OLÉOPROTÉAGINEUX
Pois chiche : semer sur un sol réchauffé et ressuyé

Quentin Lambert – Terres Inovia
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Pour le pois chiche comme pour les autres oléoprotéagineux, l’implantation est une étape cruciale. Terres Inovia fait le point sur les éléments clés à respecter pour une implantation réussie.

Pois chiche : semer sur un sol réchauffé et ressuyé
Pour cette culture de niche à valeur ajoutée, il faut privilégier les terres de type argilo-calcaires qui sont particulièrement adaptées à la culture de pois chiche. ©Terre Inovia

Le pois chiche valorise très bien les terres avec une réserve utile moyenne à superficielle, non hydromorphes et avec un bon pouvoir de réchauffement au printemps. Pour cette culture de niche à valeur ajoutée, il faut privilégier, si possible, les terres de type argilo-calcaires qui sont particulièrement adaptées à cette culture. Pour assurer la mise en place des nodosités, le pH doit être compris entre 7 et 9. Il convient également de privilégier des parcelles sans flore adventice difficile (datura, xanthium, morelle, ambroisie, repousses de tournesol).

Pas plus d’un pois chiche tous les 5 ans

Afin de limiter au maximum les risques de maladies (fusarioses et ascochytose), on n’implantera pas de pois chiche sur une même parcelle avant une période d’au moins cinq à six ans. La carte 1 indique la présence de mésorhizobium
spécifique du pois chiche sur le territoire. Ce mésorhizbium est nécessaire à la mise en place des nodosités qui fournissent l’essentiel des besoins azotés du pois chiche. À ce jour, il n’existe pas d’inoculum autorisé et commercialisé en France. Dans les départements grisés, la présence des bactéries est très incertaine et limitera fortement le potentiel de la culture.

S’assurer de la qualité sanitaire des semences

L’ascochytose (anciennement anthracnose), maladie la plus fréquente sur le pois chiche, se conserve principalement sur les graines. Ainsi, la prise de risque est forte lorsqu’on réutilise des graines contaminées. On s’expose en effet à une contamination primaire des plantes, dès la levée, avec des pertes associées estimées entre 25 et 75 % du rendement. En plus des autres leviers agronomiques, l’utilisation de semences certifiées est une première barrière à la maladie. Depuis 2018, Terres Inovia et ses partenaires ont mis en place un dispositif permettant d’évaluer les variétés de pois chiche commercialisées. En 2021, onze variétés de type Kabuli ont été évaluées en post-inscription : trois en première
année : Analisto, Badil et Gascon ; deux en deuxième année : CDC Orion et Rondo ; deux en troisième année : Eldorado et Lambada et quatre en quatrième année : Elixir, Elvar, Flamenco et Twist. Les résultats et références des variétés sont en accès libre sur l’application myVar ou www.myvar.fr

Intervenir sur un sol bien ressuyé

Avant d’intervenir, il est recommandé de vérifier, avec une bêche, la profondeur réellement ressuyée. Il faudra alors adapter la profondeur et limiter le travail à la zone ressuyée. Aller au-delà provoquerait la création de mottes défavorables à la levée. Opter pour un outil à dents léger, type vibroculteur ou herse plate, et éviter les outils à disques. Comme toutes les légumineuses à graines, le pois chiche nécessite un sol bien structuré avant l’implantation, ce qui permettra une exploration racinaire optimale tout en garantissant le bon fonctionnement des nodosités.

Pour un semis dans de bonnes conditions

Pour une grande partie du territoire, la période optimale de semis du pois chiche se situe de mi-février à mi-mars (voir carte 2). Lorsque les conditions climatiques ne sont pas réunies, il est fortement conseillé de reporter le semis afin d’implanter la culture lorsque la parcelle est ressuyée et suffisamment réchauffée. La température du sol à la profondeur de semis doit être supérieure à 7 °C pour favoriser la germination. Aujourd’hui, deux modes de semis sont possibles : le semis à faible écartement (semoir à céréales), apprécié pour sa couverture rapide du sol, et le semis large écartement (semoir monograine), qui assurera une meilleure précision de la dose et de la profondeur de semis. Il faut semer entre 4 et 5 cm de profondeur et viser 50 plantes/m² levées.

Quentin Lambert – Terres Inovia

Le guide Pois chiche est disponible gratuitement en téléchargement sur le site : www.terresinovia.fr à la rubrique « produits ».
Contact régional : Alexis Verniau. Courriel : [email protected]
Carte 1
Carte 2