GDS
Maintenir l’excellence sanitaire ardéchoise

Le Groupement de défense sanitaire (GDS) de l’Ardèche a organisé son assemblée générale, lundi 14 mars à Saint-Péray.

Maintenir l’excellence sanitaire ardéchoise
Cette assemblée a permis de présenter l'ensemble des actions menées par le GDS de l'Ardèche.

Malgré un résultat financier négatif, les actions menées par le GDS présentent « des résultats très encourageants », a souligné le président Michaël Richard, en ouverture de l’assemblée générale. « C’est le prix à payer pour assainir au maximum nos troupeaux en besnoitiose, finir l’éradication de la BVD et poursuivre nos actions de prévention. Nous utilisons pour cela une part importante de la provision pour risques sanitaires. » Une hausse des cotisations et des prestations de 2 % a été proposée. Le président a rappelé l’aide de 230 000 € apportée par le conseil départemental, reversée « en totalité aux éleveurs pour diminuer le coût des prophylaxies, et des analyses nécessaires aux programmes sanitaires ». Une aide indispensable « pour garder un taux important de réalisation des prophylaxies, un intérêt pour les petits détenteurs d’adhérer au GDS et une porte d’entrée pour les vétérinaires dans les élevages pour réaliser des programmes sanitaires collectifs », a-t-il ajouté. Christelle Boyer, chargée de mission agriculture au Département, a rappelé combien ce dernier a conscience de l'importance du sanitaire, d'où ce soutien apporté depuis de longues années. Une rencontre avec le vice-président du Département, en charge de l’Agriculture, de l’Environnement et du Tourisme, Matthieu Salel, est programmée cette semaine pour envisager la poursuite de ce partenariat.

Actions sanitaires : des résultats encourageants

En BVD (diarrhée virale bovine), 91 % des animaux sont garantis non IPI à ce jour. « Quelques rares éleveurs ne sont pas encore partis dans le dispositif de boucle à prélèvement de cartilage », enjoignant le conseil d’administration du GDS à demander la rétention des ASDA1, dès que possible, jusqu’à un résultat d’analyse BVD. Des courriers de la DDETSPP2 leur seront envoyés également pour leur rappeler de se mettre en conformité avec l’arrêté national d’éradication de la BVD sous peine de sanctions.

Après avoir été étendu sur la montagne Ardéchoise la saison dernière lors de la prophylaxie, le dépistage de la besnoitiose sera déployé à l’ensemble du département pour la campagne 2021-2022. « Il est plus qu’urgent pour les élevages qui ont des bovins positifs, de rentrer en plan et de s’assainir pour ne pas mettre à mal l’action collective et s’assurer une aide financière : l’aide nationale pourrait prendre fin dès la fin de cette année », a indiqué Michaël Richard. La prise en charge du GDS avec l’appui du Département est de 50 % du coût HT des analyses et de 100 % en cas de signature d’un plan. Pour les troupeaux laitiers, la surveillance continue à avoir lieu sur le lait de tank, deux fois par an. « Nous pouvons être fiers du travail effectué sur cette maladie. En Aura, tous les départements testent sur lait de mélange et 8 départements sur 12 ont lancé le dépistage en allaitant au cours des prophylaxies. Merci à la Haute-Loire d’avoir accepté de commencer à dépister la zone limitrophe de l’Ardèche. »

Concernant l’IBR (rhinotrachéite infectieuse bovine), l’Ardèche est le premier département français à n’avoir plus aucun animal positif ou vacciné en IBR mais les nouveaux critères de la Loi de Santé animale (LSA) sont « loin de nous être favorables ». Seuls les troupeaux de plus de 40 animaux peuvent prétendre à l’allègement des prophylaxies, ce qui pénalise l’Ardèche où près de 80 % des troupeaux sont en dessous de ce seuil. Les critères permettant d’obtenir un statut indemne sont également difficilement atteignables sur des départements à petits effectifs. Le coût de la qualification s’élève aussi, les prises de sang devant être faites sur tous les bovins de plus de 12 mois en individuel pour les troupeaux qui sont encore en phase de qualification. « Lors d’achat d’animaux, assurez-vous qu’ils soient bien négatifs et issus d’un troupeau totalement qualifié indemne IBR », a conseillé le président du GDS.

