FOURRAGE
Une situation favorable en montagne

La météo humide de ces dernières semaines a été propice au développement de l’herbe. Reportage en montagne, au Gaec du Suchas à Sagnes-et-Goudoulet.

Une situation favorable en montagne
Anthony Jouffre, éleveur de vaches laitières et producteur d’AOP Fin Gras du Mézenc, avec son frère Benoit Jouffre (Gaec du Suchas) à Sagnes-et-Goudoulet.

Éleveur de vaches laitières et producteur d’AOP Fin Gras du Mézenc à Sagnes-et-Goudoulet, Anthony et Benoit Jouffre (Gaec du Suchas) ont pu démarrer leur récolte des fourrages et l’enrubannage en milieu de semaine dernière. Mais à peine entamés, la pluie a fait son retour durant le week-end, « ce qui nous embête un peu, du moins pour les enrubannages… Les stades de l’herbe avancent toujours. Si on tarde trop, on perdra un peu en qualité », indique Anthony Jouffre, qui espère pouvoir récolter avant fin juin.

Avec son frère Benoit, ils disposent de 115 hectares. En dehors des pâtures, une cinquantaine d’hectares de prairies de fauche (15 ha d’enrubannage et 35 ha de foin) sont dédiés à nourrir une centaine de vaches dont 28 laitières, 8 allaitantes et 12 génisses. « Nous sommes tout en herbe et arrivons à être autonomes pour alimenter les troupeaux toute l’année, mais en cas de sécheresse, cela nous handicaperait un petit peu », ajoute Anthony Jouffre. « Un peu de rendement serait bienvenu car les stocks ont pris un coup en 2022 donc les granges sont assez vides. »

Pour les laitières qui sont menées en pâturage tournant, naviguant sur une parcelle tous les 2 à 3 jours, la bonne herbe commence à s’amenuiser. « On a aussi un lot d’une trentaine de génisses qui tournent sur trois parcelles où l’herbe est de meilleure qualité. »

Promesse de bons rendements

Sur l’année, le Gaec du Suchas réalise en moyenne 250 balles d’enrubannage, destiné aux vaches laitières (moyenne de production annuelle de 200 000 litres vendue à Carrier), et 500 à 550 bottes de foin, base d’alimentation de l’AOP Fin Gras du Mézenc. Côté fertilisation des surfaces fourragères, « on est sur un système de lisier et de chaux pour le foin, et de lisier et 40 à 50 unités d’azote pour l’enrubannage. Ça apporte plus de précocité de l’herbe avec un rendement plus élevé, puis de meilleures valeurs de fourrage ».

En 2022, la Gaec du Suchas a subi la sécheresse. « Nous avions eu moins de rendement. Il faisait très chaud au mois de mai, nous avions des foins un peu passés, très épiés. En conséquence, il a fallu donner du fourrage aux vaches laitières à partir de mi-août. » Cette année, « les prairies étaient un peu tristes début mai, on a lâché les animaux dans la pâture, les ruisseaux étaient très bas pour la saison, puis la pluie est arrivée ».

La saison des fourrages s’annonce bonne. « Globalement, ce ne sera pas vilain, les prairies et le foin sont jolis. Je pense que nous aurons du rendement : nous devrions récolter une quinzaine de bottes par hectare à l’enrubannage et entre 18 et 20 bottes / ha en foin », précise Anthony Jouffre.

A.L.

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