TROIS QUESTIONS À
« Maintenir le lien entre les producteurs et les consommateurs »

Propos recueillis par Anaïs Lévêque
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TROIS QUESTIONS À / Benoit Claret, président de la Chambre d’agriculture de l’Ardèche, qui appelle les commerçants alimentaires à prioriser la vente de produits ardéchois.

« Maintenir le lien entre les producteurs et les consommateurs »
Les élus de la Chambre d'agriculture de l'Ardèche (de gauche à droite) : la vice-présidente Christel Cesana, l'élue en charge de la communication Marlène Merle, le président Benoit Claret, le 1er vice-président Jean-Luc Flaugère, et le vice-président Sylvain Balmelle.
Article
Benoit Claret.

Vous vous êtes exprimé dans une lettre ouverte destinée aux commerçantsardéchois de produits alimentaires. Quel message leur avez-vous transmis ?

Benoit Claret : « Nous avons tenu à leur rappeler que dans les moments que nous vivons actuellement, chacun de nous doit plus que jamais se faire plaisir ! Consommer de bons produits, les préparer et les partager en famille, fait partie de ces instants de plaisir. Notre appel a pour but de rappeler aux commerçants et consommateurs que ces plaisirs ne peuvent se faire sans de bons produits ardéchois, qu’il est essentiel de les mettre en avant et de les rendre facilement disponibles en rayons. Lorsque les consommateurs entrent dans un magasin alimentaire ou traversent un marché plein vent, nous souhaitons qu’ils sentent immédiatement le terroir et la possibilité d’avoir des produits de qualité, que leur plaisir commence à ce moment-là. »

Quelles sont vos attentes ? 

B.C. : « Il est important de maintenir le lien entre les producteurs et les consommateurs, perturbé par les mesures de confinement. Pour cela, nous devons simplifier l’ensemble des connections qu’il peut y avoir entre eux, c’est-à-dire améliorer la logistique de commercialisation des produits ardéchois et favoriser la création de nouveaux portails de vente. Nous devons informer les consommateurs de la disponibilité de nos produits locaux et de qualité, à proximité de chez eux. Nous invitons donc les commerçants de produits alimentaires du département à faire preuve de solidarité et à s’approvisionner en priorité auprès des agriculteurs et acteurs de l’agroalimentaire ardéchois. Qu’ils soient commerçants, primeurs, bouchers, charcutiers, fromagers, grandes et moyennes surfaces, restaurateurs, traiteurs… Nous leur demandons de contribuer à mettre en valeur notre territoire et à soutenir son activité économique. »

Craignez-vous des problèmes d’écoulement dans les semaines à venir, notamment sur les produits traditionnellement proposés pour les fêtes de fin d’année ? Quelles filières sont susceptibles de rencontrer le plus de difficultés ?

B.C. : « La plus grande problématique serait d’avoir des produits disponibles mais que les consommateurs n’arrivent pas à les trouver comme ils le souhaiteraient, c’est-à-dire auprès de leur commerçant alimentaire. Nous avons en Ardèche des produits de très grande qualité qui répondent, sans nul doute, aux besoins que peuvent avoir les consommateurs lors des périodes de fête de fin d’année, et plus largement dans leur quotidien. Il suffit d’arriver à les dénicher. Nous ne craignons pas non plus une baisse de la consommation. Comme nous l’avons vu pendant le premier confinement, nous craignons un détournement de certains points de vente ou des modes de consommation. Le fait de centraliser les consommateurs sur un point et un mode de consommation – les produits de première nécessité et ceux issus de grandes filiales mondiales – les éloigne des produits de leur territoire… Par manque de connaissance souvent ! Si on sait mettre en évidence une production et la rendre disponibilité à tout le monde, elle sera consommée. »

Quelles démarches sont mises en œuvre par la Chambre d’agriculture de l’Ardèche pour aider les producteurs à adapter leurs modes de commercialisation dans le contexte actuel ? 

B.C. : « La Chambre d'agriculture reste ouverte et répond à l’ensemble des demandes des entreprises agricoles et producteurs fermiers. Nous veillons tout particulièrement à la visibilité des produits sur les supports numériques. Pour cela, nous renforçons le dispositif des formations de la Chambre sur le développement des sites Internet marchand : création de site marchand, promotion sur les réseaux sociaux, mise en vente, système de livraison, click & collect (retrait en point de vente de commandes passées en ligne), etc. Nous travaillons également sur le référencement Internet, la visibilité et la disponibilité de l’offre des producteurs, par le biais d’une plateforme numérique et interactive. L’objectif est de donner aux internautes un référencement complet des professionnels agricoles, et de les orienter en un clic vers le site Internet marchand ou la page Facebook du producteur, comme un relais. »

Et avec D’Ardèche & De Saison (DADS) ?

B.C. : « La plateforme logistique de DADS va, quant à elle, nous permettre de trouver des solutions sur la centralisation de l’offre des produits ardéchois en magasin, résoudre les difficultés de transport et de distribution en magasin, de référencement et de mise à disposition auprès des consommateurs. Avec toujours les mêmes objectifs : rendre ces produits disponibles à tous ceux qui le souhaitent ! »

Propos recueillis par Anaïs Lévêque