VITICULTURE
L’enveloppe allouée à la distillation est inférieure aux besoins

VITICULTURE / Les volumes souscrits par la filière viticole excèdent de plus de 50 % les moyens à disposition pour retirer des vins du marché. Les arbitrages se poursuivent pour dégager une enveloppe supplémentaire.

L’enveloppe allouée à la distillation est inférieure aux besoins
Dans l’attente d’une éventuelle rallonge budgétaire, les 5 000 vignerons indépendants, coopératives et négoces qui ont souscrit au programme devront donc revoir à la baisse les volumes de vin qu’ils souhaitaient retirer du marché.

Les viticulteurs français ont souscrit 3,3 millions d’hectolitres (Mhl) dans le cadre du programme de distillation de crise ouvert par le gouvernement, a indiqué FranceAgriMer à l’issue du dernier conseil viticole, qui s’est déroulé le 8 juillet. Ces volumes correspondent aux estimations émises par les organisations représentatives de la filière ces dernières semaines, mais sont nettement supérieurs à l’enveloppe budgétaire dont dispose aujourd’hui l’administration.

« Les moyens alloués par les ministères de l’Agriculture et de l’Économie, couplés à la mobilisation d’une partie du budget de l’OCM vins, s’élèvent aujourd’hui à 155 millions d’euros (M€) », a rappelé Didier Josso, délégué pour les filières viticole et cidricole, lors d’un point presse. « En vertu des tarifs qui ont été fixés pour les différentes catégories de vins, cela nous permet aujourd’hui de financer la distillation de 2 Mhl », a-t-il expliqué. Dans l’attente d’une éventuelle rallonge budgétaire, les 5 000 vignerons indépendants, coopératives et négoces qui ont souscrit au programme devront donc revoir à la baisse les volumes de vin qu’ils souhaitaient retirer du marché.

Coefficient stabilisateur

Comme il avait été convenu au précédent conseil viticole, un coefficient stabilisateur sera appliqué à l’ensemble des demandes correspondant à 58 % du volume total souscrit. Si, par exemple, un vigneron a demandé la distillation de 1 000 hl, 580 lui seront accordés. « Nous avons adopté en conseil une décision permettant à FranceAgriMer de notifier dès à présent les volumes distillables de manière à encadrer juridiquement les livraisons de vin et le travail des distilleries », a précisé Didier Josso. L’objectif de FranceAgriMer est de transmettre cette notification au plus vite et d’honorer le paiement aux viticulteurs avant le 15 octobre. « Si une enveloppe complémentaire est accordée entretemps, nous formulerons une nouvelle notification afin d’accorder un pourcentage supplémentaire aux souscripteurs. »

Languedoc-Roussillon en tête

FranceAgriMer a donné quelques précisions sur l’origine des souscripteurs. Sans surprise, c’est la région Languedoc-Roussillon qui a réclamé les volumes les plus importants (1,227 Mhl), devant l’Aquitaine (782 Mhl), le Sud-Ouest (461 Mhl) et la Vallée du Rhône-Provence (403 Mhl). En matière de catégories, la répartition est la suivante : 2,907 Mhl pour les indications géographiques (AOP/IGP) et 0,384 Mhl pour les vins sans IG.

En attendant la mise en oeuvre du dispositif, les arbitrages sur une éventuelle enveloppe complémentaire, ralentis par le récent remaniement ministériel, se poursuivent. Interpellé sur cette question par plusieurs députés, le nouveau ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, s’est dit conscient du problème. « Je m’engage à ouvrir le dossier pour que l’on puisse trouver les solutions », a-t-il déclaré.

15 M€ pour le stockage privé

Une autre mesure de soutien à la viticulture a également été examinée lors du conseil viticole, celle relative au stockage privé. Une enveloppe de 15 M€ a été mobilisée pour permettre d’aider les opérateurs à conserver leurs vins invendus en attendant des jours meilleurs. Les modalités de cette mesure seront arrêtées d’ici la fin juillet afin qu’elle soit mise en oeuvre avant la vendange, a précisé Didier Josso. « Il est notamment important de pouvoir nous assurer que les vins mobilisés pour le stockage ne soient pas ceux qui partiront à la distillation », a-t-il conclu.