FÊTE DE L'AGRICULTURE

Le canton du Haut Plateau ardéchois à l’honneur

Depuis tout petit, Thomas Mialon se rêvait déjà en agriculteur. Ses vacances, il les passait sur l’exploitation bovine et ovine de son oncle et son grand-père, à Issarlès. Après un bac pro conduite et gestion de l’entreprise agricole (CGEA) réalisé en Haute-Loire et un BTS analyse et conduite des systèmes d’élevage (Acse), il reprend l’exploitation en 2018, hors cadre familial. En 2020, il mène alors de front les débuts sur son exploitation et un emploi au sein du service de remplacement, et ce, jusqu’à janvier 2023. Depuis, il se consacre à son élevage.

S’il lui reste quelques bovins de l’époque de son oncle et son grand-père, son exploitation se spécialise en élevage d’ovins. Un cheptel de 200 bêtes qui se partagent environ 60 hectares autour de la commune d’Issarlès. Destinée à la commercialisation de viande Agneau de l’Adret, c’est à la coopérative d’Aubenas que l’éleveur commercialise sa viande. « L’Agneau de l’Adret se vend bien. Le plus gros souci en ce moment est du côté de la coopérative qui manque de main-d’œuvre pour l’abattage, mais c’est très spécifique comme problématique. »

La vraie difficulté pour lui intervient dans la location de terres, car il a pour dessein d’agrandir son exploitation. « Dans le canton du Haut Plateau, la majorité des agriculteurs ont environ la cinquantaine, peu de terres se libèrent. » Patience donc, pour le jeune agriculteur ardéchois. « J’arrive à avoir deux hectares par-ci par-là. Il ne faut pas être pressé. Dans 10 ans, davantage seront disponibles », explique-t-il, pragmatique. « Mon problème actuel concerne l’autorisation de permis de construire afin de monter des tunnels pour les brebis. »

Les JA, une entraide nécessaire

Si l’objectif est évidemment de vivre dignement de son exploitation, Thomas Mialon n’oublie pas de s’investir pour la communauté, notamment à travers le syndicat de Jeunes agriculteurs (JA) dont il est devenu le président pour le canton du Haut Plateau en 2022. « J’ai fait la connaissance de jeunes qui avaient le même métier que moi, je suis devenu adhérent aux JA vers 2019. Dans mon village, je suis plutôt isolé. Entre JA, on s’entraide pour le matériel, l’échange de terres ou la surveillance des bêtes. Les bals et autres lieux de rencontre servent aux jeunes à se connaître et à savoir qui souhaite s’installer dans le coin », ajoute Thomas Mialon.

La transmission joue un rôle important à ses yeux. Lui qui est seul à tenir son exploitation, il souhaite « donner l’envie aux jeunes de faire ce métier car il en manque ». La région Auvergne-Rhône-Alpes est par ailleurs la première région de France en 2022 en termes de montant moyen alloué pour la dotation Jeune agriculteur (DJA). 1 700 personnes se sont installées dans la région en 2022, dont 41 % avec la DJA.

D’ailleurs, cette dynamique a servi au territoire du Haut Plateau ardéchois. « Je pense que sur le canton, on est davantage à s’installer et à faire partie des JA. »

Le Haut Plateau, terre de diversité agricole

Le jeune agriculteur assure qu’il y a une diversité d’installations sur le Haut Plateau. « Certains souhaitent se lancer dans l’ovin ou le bovin. Il y a de la place pour tout le monde. L’agriculture fait vivre le pays, c’est une fierté. Nos métiers façonnent le paysage. Mais dans le coin, il n’y a pas uniquement de l’élevage. Il y a un peu de tout car le canton s’étale jusqu’à Aubenas. Certains ont des problématiques telles que la Drosophile, pour les arboriculteurs plus au sud du canton. Pour les éleveurs, le sujet actuel concerne le loup que l’on aimerait voir éradiquer comme au temps des anciens, car la pire angoisse est de se réveiller le matin, en imaginant les dégâts. »

Conscient des problématiques qui traversent le paysage agricole, Thomas Mialon continue de représenter son territoire. Il allie sa fonction au sein des JA et son projet d’agrandissement, qui lui permettrait d’embaucher un apprenti, comme il l’a été, afin de diffuser ses connaissances.

Marine Martin