VITICULTURE
Le plan d’arrachage des vignes doit viser « les 60 000 ha »

Le plan d’arrachage de vignes doit viser « aux alentours de 60 000 hectares ». C’est l’estimation affichée par FranceAgriMer alors que Bruxelles a validé la mise en place d’un plan d’arrachage définitif des vignes.

Le plan d’arrachage des vignes doit viser « les 60 000 ha »
Jérôme Despey a été désigné le 2 octobre pour un nouveau mandat de président du conseil spécialisé vin à FranceAgriMer. ©FNSEA

« Entre l’arrachage définitif et temporaire, on serait aux alentours de 60 000 hectares », a déclaré Jérôme Despey, désigné le 2 octobre pour un nouveau mandat de président du conseil spécialisé vin à FranceAgriMer. La mesure a fait partie des points abordés avec Annie Genevard, lors d’une rencontre avec la filière vitivinicole, alors que la Commission européenne a donné, le 3 octobre, son feu vert à la France pour la mise en place d’un plan d’arrachage définitif des vignes. Le montant d’aide prévu de 4 000 €/ha permettrait de compenser l’arrachage d’au moins 30 000 ha. « On craint que l’enveloppe prévisionnelle de 120 millions d’euros ne soit pas suffisante », a souligné Jérôme Despey, jugeant nécessaire de l’abonder. Et de rappeler les 150 millions d’euros (M€) mis sur la table par le précédent ministre de l’Agriculture Marc Fesneau. Quant à l’arrachage temporaire, son sort est lié aux conclusions du groupe à haut niveau, réuni une première fois par la Commission le 11 septembre. Les aides pourraient s’élever à 2 500 €/ha, avec interdiction de replanter pendant quatre ans, selon lui. Les objectifs étant de résorber une partie de la surproduction et élaborer une stratégie de plantation de cépages mieux adaptés à la demande du marché et au changement climatique.

Des PGE pour soulager les trésoreries

D’autres sujets conjoncturels ont été abordés par les représentants de la filière avec la ministre : le conflit avec la Chine qui impacte les spiritueux, l’adaptation des outils de prévention et de gestion des crises climatiques, la restructuration des coopératives via des rapprochements. Une liste incluant le besoin de trésorerie des exploitations et des entreprises, pour lequel la filière réclame des PGE (prêts garantis par l’État) et une prise en charge des cotisations sociales. « L’enjeu aujourd’hui est la survie d’une filière contributrice nette à la balance commerciale française d’une part et à sa dimension culturelle d’autre part », a souligné la filière. Le plan stratégique de filière a par ailleurs été présenté. En décembre, ses contours avaient été dévoilés par neuf organisations professionnelles et interprofessionnelles, visant à agir sur l’offre et la demande de vin. Quatre grands thèmes ont été détaillés auprès d’Annie Genevard : la réduction du potentiel notamment par l’arrachage, l’innovation aussi bien produit que celle des pratiques agricoles en réaffirmant le principe “pas d’interdiction sans solution”, la relance de la consommation et enfin le soutien à l’exportation. Autre thème abordé, les enjeux de la politique de santé publique, qui « doit être ciblée sur les consommations excessives », a insisté la filière.

JCD