ÉLEVAGE
Bien-être animal : les premiers enseignements de Boviwell

Le bien-être des animaux a été évalué dans près de 4 000 troupeaux laitiers grâce à l’outil Boviwell. Si la très grande majorité des élevages sont bien classés, les premiers résultats mettent en évidence plusieurs points noirs.

Bien-être animal : les premiers enseignements de Boviwell
À ce jour, 4 000 exploitations laitières sur 54 000 sont passées au crible grâce à Boviwell. ©DR

Pour répondre aux attentes sociétales en matière de bien-être animal, la filière laitière s’est fixé l’objectif d’évaluer 100 % des élevages d’ici 2025. À ce jour, 4 000 exploitations laitières sur 54 000 sont passées au crible grâce à Boviwell, un outil développé par le Cniel, Interbev et l’Institut de l’élevage. « L’objectif est double : engager une démarche de progrès pour l’élevage et montrer la réalité de l’élevage français aux consommateurs et à la distribution, qui sont demandeurs d’informations », explique Nadine Ballot, cheffe du service élevage et environnement au Cniel. Sur les premières évaluations, 73 % des troupeaux laitiers sont classés « excellent » ou « supérieur », 24 % sont « en progression » et 4 % sont « non-classés ». L’évaluation prend en compte divers indicateurs sur l’animal (prise en charge de la douleur lors de l’ébourgeonnage, parage, blessures, mortalité, relation homme-animal), sur l’environnement (aire d’exercice, points d’eau, ventilation et luminosité du bâtiment) et sur la « technique » (taux de cellules dans le lait).

Abreuvement, mortalité, ébourgeonnage

À l’issue de la visite, le technicien et l’éleveur établissent ensemble un plan de progrès. Les élevages « non-classés » ont l’obligation de mettre en place cette démarche dans un certain délai, au risque de ne plus être collectés. « Les principaux points noirs sont la présence de cellules somatiques dans le lait, la prise en charge de la douleur lors de l’ébourgeonnage, l’abreuvement et la mortalité élevée », énumère Nadine Ballot. François Toch, conseiller laitier chez Sodiaal, fait partie des 500 techniciens formés pour réaliser les évaluations. Sur les 90 élevages qu’il a visités, l’accès à l’eau s’est souvent révélé insuffisant. Pour Thierry Bertot, agriculteur dans l’Eure, le diagnostic réalisé en juillet 2021 a mis en évidence une surmortalité due à des glissades sur le sol en béton du bâtiment. Classé « en progression  , il a depuis mis en œuvre le plan d’action défini avec son conseiller : le béton de son bâtiment a été rescarifié et les tapis des logettes changés pour une meilleure adhérence. Le bien-être des troupeaux laitiers sera évalué tous les trois ans dans le cadre de la Charte des bonnes pratiques d’élevage.

J.G.