FOURRAGES
Attention aux prévisions météo !

FOURRAGES / Réserves en eau des sols, solutions d’adaptations… Voici l’Info’Prairie de la semaine !

Attention aux prévisions météo !

L’état des réserves en eau des sols s’est amélioré dans tous les secteurs ardéchois, avec les plus récentes. La situation est cependant hétérogène, très favorable sur le secteur de Coucouron et le pourtour du Coiron, limitante sur les Boutières et le Haut-Vivarais. La pousse de l’herbe se ralentit en Nord Ardèche à 10 kg MS / ha / jour et augmente en montagne à 50 kg MS / ha / jour. Sur prairie permanente, les jeux sont faits jusqu’à 800 m d’altitude : au-delà de 1200°C, le rendement progresse peu et la valeur se dégrade rapidement même si le fourrage peut garder de l’appétence (en particulier sur prairie peu productive). Il est temps de terminer les foins. En montagne, le stade enrubannage est dépassé sur prairie précoce à 1300 m. Il est temps d’enrubanner sur les prairies tardives à flore diversifiée à cette même altitude. Attention aux prévisions météo ! Un nouvel épisode pluvieux est annoncé cette semaine, d’intensité variable selon les secteurs. Couplé à des températures clémentes, il sera favorable au pâturage, mais va perturber les chantiers de récolte, en particulier en montagne.

Préconisations

Au pâturage : Sur le Nord Ardèche, il est nécessaire de complémenter les animaux avec du fourrage distribué car les croissances sont très faibles. Les pluies de la semaine passée et de la semaine à venir associées à des températures peu élevées, maintiennent du vert sur les pâtures : valoriser cette ressource sans faire raser (ne pas descendre en dessous de 5 cm).

Sur les pentes et le Bas-Vivarais, les précipitations ont été plus abondantes, il peut y avoir du regain derrière fauche ou sur les pelouses utilisées tôt au printemps : valoriser cette ressource sans excès. En montagne sur prairie correcte, la pousse est active : avec 48 kg MS / ha / jour, on peut nourrir 3 UGB / ha ; avec 12 ha pour 40 UGB, la complémentation n’est pas nécessaire.

Parcelles à stocks : En altitude (1250 m à 1300 m), capter la fenêtre météo pour réaliser des enrubannages d’ici jeudi. Pour les foins, la semaine s’annonce compliquée, et la suivante également, mais c’est le moment, de 900 à 1 100 m.

Emmanuel Forel,
conseiller Agronomie-Fourrages à la
Chambre d’agriculture de l’Ardèche

Plus d’infos sur https://extranet-ardeche.chambres-agriculture.fr/cultures/fourrages/bulletin-info-prairies/

Savoir reconnaître et valoriser les différents types de prairies

ÉLEVAGE DE MONTAGNE À L’HERBE /

Des prairies précoces et productives : peu diversifiée floristiquement, ces prairies apportent des réponses techniques en termes de productivité (autonomie fourragère) et de précocité. Elles permettent par exemple d’envisager du déprimage et donc d’avancer la mise à l’herbe, ou de faucher tôt (enrubannage) pour récolter un fourrage riche. Elles sont facilement reconnaissables à la présence de ray-grass anglais, de vulpin ou de brôme mou qui dominent dans la parcelle. Leur inconvénient provient de la présence de pissenlit en nombre et de plantes « indésirables » comme l’anthrisque (coucude) ou le rumex, espèces peu appétentes et de valeur alimentaire limitée à maturité. Entretien : limiter les apports de lisiers en fréquence et/ou en quantité pour limiter les indésirables. Une utilisation précoce (déprimage, enrubannage à 650°C) permet de faire régresser la coucude.

Des prairies « fleuries » très diversifiées et bien équilibrées d’un point de vue floristique : on y trouve des espèces précoces (ray grass anglais) et tardives (notamment agrostis et avoine jaunâtre) et de très nombreuses fleurs (silènes, gaillets, raiponce…). Ces parcelles peuvent être récoltées en enrubannage à 850-900°C ou en foin y compris assez tard (1200°C) pour offrir un volume abondant. Généralement, elles ne sont pas assez précoces pour faire l’objet d’un déprimage au printemps. Entretien : fumier ou lisier de bovins modéré (20 t/ha) et complément minéral jusqu’à 30-50 kgN/ha maximum (effet différent suivant le type de sol).

Des prairies diversifiées à graminées fines et peu productives. Ces prairies sont nombreuses sur la montagne et offrent une très bonne souplesse d’exploitation : on peut y produire un fourrage même à des dates tardives (mi/fin juillet). Cependant appétence ne signifie pas forcément valeur nutritive et la qualité du fourrage reste moyenne à faible même s’il est très bien consommé. Le défaut de ces parcelles réside dans la faiblesse de leur production (3 tms/ha) et leur caractère tardif au démarrage (déprimage non envisageable). Cependant au pâturage elles offrent une ressource de fin de printemps/été quand les pâturages de printemps ne poussent plus. Elles ne sont donc pas à négliger. Entretien : une légère augmentation de fertilisation (30 kgN/ha) en complément du fumier permet généralement de gagner en production (15-20 %) sans modifier le fond prairial.