui compte mais la façon de tailler la vigne. La récolte et le travail à mener en dépendent », rappelle Gaëtan Mouthon, secrétaire général JA du canton Rhône-Coiron et viticulteur sur 14 hectares à Saint-Jean-Le-Centenier. « Chacun a sa façon de tailler ! Certains vont tailler très serré ou plus large, d’autres ne vont tailler qu’en Cordon de Royat alors qu’il y a des viticulteurs qui trouvent que c’est une perte de temps... », explique-t-il. « Il faut prendre son temps, d'abord maîtriser le geste, avoir une vision du pied de vigne et de celui qui suit, tout en ayant une idée du travail à réaliser sur l'année, puis travailler sa rapidité », ajoute Pascal Bosquet, président JA du canton Rhône-Coiron.
Les jurys seront composés pour chacun de 5 à 6 professionnels de la filière. Formateur, chefs de culture, viticulteurs, techniciens de la Chambre d’agriculture de l’Ardèche, d’Uvica, de Natura’pro, de Perret... « La volonté des JA est de proposer une journée technique ouverte à tous les professionnels du département, rassembler et dynamiser la filière, pas seulement organiser un concours », constate Bernadette Laville, directrice du CFPPA du Pradel. « Ce concours représente notre filière », confirme Gaëtan Mouthon. « C’est l’occasion de se réunir entre professionnels et de mettre en valeur nos métiers et notre filière auprès des jeunes qui seraient intéressés à la rejoindre. »

« Comment gérer le réchauffement climatique sur notre territoire ? »

Cette année, le concours mettra en avant la problématique du changement climatique à laquelle doit fait face la filière avec la programmation de conférences à 14 h, animées par différents intervenants spécialisés sur ce sujet. Objectif : proposer un débat vivant sur les solutions à mettre en œuvre face à la sécheresse et aux aléas climatiques. « Nous aborderons notamment le sujet de l’irrigation, du coût financier des projets de retenues collinaires et des gains qu’elles apporteraient, l’enherbement aussi, les démarches collectives que nous pourrions mettre en place...», ajoute Gaëtan Mouthon.
Des démonstrations de tondeuses interceps sont prévues à partir de 9 h, ainsi que des ateliers pratiques sur le curetage des ceps atteints d'esca. « Nous souhaitons que cette journée devienne un événement incontournable de la viticulture ardéchoise, pas seulement un concours », conclue Pascal Bosquet.

Anaïs Lévêque

Renseignements et réservation au 04 75 64 90 30.
Repas sur inscription : 11 € / personne.
"Il faut tailler mais en connaissance de cause"

"Il faut tailler mais en connaissance de cause"

3 QUESTIONS A / Marion Béalet, formatrice en viticulture auprès des stagiaires de BPREA au centre de formation du Pradel.

Comment va se dérouler le concours ?
Marion Béalet : « Dans les deux catégories, les participants seront sur une parcelle de Syrah qui est taillée en Cordon de Royat1, une taille courte. Un nombre de ceps sera attribué à chacun d’entre eux. Il y aura forcément plus de ceps pour les professionnels que pour les élèves, stagiaires et étudiants. Ils devront tailler les ceps pendant un quart d’heure, tous les participants en même temps. Les deux jurys circuleront dans la parcelle pour évaluer la taille de la vigne. L’attribution des points récompensera la qualité de leur travail et se fera de manière anonyme, chaque participant ayant un numéro indiqué sur son dossard et sur les ceps taillés. Si des concurrents sont ex aequo, ils seront départagés selon leur rapidité. »

Comment évaluez-vous la qualité de la taille de la vigne ?
M. B. : « Nous évaluerons leur travail par un ensemble de critères qualitatifs et le nombre de souches taillées : le nombre de tête demandé et celles qui auront été laissées ; le choix des bois, on ne va pas faire une tête sur un bois qui ne donnera pas de fruits, on va aussi choisir le bois le plus bas pour qu’il soit le premier à avoir la sève ; une coupe nette et non cassée ; le nombre d’yeux demandé lors du concours ; la propreté de la souche ; l’adaptation de la charge à la vigueur de la vigne c’est-à-dire qu’il faut la tailler de sorte à la pousser à produire si on voit qu’elle a de gros bois, et dans le cas contraire la ralentir et baisser le nombre de bourgeons... »

Comment savoir bien tailler ?
M. B. : « La taille de la vigne est quelque chose de subjectif mais c’est aussi une anticipation très importante pour le futur. Nous essayons d’objectiver ce travail avec des critères qualitatif car la taille va programmer tout le déroulé de l’année en matière de végétation, de production et de charge de travail. Il faut tailler mais en connaissance de cause. Pour les élèves, stagiaires et étudiants, les notions de biologie et de fonctionnement de la vigne sont très importantes. On s’aperçoit que les personnes qui n’ont jamais taillé mais qui ont fait des saisons d’opérations vertes, notamment de dédoublage, d’épamprage, d'ébourgeonnage, comprennent plus rapidement le raisonnement de la taille de la vigne. »

Propos recueillis par A.L.