ENERGIE RENOUVELABLE
Sunforwatt : le photovoltaïque sur mesure

Installateur photovoltaïque basé à Valence depuis 2008, la société Sunforwatt cible majoritairement le secteur agricole. Le point avec Amaury Galland, co-gérant de l’entreprise familiale.

Sunforwatt : le photovoltaïque sur mesure
Sunforwatt installe plus de deux mégawatts-crête (MWc) par an, ce qui correspond à 11 000 m² de toiture, et ce juste en agricole.
ITW
Dans un projet d’installation photovoltaïque, « la règle d’or est d’être bien accompagné », souligne Amaury Galland, co-gérant de Sunforwatt.

Quelle est l’origine de Sunforwatt ?

Amaury Galland : « Sunforwatt est une entreprise familiale créée en 2008 par mon père, Philippe, originaire de Valence. Nous rayonnons beaucoup sur Drôme et Ardèche mais avons aussi des chantiers sur Mulhouse, Mâcon, Gap, Perpignan et Toulouse car nous sommes en plein développement. Mon père et moi-même assurons la gérance mais aussi toute la partie commerciale et l’ingénierie des projets. Deux autres personnes s’occupent essentiellement de la gestion administrative et des tournées de maintenance. Comme le dit mon père, nous faisons partie des « dinosaures du photovoltaïque » puisque nous avons survécu au moratoire de 2010 instituant la baisse des tarifs de rachat de l’électricité, ce qui avait eu pour conséquence de stopper net de très nombreux projets. »

Plus spécifiquement, quel est votre domaine d’activité ?

A. G. : « Sunforwatt fait exclusivement du photovoltaïque. Les projets ayant pour finalité la vente totale d’électricité à EDF (installations de 36, 100 kWc1 voire plus) représentent 80 % de notre activité. Le reste, ce sont des projets orientés vers l’autoconsommation, un marché en plein développement. Notre cœur de gamme, c’est le 100 kWc, soit un bâtiment de 800 m² au sol. Mais nous réalisons aussi des toitures de 36 kWc (200 à 300 m² au sol). Aujourd’hui, pour la vente totale, jusqu’à 100 kWc (550 m² de toiture) le tarif de rachat d’EDF est figé au moment du raccordement (actuellement 9,52 centimes d’euro), et ce pour vingt ans (durée légale du contrat). Au-delà, cela passe par un appel d’offre. Un décret très attendu devrait ouvrir une nouvelle tranche entre 100 et 500 kWc avec des règles similaires à celles du 100 kWc, ce qui devrait nous ouvrir de nouvelles opportunités. »

En quoi Sunforwatt est-elle différente d’autres entreprises du photovoltaïque ?

A. G. : « Nos clients investissent pour eux. Ils sont donc propriétaires du bâtiment et des installations photovoltaïques et bénéficient des fruits du montage. Cette formule leur permet d’avoir un bâtiment correspondant à leurs besoins et non pas qu’à ceux du photovoltaïque. Bien évidemment, il faut essayer d’orienter le bâtiment le plus au sud possible. Mais nous prenons en compte les attentes spécifiques du client, qu’il s’agisse d’éleveurs, de viticulteurs… Sunforwatt propose ainsi une offre clé en main, soit à partir de la rénovation de la toiture, soit à partir de la création d’un bâtiment. Nous réalisons toutes les études en faisant appel à des partenaires (charpentiers…). »

Pour chacun des cas, rénovation et création, comment intervenez-vous ?

A. G. : « En rénovation, considérant que la toiture est généralement amiantée, il faut estimer le budget de désamiantage. Et dans tous les cas il faut étudier l’état de la charpente afin de s’assurer qu’elle puisse supporter le poids du photovoltaïque. Nous avons notre propre réseau pour faire intervenir des spécialistes sûrs. Dans le cas d’une création d’un bâtiment, l’un des charpentiers avec lesquels nous travaillons vient voir l’agriculteur pour étudier le type de bâtiment souhaité (monopente, bipente, plein sud, est-ouest, nombre de travées…). »

Et ensuite ?

A. G. : « Une fois que nous avons reçu le chiffrage, nous présentons une étude complète sur vingt ans, c’est à dire sur la durée du contrat d’achat d’électricité avec EDF. Cette étude prend tout en compte à savoir le chiffre d’affaires sur le photovoltaïque (en fonction des coordonnées GPS du bâtiment, de l’orientation et inclinaison du toit…) duquel on défalque le coût de la centrale photovoltaïque, le coût supposé du raccordement, les charges d’exploitation, le coût de l’emprunt mais aussi le coût du bâtiment chiffré par le charpentier (ou celui de la rénovation). En étant le plus prudent possible, on peut ainsi indiquer à l’agriculteur la part du bâtiment financé par le photovoltaïque. Ce business plan d’une trentaine de pages avec compte de résultat et plan de trésorerie est notre point fort. »

Vous êtes donc un bureau d’étude ?

A. G. : « Pas seulement car on va au-delà de l’étude préalable et financière. On achète le matériel, on le fait poser, on agit en maître d’œuvre du chantier. Nous gérons simultanément tous les échanges avec Enedis et le Consuel2 notamment. Nous assurons aussi une supervision à distance et effectuons un contrôle technique complet lors de la visite annuelle de maintenance. Sur le plan administratif, on s’occupe de tout sachant que pour chaque dossier il faut compter un délai d’un an et demi pour une semaine de pose. Nous intervenons ainsi de la conception à la réalisation, du montage au financement du projet, et accompagnons aussi nos clients dans leurs démarches auprès des banques. »

Combien d’installations avez-vous déjà réalisées ?

A. G. : « Aujourd’hui, on installe plus de deux mégawatts-crête (MWc) par an, ce qui correspond à 11 000 m² de toiture, et ce juste en agricole. La majorité des projets est réalisée en Drôme et Ardèche. Mais comme nous sommes de plus en plus conseillés par des charpentiers, cela nous amène à travailler dans d’autres départements. »

Propos recueillis par Christophe Ledoux

1. kWc : kilowatt-crête.

2. Consuel : Comité national pour la sécurité des usagers de l'électricité.