Petits ruminants, filière porcine et section apicole

Pour les petits ruminants, les analyses du statut sanitaire des troupeaux seront faites dorénavant lors des prophylaxies, a prévenu le GDS de l’Ardèche, sauf en cas de refus des éleveurs. Cela concerne les troupeaux de plus de 30 caprins et 50 ovins avec une prise en charge à 75 % HT des analyses par le GDS et le Département. Michaël Richard a rappelé, à cette occasion, l’implication du département dans la section régionale caprine : la coprésidence de la section étant assurée par l’éleveur ardéchois Sylvain Balmelle et l’animation par la technicienne du GDS Ardèche Margot Brie. « Nous suivons avec inquiétude la progression de la fièvre porcine africaine », a rappelé Michaël Richard. La filière porcine pourrait en subir de grands préjudices en France.

La section apicole, quant à elle, poursuit ses visites dans le cadre du programme sanitaire d’élevage (PSE) pour améliorer la lutte contre le varroa. Avec la section apicole de la Drôme, elle expérimente également le piégeage des frelons asiatiques sur la zone de la Compagnie nationale du Rhône (CNR), engagée par convention, en lien avec de multiples partenaires. La convention avec la CNR pour la lutte contre le frelon a été renouvelée pour 2 ans à hauteur de 10 000 €/an. Pour intensifier la destruction des nids de frelons, le GDS rencontre et signe des conventions avec certaines communautés de communes ou d'agglomération, comme cela a été récemment le cas avec la communauté de communes du Bassin d’Aubenas.

Maillage vétérinaire : une préoccupation majeure

Autre sujet d’actualité abordé lors de cette assemblée : le maillage vétérinaire. Sur le secteur de Lamastre, l’arrêt de la médecine rurale d’un cabinet vétérinaire racheté par un groupe d’investisseurs a posé de grandes difficultés. Des propositions ont été faites et mises en œuvre dans l’urgence, à la suite d’une rencontre avec le GDS, la DDETSPP, le syndicat des vétérinaires et les vétérinaires locaux encore présents sur le secteur. « Nous avons mobilisé une vétérinaire, ayant réalisé sa thèse avec le GDS pour les prophylaxies, et grâce aux services de l’état, elle a pu exceptionnellement réaliser les prophylaxies afin que les éleveurs du secteur ne perdent pas leur qualification de cheptel. » Les élus du secteur ont également été sollicités pour apporter des solutions à plus long terme. Denis Glaizol, maire d’Empurany, éleveur et délégué communal du GDS, a été particulièrement remercié par le président du GDS de l’Ardèche lors de cette assemblée. « Une vétérinaire étudie la possibilité de s’installer sur le secteur de Lamastre. Rien n’est fait mais si cela devait se concrétiser soyons bien conscients qu’un vétérinaire seul ne pourra pas tout assumer. » Il a invité les éleveurs à « jouer le jeu et ne pas utiliser ce vétérinaire uniquement pour assurer leurs urgences mais également se servir en médicament dans ce cabinet afin que ce soit une relation gagnant/gagnant ». Didier Roose, directeur départemental adjoint de la DDETSPP, a appelé également à « réfléchir à plus long terme » pour soutenir l’excellence sanitaire ardéchoise : inciter tous les partenaires à amener un soutien, par exemple pour les collectivités à mettre à disposition des locaux pour les cabinets vétérinaires, apporter des soutiens financiers aux jeunes vétérinaires qui s’installent…

Dans le sud du département aussi, le maillage vétérinaire inquiète face aux annonces de départs en retraite et d’arrêt de l’activité rurale pour certains cabinets. En ce sens, le GDS a décidé, en lien avec les partenaires départementaux et régionaux agricoles, de répondre à l’appel à manifestation d’intérêt sur le maillage vétérinaire. La Chambre d’agriculture de l’Ardèche, représentée par son vice-président Sylvain Balmelle lors de l’assemblée générale, se tient prête à appuyer les démarches entreprises pour répondre au manque de vétérinaires ruraux.

A.L. & GDS

1. Attestation sanitaire à délivrance anticipée.

2. Direction Départementale de l’Emploi, du Travail, des Solidarités et de la Protection des Populations.