PÉPINIÈRE
Vitipep’s,  plus proche des viticulteurs

Cécile Poulain
-

PÉPINIÈRE / Érigée en dix-huit mois, la marque Vitipep’s connaît un fort engouement parmi les pépiniéristes français. En 2021, c’est auprès des viticulteurs qu’elle entend se déployer. Et elle veut des adhérents 100 % audités et formés, chaque année.

Vitipep’s,  plus proche des viticulteurs
Alors qu’ils affrontent des restrictions globales des échanges internationaux de bois et plants de vignes, les pépiniéristes français veulent miser sur leur marque professionnelle Vitipep’s, la renforcer et la diffuser. © Vinconnexion

De moins en moins nombreux ces dernières années, les pépiniéristes français craignent qu’un durcissement réglementaire aggrave ce mouvement, décourageant certains professionnels. Pourtant, ils ont renouvelé leurs parcs de vignes-mères et mis en place des contrôles sanitaires exigeants. Alors qu’ils affrontent des restrictions globales des échanges internationaux de bois et plants de vignes, les pépiniéristes français veulent miser sur leur marque professionnelle Vitipep’s, la renforcer et la diffuser.

« En 2015, nous avons eu la volonté de bâtir un outil collectif, pour valoriser notre savoir-faire français, et nous avons créé Vitipep’s, marque privée indépendante, qui a beaucoup d’écho aujourd’hui » souligne David Amblevert, lors de l’assemblée générale de la Fédération française de la pépinière viticole, dernièrement en visioconférence. Fin 2018, la marque est née : c’est un label pour certifier une provenance totalement française. Les parutions dans la presse professionnelle, la participation aux salons Sitevi et Sival, ainsi que l’obtention du prix Sival d’or (dans la catégorie démarche collective) rendent alors Vitipep’s visible.

Giovanni Varelli, président de la marque Vitipep’s et président du Syndicat des pépiniéristes viticoles de Vaucluse, et David Amblevert, président de la Fédération française de la pépinière viticole. © C. Poulain 

Première réussite 

« Avec 350 entreprises fédérées par la marque dès la première campagne, c’est un véritable engouement ! », se réjouit Giovanni Varelli, le président de la marque et du Syndicat des pépiniéristes de Vaucluse. « La marque représente 75 % de la production française », estime Prune Seroul, chargée de communication. « Les structures adhérentes ont des tailles variées : ce sont des pépiniéristes aussi bien producteurs que négociants et ils couvrent l’ensemble des bassins viticoles », précise Christophe Raucaz, secrétaire général de Vitipep’s.
Mieux : un questionnaire - posé via le Plan national dépérissement du vignoble auprès de 200 techniciens viticoles - révèle que, parmi eux, trois sur quatre connaissent le nom Vitipep’s. C’est une première réussite. Mais, en 2021, Vitipep’s veut aller un cran plus loin en développant la communication de terrain dans chaque bassin de production, afin de se faire connaître auprès des viticulteurs. Pour cela, elle encourage à l’organisation d’événements chez chaque adhérent, avec le soutien de l’association sur le plan logistique. L’occasion, pour chaque pépiniériste, de montrer son savoir-faire et son engagement dans la marque. Et le président national d’encourager : « Que Vitipep’s enfile ses bottes et se retrouve sur les plantiers français ! ».

S’appuyer sur ses piliers 

Pour essaimer, Vitipep’s s’appuie sur deux points forts. Tout d’abord, tous les adhérents sont audités chaque année, en présentiel puis sur documents déclaratifs l’année suivante, alternativement. « C’est la preuve de la qualité de notre marque », souligne le président.

Autre point clé : la formation annuelle. « Cela répond aux exigences réglementaires en cours de négociation au niveau national », précise Giovanni Varelli. L’Académie du plant a donc été lancée en 2020, en partenariat avec l’Institut français de la vigne et du vin (IFV), l’Institut de Richemont en Charentes, et le CIVC en Champagne. Deux journées de formation ont été proposées sur 28 dates cette année, avec une partie consacrée à la reconnaissance des maladies et l’autre à l’ampélographie. Et le programme est évolutif afin d’assurer une montée en compétences des professionnels. « Nous avons déjà formé tous nos adhérents, dans leur région, cette année », observe Prune Seroul. Et le coût est pris en charge par la marque.

Toutefois, pour la prochaine saison, reste une inquiétude de la filière pépinière sur l’accès à la main-d’œuvre saisonnière. Elle a en effet peu de visibilité sur la possibilité d’entrer sur le territoire des contrats Ofii.

Cécile Poulain
 

Les derniers chiffres de la pépinière

Les volumes commercialisés sous la marque Vitipeps ne sont pas arrêtés pour cette première campagne de commercialisation. Un bilan pourra être fait mi-2021. Mais FranceAgriMer vient de fournir les derniers chiffres concernant la filière pépinière en France pour la campagne qui vient de s’achever.

- Nombre de professionnels inscrits au contrôle en 2020 pour la pépinière
* 880 professionnels inscrits au contrôle des bois et plants de vigne (- 2 % par rapport à 2019) ;
* dont 461 producteurs de plants (563 en 2014), soit une baisse de 18 % en cinq ans.

-Vignes mères (VM)
* 4 053 ha de VM inscrites en 2020, en hausse de 4 % par rapport à 2019 (similaire greffons et porte-greffe) ;
* soit 102 ha inscrits en 2020 ;
* 55 % des surfaces plantées ont moins de 15 ans, 30 % entre 15 et 25 ans et 15 % plus de 25 ans (- 1 %) ; situation similaire pour les porte-greffes et greffons.

- Pépinières
* 221 millions (M) de plants au total (- 14 M par rapport à 2019) ;
* 1,45 M de racinés (1,64 millions en 2019) ;
* 219,6 M de greffés soudés, dont 97,6 % en pépinière traditionnelle (idem 2019) ;
* proportion stable des plants certifiés (environ 94 % de la production, soit 206 M de plants) ;
* 1,06 M de plants de base ou initiaux ;
* 12 M de plants standards ;
* dix cépages représentent 68 % des plants de l’année : ugni blanc, chardonnay, merlot, cabernet-sauvignon, syrah, grenache, pinot noir, sauvignon, cabernet franc, cinsaut ;
* en 2020, les greffages de l’année sont en baisse de 15 % en Paca, 8 % en Nouvelle Aquitaine, 6 % en Occitanie, 2 % en Nord-Est et en Auvergne-Rhône-Alpes, mais en hausse de 1 % en Nord-Ouest. 
Source : Vitipep’s et FranceAgriMer