Un atelier organisé par Adice Élevage a réuni le 13 avril une dizaine d’éleveurs au Gaec du Noyer, situé à Vernoux-en-Vivarais.

Focus sur la fertilisation
Jean Marc et Nicolas Garcin, les deux associés du Gaec du Noyer, élèvent une cinquantaine de vaches de race Montbéliarde et produisent 350 000 litres de lait.

Rendez-vous était donné au Gaec du Noyer à Vernoux-en-Vivarais en Ardèche, où se sont réunis une dizaine d’éleveurs à l’occasion d’un atelier organisé par Adice Élevage. Jean-Marc et Nicolas Garcin, les deux associés du Gaec, élèvent une cinquantaine de vaches de race Montbéliarde et produisent 350 000 litres de lait, livré à Danone. Lors de cet atelier, plusieurs sujets ont été abordés : le pâturage, les ensilages de printemps (RGI et méteils), l’optimisation de la fertilisation. Les deux premiers points ayant été traités à plusieurs reprises dans de précédents ateliers, celui-ci s’est centré sur le sujet de la fertilisation.

Compost ou fumier ?

Il est courant depuis des années de composter le fumier, il est vrai que cette méthode présente de nombreux avantages : réduction des volumes, meilleure qualité d’épandage, absence d’odeurs, lutte contre les adventices… Cependant le processus de compostage, par deux passages de retourneur d’andain, consomme une fraction importante de l’azote contenue dans le fumier : 1/3 dans le cas d’un compostage court de 5/6 semaines, plus de 50 % dans le cas d’un compostage long d’environ 6 mois. Etant donné les cours actuels de l’azote minéral, il parait primordial d’optimiser l’utilisation des effluents de ferme. Il convient alors de modifier ces pratiques, surtout si 100 % des fumiers sont compostés actuellement pour ne conserver que le minimum nécessaire (épandage proche des tiers, et en sortie d’hiver sur PT/luzerne). De son côté, Jean-Marc Garcin réalise l’intégralité de ses épandages de fumier sur prairies à l’automne : « Avec les hivers doux et à faible pluviométrie qu’on a aujourd’hui, il n’y a pas de problèmes de portance et on a une bonne minéralisation de l’azote pour le printemps à suivre. »

Réduire les pertes par volatilisation

Enfin concernant les épandages d’engrais de synthèse, pour éviter des pertes par volatilisation (en particulier azote ammoniacal), il est primordial de réaliser ces apports lorsque de la pluie est annoncée (au moins 10 mm pour engrais azoté, plutôt 15-20 mm pour un complet). Le pic de volatilisation intervient 3 à 4 jours après l’épandage. Dans tous les cas, éviter les conditions venteuses, chaudes et sèches. D’autres leviers existent pour limiter les pertes :

  • Choix de l’engrais : l’ammonitrate est moins sensibles que l’urée.
  • Fractionner les apports : apporter la bonne dose au bon moment.
  • L’enfouissement au moment de l’épandage pour les lisiers comme pour les engrais de synthèse (incorporation d’engrais dans la ligne au semis ou au binage ou encore à la herse étrille).

Jean-Philippe Goron, conseiller élevage et entreprise Adice