JOURNÉE DROITS DES FEMMES
Agricultrices et fières de l'être !

À l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, mercredi 8 mars, les Jeunes agriculteurs ont organisé une matinée dédiée à l'évènement au Gaec du Sardier.

Agricultrices et fières de l'être !
À l'appel des JA, les agricultrices ont partagé leur expérience.

Au Gaec du Sardier, les femmes sont en majorité ! Stéphane Roche a été le premier a installé en 1997, il a ensuite été rejoint par sa femme, Patrcia, en 2012, puis par sa fille, Laurine, en 2021. Deux générations de femmes qui ont toutes les deux dû faire leur place, à leur manière, dans le monde agricole. À l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, elles ont partagé leur expérience aux côtés d'autres agricultrices, pour qui ce métier était aussi une évidence.

Envers et contre tous

Une évidence qu'il faut parfois défendre envers et contre tous. Ça a été le cas d'Isabelle Fraisse. Née à Lyon, issue d'une famille qui n'était pas du milieu agricole, elle a décidé de mener des études d'arboriculture contre l'avis général. Un choix qu'elle ne regrette pas, puisqu'elle est toujours arboricultrice aujourd'hui ! Elle s'est installée en 1993 avec son mari, rencontré au cours de ses études.

Mais même après 30 ans de carrière, il arrive encore qu'on lui lance pic, reconnaît-elle. Une expérience que partage aussi Anaëlle Berne, installée il depuis 10 ans en tant qu'éleveuse de poules pondeuses. « Par exemple, un jour j'appelle un professionnel pour une toupie béton, et on me répond qu'on voudrait parler à monsieur. Ce genre de phrase, je les entends assez régulièrement... C'est difficile au quotidien de toujours devoir rappeler que je suis cheffe d'exploitation autant que mon mari », regrette la jeune femme.

Femme de...

Femme de, fille de, ou même sœur de, un statut dont beaucoup d'agricultrice ont dû mal à se débarrasser, comme en témoigne également Rolande Fourel, installée avec son frère en élevage caprin : « Il arrive que les clients me disent qu'ils viennent chercher le fromage de Jean-Philippe, alors que c'est moi qui m'occupe de toute la transformation, raconte-t-elle. Et pourtant c'est bien notre complémentarité qui permet de faire avancer l'exploitation ! »

Si le chemin est encore long, les agricultrices reconnaissent aussi un changement des mentalités en l'espace de quelques années. « Et pour ça je voudrais remercier nos mères et nos grands-mères, a conclut Candice Cholvy, éleveuse dans le Coiron. Nous récoltons aujourd'hui le fruit de leur travail. »

Pauline De Deus