AGRICULTURE
Agriculture : le préfet dévoile sa feuille de route pour 2023

Prédation, foncier, eau, environnement… Thierry Devimeux revient sur les différents dossiers qui l’attendent en 2023.

Agriculture : le préfet dévoile sa feuille de route pour 2023
Thierry Devimeux

S’il est un événement qui a marqué l’année 2022, c’est bien la sécheresse historique qui a frappé l’Ardèche durant l’été. La question de la ressource en eau est, plus que jamais, au centre des préoccupations. Les assises de l’eau, réunies en septembre 2022, ont permis d’engendrer un travail à ce sujet dans les territoires, réunissant tous les usagers . « Une deuxième réunion de ces assises doit se tenir en avril pour faire un bilan des premiers travaux et voir quels projets ont été retenus dans chaque territoire », indique le préfet. Parmi eux, des projets de retenues collinaires verront-ils le jour ? « Malgré la mise en place en 2021 d’un protocole facilitant la création de retenues, trop peu ont vu le jour. Outre le stockage de l’eau, nous travaillons aussi sur la sobriété des usages et sur la sécurisation des réseaux provenant des nappes phréatiques du Rhône. »

Loups : vers un élargissement de la zone 2

2022 aura également été marquée par la prédation du loup. Sur 31 attaques signalées, 19 ont été reconnues « loup non écarté ». Un travail pour faire reconnaître la « non-protégeabilité » des troupeaux est mené par les services de l’Etat. Aussi, un nouveau zonage pour les mesures de protection doit entrer en vigueur dans les prochains jours. Il doit notamment élargir le « cercle 2 » à de nouvelles communes. Les exploitations situées dans ce cercle 2 peuvent bénéficier d’aides financières pour mettre en place des mesures de protection (clôture électrique, chiens de protection). « Ce cercle 2, jusqu’ici limité aux communes du Coiron et de son contrefort, va s’étendre au Sud du département », a indiqué le préfet. Au niveau national, un travail est également conduit pour déresponsabiliser l’éleveur en cas d’attaques de son chien de troupeau sur des randonneurs.

Thierry Devimeux regrette toutefois le faible nombre de demandes reçues en 2022 pour déployer des tirs de défense : « Seules cinq nous ont été faites, sur plus de 150 éleveurs potentiellement touchés. Or, sans avoir fait cette demande, on ne peut rien faire en cas d’attaques », explique le préfet. « Dans la Drôme, la grande majorité des éleveurs font la demande, mais en Ardèche, il n’y a pas encore ce réflexe. C’est pourtant très important », insiste le sous-préfet de Tournon François Payebien. 

Photovoltaïque : le préfet vigilant

Le développement des énergies renouvelables -éolien, photovoltaïque - fait partie de la feuille de route du préfet pour 2023. Toutefois, il se dit « vigilant » sur les convoitises de terres agricoles pour le photovoltaïque au sol. « Je crois beaucoup à l’agrivoltaïsme qui fait cohabiter production agricole et production d’énergie. Toutefois, il y a un vrai sujet de concurrence sur certains projets de photovoltaïque au sol, et certains agriculteurs pourraient céder au chant des sirènes. Nous aurons une vigilance particulière sur ce sujet. »

Lussas : reboiser après l’incendie ?

Autre projet en cours de réflexion en préfecture : le devenir des plus de 1000 ha détruits par les incendies durant l’été dans le secteur de Lussas. « Quel projet on va imaginer derrière ? Replanter des arbres ? Réaffecter des terres à l’agriculture ? Développer des projets photovoltaïques ? » C’est ce qu’il reste à imaginer…

Mylène Coste