MONTAGNE D’ARDÈCHE
« Repérer les besoins et mettre en place des actions adaptées »

À l’approche de la signature de la convention territoriale globale (CTG) de la communauté de communes Montagne d’Ardèche, la MSA Ardèche Drôme Loire a travaillé sur l’identification des besoins des familles de ce territoire.

« Repérer les besoins et mettre en place des actions adaptées »
Différents besoins sont ressortis du diagnostic, présenté fin septembre à Coucouron, notamment sur les secteurs de la petite enfance, de la jeunesse, de la parentalité, de l’accès aux droits et à la mobilité.

Pendant six mois, la MSA Ardèche Drôme Loire et la Caf de l’Ardèche ont mené des entretiens avec des familles, des élus et des acteurs locaux, afin d’analyser les besoins des familles situées sur le territoire de la communauté de communes Montagne d’Ardèche. Ce diagnostic s’inscrit dans le cadre de la Charte territoriale « Avec les familles » de la MSA : une démarche de développement social local et d’ingénierie de projet, menée en collaboration avec la Caf de l’Ardèche et en partenariat avec la communauté de communes, à l'approche de la signature de sa prochaine convention territoriale globale (CTG) et de la charte Famille, prévue le 22 octobre. Parmi les objectifs ciblés figure ceux de favoriser l'accès aux droits des familles, le lien social, développer une culture partagée de prévention et encourager les dynamiques locales par la participation des familles et des acteurs intervenants auprès d'elles. « Dans un premier temps, il s’agit de repérer les besoins du territoire, puis de mettre en place des actions adaptées », explique Isabelle Boulon-Chanut, élue MSA et référente de cette démarche. « Nous avons choisi ce territoire car nous avons ici le plus de ressortissants MSA, environ 20,6 % des habitants alors qu’ils sont en moyenne 7 % dans le reste de l’Ardèche. C’est aussi un territoire pertinent, car il y a de grandes difficultés de mobilité », ajoute Marion Liotard, agent de développement Social Local au sein du service Action sanitaire et sociale à la MSA Ardèche Drôme Loire.

Petite enfance, jeunesse, parentalité, accès aux droits et mobilité

Différents besoins sont ressortis du diagnostic, présenté fin septembre à Coucouron, notamment sur les secteurs de la petite enfance, de la jeunesse, de la parentalité, de l’accès aux droits et à la mobilité. De ces besoins, il s’agit désormais de structurer les objectifs des politiques familiales et sociales territoriales menées avec la collectivité territoriale et les acteurs locaux sur chaque champ d’intervention. « Beaucoup de choses gravitent autour du logement, qu’il ne faut pas négliger », a informé Marion Liotard, pointant des difficultés d’accès au logement pour les plus jeunes ou les nouvelles familles, et de précarité énergétique. « On est aussi sur des bassins de vie différents, souvent tourné vers des départements limitrophes. » En matière de prévention santé, « on observe des besoins d’informations pour les familles sur différents sujets, de développement et de montée en compétences des professionnels et acteurs psychosociaux ». Alors que « les jeunes sont très attachés à leur territoire et veulent y rester », il ressort également du diagnostic « un manque de connaissance des métiers possibles sur le territoire, des entreprises présentes sur le plateau et de leurs besoins en main-d’œuvre », ainsi qu’un « un attachement tel au territoire que certains jeunes ont des freins à partir en études supérieures, un manque de connaissances des aides leur permettant de suivre des études supérieures, en matière de mobilité aussi ». Quant au secteur de la petite enfance, le développement des crèches et modes d’accueil collectifs ces dernières années a répondu aux besoins de nombreuses familles mais ont eu pour conséquence de raréfier l’offre de garde individuelle, mieux adaptée aux plages horaires de certaines familles.

« Tenir compte des nouvelles réalités du territoire »

De ce diagnostic, de premières fiches d’actions concrètes ont pu être élaborées et seront enrichies d’ici la signature de la CTG. « Il y a un réel intérêt à diagnostiquer les besoins pour définir les orientations qui permettent de rédiger la CTG. Sur les cinq prochaines années, ce sera notre feuille de route pour renforcer les services à la population. Généralement, on ne sollicite pas la MSA mais vu la part de personnes affiliées à la MSA sur notre territoire, nous avons choisi de le faire », rapportent Marie-Jeanne Cosse et Audrey Deschamps, respectivement responsable du pôle Attractivité et directrice générale des services à la communauté de communes Montagne d’Ardèche. « Il y a eu beaucoup de création de nouveaux services dans la précédente CTG. Là, il s’agit de les renforcer et les conforter, prendre des orientations plus fines, tenir compte des nouvelles réalités de notre territoire », ajoute Audrey Deschamps. « On a beaucoup d’agriculteurs vieillissants et de jeunes qui s’installent par exemple, qu’il faut accompagner dans leur vie quotidienne, leur apporter une offre de service adaptée, tenant compte de leurs horaires, communiquer sur les dispositifs pouvant leur être proposés, comme le Service de Remplacement. Pour les plus jeunes, aussi, quand on conçoit une offre de services à des adolescents, il faut aussi tenir compte de ceux qui grandissent dans une exploitation agricole. »

Des soutiens techniques, humains et financiers

Pendant les trois prochaines années, la MSA et la Caf apporteront des soutiens humain, technique et financier pour la réalisation des projets identifiés dans le cadre de la future CTG. « Nous sommes tous concentrés à des enveloppes qui ne sont pas expansives et avons tout intérêt à travailler ensemble et mobiliser nos moyens », confie Célia Bonnefoy, chargée de conseil et développement de la Caf de l’Ardèche. « Nous apportons un financement de 20 000 € propre à l’action, mais il est aussi possible de solliciter d’autres financements via nos appels à projets, comme « Grandir en milieu rural », qui finance des projets autour de l’enfance, la famille et la jeunesse en milieu rural pour la création de services et des actions diverses », précise Marion Liotard.

A.L.