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Démarrage prometteur pour le Bœuf des prairies fleuries

Une trentaine d’adhérents de la démarche « Boeuf des prairies fleuries – saveurs de la montagne ardéchoise » se sont retrouvés en assemblée générale le mercredi 8 mars à Sainte-Eulalie. Forte d’une année de lancement pleine de promesses, la jeune marque compte bien consolider sa dynamique et recruter de nouveaux éleveurs.

Démarrage prometteur pour le Bœuf des prairies fleuries
Bien lancée, la dynamique du Bœuf des prairies fleuries est à consolider. La démarche rassemble éleveurs et metteurs en marché.

Des vaches qui pâturent au grand air de la montagne ardéchoise, à plus de 1000 m, profitant de prairies exceptionnelles et des bienfaits d’une cinquantaine d’espèces florales… « Le Bœuf des prairies fleuries », c’est beaucoup plus qu’une viande de goût ! C’est tout un patrimoine, un territoire et un savoir-faire qu’une poignée d’éleveurs et metteurs en marché ont fait le pari de proposer au consommateur via cette nouvelle marque dont le nom invite au voyage.

« La démarche a démarré en 2016, avec dès le début la volonté d’associer tous les acteurs de la filière, et pas seulement les éleveurs », rappelle Dominique Laffont, le président de l’association Le Bœuf des prairies fleuries. Après quelques essais en 2021, c’est en 2022 que les premiers bœufs de la marque ont été commercialisés. Ainsi, durant l’année, 56 bovins représentant 18 t équivalent carcasse (TEC) ont été vendus dans plusieurs commerces ardéchois et des alentours. Un chiffre que l’association du Bœuf des prairies fleuries compte bien amplifier dans les années à venir.

Pas d’opportunisme, mais une démarche pérenne

Afin d’augmenter le nombre d’animaux vendus sous la jeune marque, il est nécessaire de pouvoir inclure de nouveaux éleveurs. « Certains clients sont partants pour vendre du Bœuf des prairies fleuries, mais nous ne sommes pas toujours en capacité de leur proposer des bêtes de manière régulière, tout au long de l’année », explique Jérôme Giney, principal négociant de la marque.

Les prix proposés sont pourtant attractifs : pour les génisses classées U+, ils atteignent 6,34 € en 2022, « voire davantage si la qualité est remarquable », souligne Jérôme Gineys. Pour les jeunes vaches, les prix varient entre 5,30 € et 6,30 € selon la conformation. Pour les veaux, ils oscillent entre 6,40 € et 8,50 €. « Nous appliquons volontairement un écart important de prix entre la note d'engraissement 2 et la note 3 qui est l'optimum en termes de qualité gustative, souligne Dominique Laffont. Le but est d'inciter les éleveurs à faire la meilleure qualité possible. »

Si les prix pratiqués sont élevés, peu de nouveaux producteurs ont intégré le Bœuf des prairies fleuries. « Pour les éleveurs, cela signifie des contraintes liées au cahier des charges et, en cette période où les cours sont élevés en bovin viande conventionnel, notre grille n’est pas forcément incitative, observe Dominique Laffont. Mais notre volonté est justement de créer une dynamique de long terme, qui ne soit pas liée aux variations des cours. Et s’ils venaient à baisser, nous conserverions un niveau élevé. »

Des difficultés à trouver des jeunes veaux

La majorité des animaux commercialisés en Bœuf des prairies fleuries sont des génisses, et seuls 3 veaux ont été vendus sous la marque ardéchoise. À l’heure où les coûts de production flambent, il semble en effet moins intéressant pour les éleveurs de s’orienter vers le veau sous la mère. « La nouvelle Pac ne va pas arranger les choses, souligne Pascal Laurent, vice-président de l’association. Les vaches mixtes sont totalement déconsidérées par cette nouvelle Pac, ce qui va favoriser l’engraissement au détriment de la filière veau sous la mère », craint-il. Autre frein : les habitudes de consommation peuvent constituer un frein pour les producteurs : « Dès que le veau est un peu rosé, le consommateur n’achète pas. Il veut de la viande blanche, et il est bien difficile de faire évoluer cette mode », déplore un éleveur. « Il y a là un travail de pédagogie à mener, pour expliquer au consommateur qu’un veau blanc est anémié, qu’il faut privilégier le rosé ! »

« Faire parler de nous »

Autre objectif pour les prochaines années : amplifier la communication autour du Bœuf des prairies fleuries afin de gagner en visibilité auprès des consommateurs et des metteurs en marché. « II faut davantage faire parler de nous », estime Géraldine Martin, éleveuse à Saint-Cirgues-en-Montagne. Des opérations communication ont déjà eu lieu, notamment lors du dernier Salon de l’agriculture à Paris. Des éleveurs devraient également aller à la rencontre des consommateurs et proposer des dégustations en boucheries et grandes surfaces, à commencer par le 8 avril prochain à Intermarché Aubenas, à la veille de Pâques. L’association prévoit également d’organiser durant l’année des visites de fermes, virtuelles ou réelles.

Mylène Coste

Le territoire du boeuf des prairies fleuries

Le territoire du boeuf des prairies fleuries

Ils ont choisi le Bœuf des prairies fleuries !

Sylvain Robert, responsable Boucherie à Intermarché Aubenas

Sylvain Robert, responsable Boucherie à Intermarché Aubenas

« J’ai toujours beaucoup travaillé avec de la viande du plateau ardéchois et la démarche du Bœuf des prairies fleuries m’a intéressée dès le début. Ce sont vraiment de bonnes bêtes à travailler et les clients qui y ont goûté nous en redemandent ! En ce moment, on vend l’équivalent d’environ 2 bêtes/semaine. »

Jérôme Gineys, négociant au Lac d’Issarlès

Jérôme Gineys, négociant au Lac d’Issarlès

« J’ai adhéré à la démarche dès le début, avec l’envie de valoriser mon pays ! Aujourd’hui, je commercialise près de 90 % de la viande vendue en Bœuf des prairies fleuries. Parmi mes clients, je compte quelques GMS (Intermarché Aubenas et Soyons par exemple), la boucherie Pétoule à Ruoms… Il y a encore du potentiel, avec des demandes de la part d’autres GMS mais aussi de restaurateurs. Pour les satisfaire, il nous faut plus d’éleveurs ! »

 

Le Bœuf des prairies fleuries en chiffres

56 bovins commercialisés en 2022 soit :

- 46 génisses

- 7 jeunes vaches

- 3 veaux (à titre de test pour la création d'une filière veaux en 2023).

18 TEC de viande vendue

Un changement de bureau et un nouveau nom

Un changement de bureau et un nouveau nom

Créée en 2019, l’association « Filière viande de la montagne ardéchoise » devient « Association Le Bœuf des prairies fleuries – saveurs de la montagne ardéchoise ». Elle compte actuellement 25 éleveurs, 4 GMS locales et un boucher adhérent, tandis que d’autres pourraient adhérer dans les prochains mois. Avant chaque adhésion, un audit permet de vérifier que l’exploitation répond au cahier des charges de la marque. Les éleveurs doivent également présenter une attestation de leur fournisseur d’aliments attestant de l’origine France et sans OGM des céréales données aux animaux.

Un nouveau bureau a été élu le 8 février, composé de Dominique Laffont (président), Pascal Laurent, Alban Faure et Jérôme Gineys (vices-présidents), Ludovic Claret (secrétaire), Anthony Peyronnet (trésorier).