AUDITION
La profession devant le Sénat

Gilbert Guignand et François Beaupère ont été auditionnés par le Sénat le 12 mai 2021 dans le cadre de la mission d’information sur l’enseignement agricole. Extraits.

La profession devant le Sénat
Gilbert Guignand, secrétaire adjoint de l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture (APCA) et président de la chambre d'agriculture Aura. DR

Gilbert Guignand, secrétaire adjoint de l'APCA* et président de la chambre d'agriculture Auvergne-Rhône-Alpes

« Cette mission parlementaire est importante pour faire avancer nos formations car les évolutions de nos métiers demandent chaque jour des compétences nouvelles. Nous avons besoin de chefs d’entreprise mais aussi de salariés, de techniciens, d’ingénieurs… L’agriculture, ça ne démarre pas le jour où on sème un grain de blé et ça se termine dans l’assiette du consommateur. Nous sommes attachés à ce que l’enseignement agricole reste sous la tutelle du ministère de l’Agriculture. Cela serait une catastrophe s’il rejoignait le ministère de l’Education nationale. La chance que nous avons aujourd’hui, c’est d’avoir de l’enseignement public, privé et des Maisons familiales rurales (MFR) qui répondent aussi aux jeunes en échec scolaire en leur proposant de la pratique. L’ensemble de ces configurations arrive à répondre à une grande majorité de jeunes qui veulent apprendre l’agriculture. C’est une force ! Autre point important : le moment du choix de l’orientation des jeunes. C’est quand les élèves sont en 4e ou en 3e qu’il faut pouvoir leur parler des métiers de l’agriculture. En Aura, nous avons le Mondial des métiers. A cette occasion, les jeunes peuvent rencontrer les professionnels et s’intéresser aux différentes filières. C’est en parlant de nos métiers avec passion qu’on arrivera à convaincre les jeunes de venir nous rejoindre » 

François Beaupère, 2e vice-président de l'APCA et président de la chambre d'agriculture des Pays de la Loire

« Nous sommes face collectivement à un enjeu phénoménal puisque nous sommes dans une sorte de baby-boom qui touche à la fois les chefs d’exploitation mais également la masse de salariés, qu’ils soient dans la production, la transformation ou les services. Nous partageons avec le ministère de l’Agriculture une obligation de recruter des personnes formées. Il est important pour nous que toutes les forces de l’orientation aient la capacité de proposer l’enseignement agricole comme étant un enseignement accessible et souhaitable pour un grand nombre de jeunes. En somme : qu’elle ne soit pas une roue de secours en matière d’orientation. Nous pouvons offrir des métiers qualifiés et avons un enjeu à relever par la formation continue, l’alternance et l’apprentissage. Il faut qu’on accompagne tous ces apprenants dans un esprit d’ouverture qui leur permette d’être autonomes plus que de rester sur leurs acquis. L’agronomie ne s’apprend pas que dans un livre mais aussi sur le terrain. C’est la force de l’agriculture. Sujet primordial : nous militons pour accueillir un grand nombre de jeunes filles en agriculture. L’enseignement agricole doit continuer à leur ouvrir les portes. »

Alison Pelotier

* Assemblée permanente des chambres d'agriculture