ENSEIGNEMENT AGRICOLE
Des devoirs de rentrée sous le signe des transitions

Les chefs d’établissements et personnels encadrant des 117 établissements de l’enseignement agricole public et privé d’Auvergne-Rhône-Alpes se sont réunis, vendredi 15 septembre, à Lempdes, dans le Puy-de-Dôme.

Des devoirs de rentrée sous le signe des transitions
De gauche à droite : Florence Dubessy, vice-présidente de la Région déléguée à l’éducation et aux lycées, Bruno Ferreira, directeur régional de l’agriculture et Mireille Bossy, directrice générale de VetagroSup.

Alors que les troupes de l’enseignement agricole étaient rassemblées, vendredi 15 septembre au siège de la direction régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (Draaf) à Lempdes dans le Puy-de-Dôme, le directeur régional, Bruno Ferreira a souhaité leur adresser un message d’espoir revenant sur les bons chiffres : des effectifs en hausse en moyenne de 1,5 % depuis 2020 et 90 % de taux de réussite aux examens. Avec 30 000 apprenants en formation continue et en apprentissage, l’enseignement agricole attire et a besoin encore d’attirer davantage, pour entre autres, assurer le renouvellement des générations en agriculture. La moitié des agriculteurs vont arrêter leur activité dans dix ans. 30 % d’entre eux n’ont pas de projets de reprise au sein de territoire où l’activité agricole pèse 30 % de l’emploi global. Autant dire que le sujet n’est pas mince. « Seuls 7 % des enfants d’agriculteurs suivent désormais l’une de nos formations », a insisté Bruno Ferreira. Il faut donc ouvrir grands les bras aux vocations naissantes et les susciter dès le début de la scolarité. « Notre coopération avec le rectorat poursuit cette ambition. Nous avons mis en place un kit pédagogique. À terme, nous souhaitons que chaque élève puisse entrer en contact avec les agriculteurs », poursuit le directeur régional.

S’adapter et investir

Comme l’ont esquissé les groupes de travail constitués à l’occasion du Pacte et loi d’orientation et d’avenir agricoles (PLOA) durant ce printemps, le modèle d’installation agricole est interrogé. « L’installation effraie au regard du poids de l’investissement qu’elle mobilise. Les jeunes ont un désir de mobilité professionnelle plus important qu’avant. Accès au foncier, bâtiment, capitaux, partage du risque… ce sont autant de notions sur lesquelles la loi devrait apporter des réponses. À l’échelle de la formation, les enseignements devront nécessairement s’adapter à cette nouvelle donne », explique le directeur régional. En transition, le secteur de la formation agricole l’est également sur le volet du changement climatique avec une déclinaison logique dans toutes les matières. « À partir de 2024, nous allons démarrer un programme pluriannuel de formation des enseignants au changement climatique ». Du côté des équipements, là aussi, l’heure est à l’adaptation. Quatre-vingt-treize opérations de restructuration ou d’agrandissement ont été menées ces dernières années dans les lycées agricoles publics et privés de la région. « Sur la période 2022-2030, nous allons renouveler notre soutien à hauteur de 235 millions d’euros pour accompagner les investissements des établissements et améliorer l’accueil des élèves », a indiqué Florence Dubessy, vice-présidente de la Région, déléguée à l'éducation et aux lycées.

Sophie Chatenet