FILIÈRE LAIT
Priorité au renouvellement des générations

Sébastien Duperay
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FILIÈRE LAIT / Le Criel Alpes Massif Central (interprofession laitière) a tenu son assemblée générale statutaire par visioconférence le 24 juin dernier. Le renouvellement des générations de producteurs reste une priorité pour la filière. Le président, Jean-Claude Rabany, souhaite la mise en place d’une charte installation en bovin lait.

Priorité au renouvellement des générations
L’année 2020 confirme la préoccupation permanente de la filière d’assurer le renouvellement des générations de producteurs et de maintenir son attractivité.
Texte
Jean-Claude Rabany, président du Criel Alpes Massif Central.

Parmi les faits marquants de 2019, il y a d’abord eu le retrait, en début d’année et durant quelques mois, du collège des producteurs des instances du Criel Alpes Massif Central (AMC), en réaction à la mise en place fin 2018 par Sodiaal d’une grille qualité différente de celle de l’interprofession. Si la coopérative avait le pouvoir de déroger à la grille interprofessionnelle, le président du Criel AMC, Jean-Claude Rabany regrette que « ces grilles ne se discutent plus vraiment en interprofession ». Autre événement de l’année écoulée, celui de la concrétisation du projet d’indicateur AOP Auvergne. « L’objectif de cet indicateur est d’avoir des repères et une base de travail partagée pour que les entreprises puissent ensuite travailler avec les organisations de producteurs sur les volumes et les prix », explique l’éleveur ligérien. Le projet est désormais entre les mains du Cniel (échelon national), dans le cadre d’une procédure de notification portée au niveau de l’Union européenne.

La problématique du lait de montagne a également beaucoup mobilisé en 2019, en réponse à un manque de compétitivité du secteur dès lors que le lait produit ne bénéficie d’aucun signe de qualité, AOP ou IGP. La première urgence est de sécuriser les résultats économiques des exploitations, pour pérenniser leurs activités et celles, en prolongement, des outils de collecte et de transformation, avait déclaré le directeur du Criel AMC, Alain Plan, lors d’une conférence en octobre 2019 dans le cadre du Sommet de l’élevage. Ce dossier a été poussé par le Criel, une association doit se mettre en place pour poursuivre les réflexions, indique le président Rabany. Enfin, 2019 a vu se concrétiser la fusion des trois laboratoires, Cial sud-ouest (Auch), Lial Massif central (Aurillac) et Galilait (Clermont-Ferrand) et la création d’Agrolab’s. L’objectif étant d’assurer la poursuite des activités des trois sites et le développement de nouvelles (analyses de fourrages, analyses de produits de consommation pour la restauration…).

Une charte installation en bovin lait

L’année 2020 confirme la préoccupation permanente de la filière d’assurer le renouvellement des générations de producteurs et de maintenir son attractivité. La charte installation mise en place en filière caprine, afin de stimuler les installations et de retrouver des volumes de lait, a fait ses preuves. « Nous avons travaillé avec les Jeunes agriculteurs et les entreprises », indique Jean-Claude Rabany. Et aujourd’hui ça marche, confirme le président. D’où l’idée de lancer une même charte installation pour la filière bovin lait. « Entre 2010 et 2019, nous avons perdu 10 % de notre effectif de vaches laitières. Si les litrages n’ont pas bougé, la productivité des cheptels ne sera bientôt plus suffisante », assure-t-il. Cette charte est l’une des ambitions fortes portées pour l’année en cours, avec la mise en place des démarches France Terre de Lait et de responsabilité sociétale. Ces dernières ont été lancées par le Cniel en janvier dernier, des réunions régionales de présentation seront organisées à l’automne. Leur ambition : « si chacun parvient à gagner sa vie, producteurs et entreprises, alors on arrivera à attirer des jeunes », résume le responsable professionnel. L’autre action qui devrait également avancer en 2020, est celle de la ferme laitière « bas carbone ». L’enjeu pour la production est de montrer les avancées de la filière en matière de maitrise de la pollution. En mars, 1138 éleveurs du bassin du Criel AMC ont réalisé au moins un diagnostic (10 378 au plan national).

Sébastien Duperay

Lissage de la production : près de 3 000 producteurs en AMC

Sur le bassin AMC, le dispositif in­terprofessionnel de lissage volontaire de la production de lait mis en place au mois d’avril pour aider tout éleveur qui s’engageait à la limiter au moment du pic annuel, a concerné 3 000 producteurs, selon le Criel. Ce chiffre représente un peu moins d’un tiers des éleveurs du bassin. Le Cniel, qui avait annoncé une enveloppe de 10 millions d’euros (M€) pour compenser cet effort, a revu son budget à la hausse, à 15,28 M€. Sur AMC, le financement du dispositif s’élèverait à 1,5M€, selon les chiffres fournis par le Criel.