TRADITION
Célébrer Noël avec un sapin responsable

Chaque année, au mois de décembre, c’est le rituel immanquable : l’arrivée du sapin de Noël dans les foyers. Si cette tradition ravit petits et grands, elle n’est pas incompatible avec le souhait de vivre un Noël écoresponsable. C’est ce que mettent en lumière l’interprofession horticole Valhor et l’association française du sapin de Noël naturel (AFSNN), en proposant des sapins naturels, pour un Noël plus responsable.

Célébrer Noël avec un sapin responsable
D’après l’étude réalisée par Kantar en 2022, 89 % des Français ont privilégié l’acquisition d’un sapin naturel. ©Sylvain Barthelemy Valhor

Apparu au début du XVIsiècle en Alsace, le sapin est devenu l’un des symboles les plus ancrés dans les traditions des fêtes de Noël. Cinq cents ans plus tard, la tradition se perpétue dans les foyers français.

À l’heure où les Français sont de plus en plus attachés au caractère naturel des produits et à leur provenance, cette tendance se confirme sur le marché du sapin. D’après l’étude réalisée par Kantar en 2022, 89 % des Français ont privilégié l’acquisition d’un sapin naturel à celle d’un sapin artificiel (11 %). 

Des producteurs engagés

Et les producteurs de sapins n’ont pas attendu cet engouement pour produire dans le respect de la nature : « Les sapins ne sont pas coupés dans une forêt, mais bien récoltés selon des règles précises, sur des pâtures non pérennes », assure Frédéric Naudet, président de l’AFSNN depuis sa création en 1998. Lui-même pépiniériste et producteur de sapins de Noël dans le Morvan, massif de Bourgogne, il assure la distribution de sapins partout en France, aux entreprises spécialisées comme à la grande distribution. Au sein de son entreprise qui comptabilise cinq cents hectares de culture, Frédéric Naudet a à cœur de produire des arbres en utilisant le moins de produits phytosanitaires possible. Sa production a d’ailleurs obtenu cette année la certification Haute valeur environnementale (HVE), la confirmation de son engagement écoresponsable. « Les produits sont utilisés seulement les deux ou trois premières années, lorsque le plant est trop petit, trop fragile, en proie aux maladies », précise-t-il. « Pour le reste, nous privilégions les procédés mécaniques. Une culture est toujours évolutive : nous prélevons petit à petit, dès quatre ou cinq ans. Nous enlevons les plus grands, puis replantons des petits », ajoute l’agriculteur de 65 ans. Les producteurs de sapins s’engagent dans des modes de culture respectueux de l’environnement et poursuivent leurs efforts en utilisant des produits substituts aux produits chimiques. Par ailleurs, la filière contribue à soutenir l’activité agricole locale, qui génère mille emplois permanents et trois milles emplois saisonniers par an.

Consommer local  et soutenir la biodiversité

Côté budget, d’après l’étude Kantar, 67 % des Français seraient prêts à payer plus cher un sapin produit en France. Une bonne nouvelle pour les producteurs français, mais également pour l’environnement, puisque les cultures des sapins représentent des puits de carbone et un refuge pour de nombreuses espèces. « Nous veillons à respecter les populations d’insectes et d’oiseaux qui se multiplient dans les cultures », assure Frédéric Naudet. Car en effet, la culture du sapin enrichirait la biodiversité. L’alouette lulu, Le Bruant jaune, la linotte mélodieuse ou encore le Pipit des arbres, espèces en déclin, trouvent refuge au pied des sapins qui peuplent les pépinières. Une plantation peut également abriter celle que l’on nomme « la Grande coccinelle à ocelles », une espèce devenue rare. Les producteurs de sapins posent régulièrement des nichoirs destinés aux mésanges, ou invitent les apiculteurs à créer des ruchers au sein des parcelles, pour permettre aux abeilles de profiter des fleurs qui s’y développent. Notons également que les sapins de Noël, pendant leurs années de croissance, produisent une quantité importante d’oxygène, qui permet une captation importante de CO2. Consommer local est donc nécessaire pour un Noël plus responsable, Frédéric Naudet le confirme. « De nombreux producteurs de la région Bourgogne-Franche-Comté produisent et vendent localement. La vente directe parfait la démarche écoresponsable de nos productions, assure-t-il avant d’ajouter, Être producteur de sapins est un métier passionnant. Je suis fier de perpétuer les traditions, de valoriser notre terroir. Acheter un sapin est un acte joyeux. »

Un sapin 100 % biodégradable

Après les fêtes, pas de sujet épineux, puisque le sapin naturel est totalement biodégradable. En copeaux de bois ou compostés, leur décomposition crée de l’humus, une matière essentielle au fonctionnement des sols. Les collectivités locales ont également mis en place des programmes de collecte de sapins de Noël pour les transformer en paillage. D’après l’étude de Kantar en 2022 pour FranceAgrimer et Valhor, 90 % des Français ont recyclé leur sapin de Noël après les fêtes. Un chiffre qui témoigne d’un engagement important pour un Noël plus responsable.

Charlotte Bayon

Quelle essence choisir ?
Le sapin responsable, un rouage de la nouvelle consommation responsable durant les fêtes. ©Sylvain Bathélémy (VALHOR)

Quelle essence choisir ?

D’après Kantar, le sapin Nordmann reste une référence à laquelle les Français sont attachés. Malgré une légère baisse au profit de l’Épicéa en 2022, il représente toujours 77,9 % des parts de marché. Malgré un prix moyen relativement fixe de 30 € pour un sapin, chaque essence a son caractère et sa singularité. 

Le Nordmann 

Le sapin préféré des Français se distingue par sa tenue et sa couleur vert foncé. Ses aiguilles tomberont plus rapidement que les autres espèces, mais elles sont douces et conviennent donc parfaitement aux familles avec des enfants. Son prix moyen est de 32,60 €. 

L’Épicéa 

Les amoureux de la tradition de Noël l’apprécient pour sa bonne odeur. De forme pyramidale, ses fines aiguilles en font le sapin authentique des fêtes de Noël. Il est moins onéreux que le Nordmann : son prix moyen est de 22,80 €. 

Le Nobilis 

Aussi appelé « sapin noble », sa singularité se trouve dans la couleur de ses épines, en général vert bleuté. Il est majestueux, robuste, et dégage une légère odeur citronnée. D’un volume généreux, il est en général le plus onéreux des sapins. Parmi les espèces secondaires, l’on compte de nombreuses espèces d’épicéas, mais également l’Omorika, aux aiguilles vert foncé et argentées dans leur face intérieure, ou le Pungens, facilement reconnaissable par sa ramure vert bleuté. Sur 6,4 millions de sapins de Noël vendus en France en 2022, 5,7 millions étaient naturels. Les Français dépensent en moyenne trente euros pour celui qui viendra orner leur foyer pour les fêtes et qui participera non seulement à la tradition de Noël, mais à la conservation d’une agriculture locale et responsable.

C.B.