FDP FRUITS
Les arboriculteurs, inquiets face à l'interdiction de l’utilisation de l’Imidan

FDP FRUITS / Le 8 septembre, s’est tenu le conseil d’administration de la Fédération départementale des producteurs (FDP) de Fruits de l’Ardèche. L’occasion de faire un bilan de campagne (productions, marchés, impacts aléas climatiques) des fruits d’été mais aussi un bilan de l’état sanitaire des vergers.

Les arboriculteurs, inquiets face à l'interdiction de l’utilisation de l’Imidan

La conjoncture et la généralisation des épisodes de gel en Europe ont permis aux arboriculteurs ardéchois de bénéficier de prix soutenus sur les fruits d’été, malgré le manque de volumes. Ces récoltes se sont bien déroulées dans l’ensemble, malgré les contraintes sanitaires liées au Covid-19. Sur les pommes et les châtaignes, « certains producteurs ont néanmoins du mal à trouver de la main-d’œuvre actuellement », indique Aurélien Soubeyrand, président de la FDP Fruits.

Lors de ce conseil d’administration, de grandes inquiétudes ont été exprimées sur le devenir des filières des fruits rouges et à noyaux, sévèrement attaquées par la Drosophila suzukii, face à la prochaine interdiction de l’utilisation de l’insecticide Imidan, mais aussi des conditions climatiques de plus en plus favorables au développement de cet insecte ravageur. La profession demande la reconduction de la dérogation d’utilisation de l’Imidan contre ce ravageur, ce jusqu’à la mise en place d’alternatives tout aussi efficaces et accessibles pour les arboriculteurs. « Nous n'avons pas beaucoup d'autres alternatives », explique Aurélien Soubeyrand. « La technique de l'insecte stérile est intéressante pour réduire les populations de ce ravageur mais la Dgal1 n'est pas en mesure aujourd'hui de répondre favorablement à cette technique. Pour beaucoup de fruits rouges et de fruits remontants, c’est extrêmement préoccupant. » Les conditions climatiques ne sont pas très rassurantes non plus. « Les réserves en eau sont très faibles actuellement, impactant sur la mise en réserve des arbres et donc potentiellement sur nos capacités de production et nos volumes en 2021. Même si les amplitudes d’arrosage sont plus importantes, elles sont aussi coûteuses, ce qui posent de grandes difficultés aux arboriculteurs, que l’on arrose ou pas », rappelle-t-il. « L’adaptation variétale se fera tout doucement, les vergers ont besoin de temps pour y répondre. »

  1. Direction générale de l’Alimentation.