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Bâtiments d’élevage : le bois a la cote !

Pierre Garcia
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MATÉRIAU / Apprécié pour ses vertus écologiques et le confort qu’il offre, le bois est de plus en plus plébiscité dans la construction de bâtiments agricoles. Derrière le métal, il se positionne aujourd’hui comme le deuxième matériau de référence sur ce marché porteur.

Bâtiments d’élevage : le bois a la cote !
La région Auvergne Rhône-Alpes accompagne les projets de construction en bois à hauteur de 3 ou 4 % du montant total.

Longtemps vu comme une solution onéreuse et peu crédible face au métal, le bois gagne aujourd’hui le cœur des agriculteurs. « Le bois est un matériau qui résiste très bien aux écarts de température entre l’été et l’hiver et qui joue un rôle important pour la régulation de l’humidité. Il se révèle également être un meilleur isolant que le métal. De nombreux agriculteurs font aussi ce choix par conscience écologique, ils aiment pouvoir faire travailler le charpentier local et disposer d’un matériau biosourcé issu des forêts alentours. Les éleveurs apprécient particulièrement le bois car il leur permet d’apporter à leurs animaux un environnement authentique et chaleureux », explique Frédéric Castaings, responsable du pôle Auvergne au sein de Fibois. « En matière de valeur patrimoniale, le bois a beaucoup plus d’intérêt pour eux que le métal. Si l’environnement immédiat n’est pas trop humide, le bois pourra vieillir sans problème pendant plusieurs centaines d’années et s’inscrira parfaitement dans le paysage », tient à ajouter son collègue Jean-Pierre Mathé, prescripteur bois construction chez Fibois.

Des aides à la construction de bâtiments agricoles en bois

Signe de sa bonne santé, le bâtiment agricole en bois a été l’un des rares secteurs du marché de la construction à continuer de fonctionner pendant la durée du confinement. Il faut dire que, des zones de plaine aux plus montagneuses, des petits élevages aux plus importants, le matériau bois s’adapte à tous les profils d’exploitations et à tous les usages. Son prix, souvent supérieur à celui du métal, représente pour certains un frein mais pour d’autres un gage de qualité qui peut lui donner l’avantage par rapport au métal. « Les prix sont très variables d’un projet à un autre et il est pratiquement impossible de comparer les deux. Nous avons malgré tout tendance à dire que plus on va travailler sur de grandes portées, plus le bois s’imposera comme une évidence en matière de construction et même souvent de prix », tient à rappeler Frédéric Castaings. Et d’ajouter : « La région Auvergne Rhône-Alpes accompagne les projets de construction en bois à hauteur de 3 ou 4 % du montant total ce qui est non négligeable pour des projets qui atteignent parfois plusieurs centaines de milliers d’euros. La Région a également lancé un appel à projet dans le but d’écouler les principales essences de bois locales utilisées dans la construction de bâtiments agricoles comme le sapin, l’épicéa ou encore le douglas. Elles arrivent aujourd’hui à maturité et pour les promouvoir, la Région s’engage aujourd’hui à financer 10% du lot de bois utilisé pour la fourniture et la pose à hauteur de 25 000 euros maximum / projet ».  

Pierre Garcia

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Installées sur le Gaec Tramassac à Dargoire (Loire), Françoise Dufour et sa compagne cultivent ici des légumes bio sur un terrain de 5ha. Lors de leur arrivée en 2001, elles ont construit elles-mêmes leur maison en bois en aménageant une cave pour stocker leurs produits. « En 2016, nous avons décidé de faire construire ce bâtiment car nous souhaitions bénéficier de meilleures conditions de travail. Dans notre cave, nous avions des difficultés pour conserver certains légumes commes les pommes de terre ou les courges. Nous souhaitions aussi pouvoir mieux accueillir nos clients dans le cadre de la vente à le ferme » explique Françoise Dufour.

Le choix de l’esthétisme et de l’écologie

Entièrement en bois, ce bâtiment de 300 m2 est divisé en trois parties : un espace pour la préparation des légumes, un espace chambre chaude et chambre froide pour le stockage des produits et enfin un espace de vente avec une mezzanine. Au total, ce bâtiment construit par l’entreprise ligérienne Poyet aura coûté entre 80 et 85 000 euros : 2 000 € de terrassement, 70 000 € de bâtiment et d’isolation et 10 000 € d’auvent. « Ce choix s’inscrit dans une démarche écologique et esthétique, notre maison est en bois et même si un bâtiment en métal aurait coûté moins cher, le choix était déjà fait pour nous » raconte-t-elle. Quatre ans plus tard, Françoise Dufour et sa campagne ne semblent pas regretter leur choix : « Nous sommes situées sur le plateau du Gier, il s’agit d’une zone venteuse mais le bâtiment résiste très bien. Le bois répond à absolument tous nos besoins, nous avons résolu nos problèmes de conservation des produits et les clients ont plaisir à venir chez nous ».

Pierre Garcia