INTERPROFESSION
Le président d’Interbev en visite

Pour sa tournée des régions, le nouveau président d’Interbev, François Guihard, est venu visiter le marché au cadran de Saint-Christophe-en-Brionnais (Saône-et-Loire). L’occasion de redécouvrir ce haut lieu du commerce d’animaux qui ne cesse d’évoluer.

Le président d’Interbev en visite
De gauche à droite : Jean-Pierre Fleury, trésorier d’Interbev Bourgogne-Franche-Comté ; Julien Bigand, secrétaire général ; Pascal Moine de la Confédération française de la boucherie ; Guy Tourdias, vice-président d’Interbev Bourgogne-Franche-Comté ; Jean- François Guihard, président d’Interbev ; Pauline Villebrun, chargée de mission d’Interbev Bourgogne-Franche-Comté ; Géraldine Henrion, responsable des comités régionaux Interbev ; Caroline Mousseron, directrice d’Interbev Bourgogne-Franche-Comté ; Yves Largy, président d’Interbev Bourgogne-Franche-Comté et Marc Pagès, directeur d’Interbev. ©EA71

Le marché de Saint-Christophe-en-Brionnais en Saône-et-Loire accueillait récemment la visite du nouveau président d’Interbev, Jean-François Guihard. Elu à la présidence de l’interprofession viande en décembre dernier, il poursuivait son tour des comités régionaux. Reçu en Bourgogne Franche-Comté par Yves Largy, président d’Interbev Bourgogne-Franche-Comté, il était accompagné de son directeur, Marc Pagès ainsi que de Géraldine Henrion, responsable des comités régionaux Interbev. En ce jour de marché, le directeur du site, Pascal Pierre, et deux administrateurs du Cadran Brionnais, Guy Mamessier et Pierre Auvolat, ont guidé la délégation dans cette découverte d’un lieu emblématique. Comme le rappelait Gérard Péguet, président de l’antenne touristique de Saint- Christophe-en-Brionnais, ce marché est le plus ancien en France avec plus de 500 ans d’existence. Dès le XVe siècle, les premiers « foirails » étaient organisés dans la grande rue du village, ancienne allée d’un château seigneurial. C’est au XIXe siècle que le foirail actuel, avec ses fameuses barres et son célèbre mur d’argent, fut construit sur une ancienne prairie acquise par la commune.

Jusqu’à 100 000 bovins dans les années fastes !

Le marché de Saint-Christophe n’a cessé de prendre de l’ampleur, notamment avec le développement de la race charolaise et sa promotion auprès des bassins d’abattage et de consommation de Lyon et Paris. Le Brionnais était alors un pays d’embouche : on y engraissait des bovins achetés maigres au printemps. Le foirail a été couvert à la fin des années 1970 et le marché est devenu hebdomadaire avec l’essor de l’export de broutards vers l’Italie. À la même époque, le Brionnais est devenu naisseur. Dans ses meilleures heures, « le marché de Saint-Christophe accueillait jusqu’à 100 000 bovins par an et entre 2 000 et 4 000 animaux par marché ! », se remémore Gérard Péguet. Mais les années 1990 ont été celles d’un déclin sans précédent. L’activité du marché est descendue jusqu’à moins de 30 000 bovins par an avant que cette érosion soit enrayée par la création d’un cadran en 2009.

L’apport du cadran

C’est la mobilisation de la commune et du territoire qui ont permis ce virage salvateur. Un projet audacieux porté par la communauté de communes de Semur-en-Brionnais, devenue propriétaire du marché, lequel est géré par une SAEM (Société anonyme d’économie mixte). Aujourd’hui, l’activité du cadran brionnais s’élève à 52 800 bovins et chaque marché hebdomadaire voit passer entre 1 000 et 1 100 animaux. Saint-Christophe est le deuxième de France en effectifs gros bovins et le premier en bovins d’embouche selon les chiffres de la Fédération nationale des marchés aux bestiaux. Il comprend trois marchés le mercredi. Le marché au cadran pour l’export (moins de 2 ans) débute à 7h. À 12h15, se tient le marché de bovins de boucherie de gré à gré. L’après-midi, c’est le marché au cadran pour le maigre adulte. Après avoir atteint plus de 61 000 animaux en 2019, l’activité du cadran brionnais avait chuté en 2020, année pendant laquelle le marché avait été fermé quatre semaines en raison du covid, rappelle le directeur. En 2021, le volume s’est redressé sans atteindre toutefois le niveau de 2018-2019. La décapitalisation a fait gonfler les ventes de vaches. En 2021, le marché de Saint-Christophe comptait 600 apporteurs pour 226 acheteurs. Des chiffres importants, précise Pascal Pierre qui fait état de 33 départements différents dans la provenance des acheteurs.

L’importance des cotations

Après plusieurs années d’érosion qui l’ont vu atteindre 4 900 bovins de boucherie en 2021, le gré à gré connait un frémissement en 2022. Quelque 1 440 animaux ont été présentés sur le foirail depuis le 1er janvier 2022 soit une hausse de 31% par rapport à avril 2021, révélait le directeur. Le maintien du marché de bovins de boucherie fait partie des projets en réflexion pour la SAEM. Les responsables veulent à tout prix le conserver mais ils entendent le faire évoluer. Sur ce point, devant le président d’Interbev, Pascal Pierre rappelait l’importance des cotations que fournissent les marchés de bestiaux. Des cotations précieuses qui reflètent le marché en France. D’ailleurs, « les cotations de Saint-Christophe sont l’une des plus consultées du pays », a revendiqué le directeur. Conçu pour 600 places, le marché au cadran est aujourd’hui plus que saturé avec plus de 1 000 animaux chaque mercredi. Des travaux sont d’ores et déjà en cours pour améliorer la sécurité et le confort de travail des bouviers. La question d’une extension se pose. D’autres évolutions sont en réflexion pour mieux répondre aux besoins des opérateurs, confie Pascal Pierre.

Marc Labille