ANALYSE
À quoi ressemble l'enseignement agricole en 2021 ?

Comme chaque année, le ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation a rendu public son portrait actualisé de l'enseignement agricole. Un enseignement agricole qui se caractérise notamment par son offre de formations très large et son niveau d'insertion professionnel particulièrement attractif.

À quoi ressemble l'enseignement agricole en 2021 ?
Le profil des élèves inscrits dans l'enseignement agricole évolue progressivement au fil des années. ©Photo d'archives - L'Agriculture Drômoise

En 2020, le ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation a consacré 1,84 milliard d’euros à l'enseignement agricole, soit 38 % de son budget total. Présent sur l’ensemble du territoire national, l'enseignement agricole français regroupe aujourd'hui 806 établissements scolaires dont 217 lycées agricoles publics, 368 maisons familiales rurales, 210 lycées agricoles privés et 11 centres médico-éducatifs. Il comprend également 17 établissements d’enseignement supérieur agronomique, vétérinaire et de paysage et 2 établissements d’enseignement à distance.

Des profils variés parmi les élèves

Plus de 190 000 élèves, étudiants et apprentis sont aujourd'hui scolarisés dans un établissement de l’enseignement agricole technique. À ceux-ci s’ajoutent environ 16 000 étudiants de l’enseignement supérieur long. Les établissements publics accueillent 39,5 % des élèves, 60 % des étudiants et 70 % des apprentis de l’enseignement agricole. Depuis 1975, l’enseignement agricole a vu ses effectifs progresser de plus de 65 %. Les établissements d’enseignement supérieur agronomique, vétérinaire et de paysage ont aussi vu leurs effectifs tripler depuis 1975. Les filles représentent 45 % des élèves, étudiants et apprentis de l’enseignement agricole et sont même majoritaires dans les établissements de l’enseignement supérieur agronomique, vétérinaire et de paysage alors qu’elles ne représentaient que 20 % des effectifs en 1975. Toutefois en 2019, seulement un apprenti de l’enseignement agricole sur quatre était de sexe féminin.

Alors qu’en 1990, près de quatre élèves sur dix étaient enfants d’agriculteurs ou de salariés agricoles, ce n’est aujourd'hui le cas que pour un élève sur dix. Les enfants d’employés et d’ouvriers sont désormais les plus représentés. Ils comptent à eux seuls pour 43 % des effectifs. L'enseignement agricole séduit par ailleurs des profils désireux de se former à l'international. En 2018-2019, quelque 24 952 mobilités ont été effectuées. Les apprenants optent à 87 % pour des expériences intra-européennes mais 6 % font le choix du continent américain, 4% de l'Afrique et 2 % de l'Asie et de l'Océanie.

Un panel de formations accessible à tous

Un tiers des élèves de l’enseignement agricole suivent aujourd'hui des formations générales et technologiques allant de la 4e aux classes préparatoires. Les deux tiers restants suivent des formations professionnelles (CAP agricole, bac professionnel, BTSA). Les formations de la filière bac professionnel de la 2nde à la terminale concentrent 46 % des élèves. Elles sont suivies par la filière générale et technologique du collège et du lycée, 32,1 % des élèves. Les BTS agricoles regroupent 12,8 % des effectifs devant les CAP agricoles, 8,7 %. Les 1 % restants étudient dans des classes préparatoires aux grandes écoles. La catégorie des services regroupe 42 % des élèves, suivie par la production, 35 %, l'aménagement de l’espace et la protection de l’environnement, 19%, et la transformation, 4%.

L’alternance constitue une voie de formation prisée, que ce soit sous statut scolaire (45 784 élèves et étudiants) ou par l'apprentissage (37 425 apprentis). En 2019, l’apprentissage dans l’enseignement agricole représentait 8 % de l'ensemble des apprentis en France, en hausse de 8,6 % depuis 2010. Un tiers d'entre eux sont en CAP et BPA, un deuxième tiers préparent un baccalauréat et le dernier tiers relèvent de l’enseignement supérieur, préparant un diplôme à finalité professionnelle post-baccalauréat . Le secteur de la production agricole accueille à lui seul 47 % des apprentis, quand 36 % se préparent aux métiers de l’aménagement des espaces et 5 % se forment dans la filière agroalimentaire.

Un taux net d'emploi qui peut frôler les 100 %

En 2019, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation a délivré près de 80 000 diplômes, allant du CAP agricole au brevet de technicien supérieur agricole (BTSA). Au cours des trois années suivant l’obtention de leur CAP agricole, baccalauréat professionnel agricole ou BTSA, près de six diplômés sur dix ont poursuivi des études. Plus le niveau de diplôme est élevé, meilleure se révèle l’insertion professionnelle. Parmi les diplômés entrés dans la vie active, 76 % des titulaires d’un CAP agricole, 86 % des bacheliers et 92 % des diplômés du BTSA sont en emploi trois ans après l’obtention de leur diplôme. Les diplômés du BTSA sont à 62 % en CDI contre 46 % pour les bacheliers et 38 % pour les titulaires de CAP agricoles. 84 % des ingénieurs entrés dans la vie active sont en emploi six mois après leur sortie de l’école.

Les diplômés de l'enseignement supérieur agronomique, vétérinaire et du paysage comptent parmi les profils les plus recherchés, en témoigne un taux net d'emploi de 91 % un an après la sortie de l’école. Quelques spécialités parviennent à tirer leur épingle du jeu en matière d'insertion professionnelle : le taux d'emploi net atteint 99 % pour les diplômés du BTSA Génie des équipements agricoles, 97 % pour les diplômés en agronomie - productions végétales mais aussi 94 % pour les titulaires d'un baccalauréat professionnel agricole technicien en expérimentation animale et en agroéquipement.

Pierre Garcia