ALBA-LA-ROMAINE

Coup de projecteur sur le Gaec du Vieux Chêne

À l’occasion du passage du Tour dans le département, la fresque de la FDSEA et JA Ardèche a été réalisée à Alba-la-Romaine, à proximité du Gaec du Vieux Chêne d’Alain Riffard qui a participé à sa préparation. Elle a été réalisée à l’effigie d’une chèvre, de vin et de cerises, faisait la part belle aux productions agricoles alentours. Pour cet éleveur ovin et viticulteur, rejoint par sa fille sur de l’élevage caprin depuis 2014, « c’est l’occasion de mettre en valeur nos territoires et nos terroirs, nos paysages aussi. Puis, le Tour est toujours un bel évènement à voir passer », ajoute ce passionné de vélo et ancien accompagnateur scolaire pour les sorties à vélo, allant même parfois jusqu’aux Châteaux de la Loire !

Viticulture : des surfaces en baisse

Au Gaec du Vieux Chêne, on se plait à voir passer le Tour en bout de champ mais on ne parle pas uniquement de vélo. Sur 50 hectares, une dizaine sont utilisés actuellement pour la production viticole en lien avec la cave d’Alba-la-Romaine et le caveau Louis Latour. « De moins en moins », ajoute Alain Riffard qui a vu bruler 50 % de ses raisins de Pinot et de Chardonnay lors des grandes chaleurs de 2019.  « Depuis 5 ans, j’ai abandonné certains cépages, comme le Syrah, le Merlot et le Cabernet dont les parcelles étaient en fermage et devenaient trop coûteuses », explique-t-il. « Puis en 2019, j’ai supprimé 7 ha en diminuant toutes mes parcelles, en Chardonnay, Pinot, Viognier, Ugni blanc et Grenache noir. Il y a eu trop de pertes avec les aléas climatiques. » Cette année, le gel a impacté ses vignes en mars, puis la grêle fin août : « La récolte n’est pas immense mais elle est de belle qualité », relativise-t-il.

Évolution de l’exploitation

Alain Riffard élève également un troupeau ovin viande de 70 mères et vend en moyenne 50 agneaux / an à la société Tout En Gros à Montélimar. Il projette de remplacer son troupeau, actuellement de races Préalpes et Rouge de Roussillon, par des brebis de race Mérinos, plus dociles et moins fugueuses.

Sa femme Ghislaine travaille à temps plein sur l’exploitation comme conjointe collaboratrice, mais aussi en tant que famille d’accueil.

Avec l’arrivée de leur fille Hélène sur l’exploitation en 2014, cinquième génération d’agriculteur de la famille, l’élevage caprin lait en AOP Picodon tient désormais une place centrale au Gaec du Vieux Chêne. « Il était logique de reprendre l’exploitation familiale mais je m’orientai vers de l’élevage. La vigne n’était pas mon fort, et les aspects de vente et de clientèle en élevage me paraissaient plus intéressants. J’ai pu découvrir le travail avec les chèvres lors de stages chez mes oncles, éleveurs caprin installés au Gaec Boyron à Lussas, qui m’a beaucoup intéressé et je me suis lancée ! », indique Hélène Riffard.

Caprin : 80 000 litres de lait / an transformés en direct

Composé au départ d’une cinquantaine de chèvres, le troupeau d’Hélène Riffard ne cesse de se développer et rassemble aujourd’hui 130 chèvres. « Nous sommes en autoconsommation pour les nourrir, exceptés le maïs et l’aliment », indique l’éleveuse âgée de 27 ans. Les chèvres sont séparées en deux lots, de 90 et 40 animaux, pour les mises bas programmées en février et en septembre. Elles produisent en moyenne 80 000 litres de lait / an, transformés sur place en fromages et faisselles.

Aidée par sa mère, Hélène Riffard vend ses produits en direct sur l’exploitation, sur le marché d’Alba-la-Romaine, aux Fromagers Fermiers du Peytot, à un traiteur et une fromagerie de Montélimar, ainsi qu’à un restaurant à Meysse.

Pendant le confinement, la jeune éleveuse a mis en place un système de commande à distance via son site Internet et un service de livraison. Elle a aussi diminué le rationnement de ses chèvres et fait don de ses invendus à certaines structures pour ne pas stopper sa production, notamment à la maison de retraite Les Jardins d’Helvie à Alba-la-Romaine qui s’approvisionne désormais auprès d’elle en fromages et faisselle.

A.L.