PORTRAITS
« Des métiers d’avenir » : ces jeunes passionnés par l’agriculture

Ils ont moins de vingt ans et se destinent à des métiers agricoles. Au Mondial des Métiers, du 14 au 17 décembre 2023 à Eurexpo, ils n’ont pas hésité à représenter les stands de la filière agricole, afin de transmettre leur passion et leur jeune savoir-faire.

« Des métiers d’avenir » : ces jeunes passionnés par l’agriculture
Maelys : « J’aimerais créer ma propre entreprise d’aménagement paysager »
Maelys, 17 ans, étudiante en bac professionnel au lycée horticole de Pressin (Saint-Genis-Laval) ©Charlotte Bayon

Maelys : « J’aimerais créer ma propre entreprise d’aménagement paysager »

Du haut de ses 17 ans, Maelys a trouvé sa voie : elle rêve de devenir paysagiste. Actuellement en bac professionnel au lycée horticole de Pressin (Saint-Genis-Laval - Rhône), elle souhaite ensuite suivre un BTS en aménagement paysager. 

Aux côtés de son enseignante et de quelques-unes de ses camarades de lycée, Maelys a réservé son week-end au stand de la filière horticole du Mondial des Métiers. Pour cette édition, l’équipe propose une animation manuelle, qui consiste à rempoter de petites plantes aromatiques. Et Maelys tient son rôle avec brio. « J’adore le monde du végétal et l’aspect manuel du métier de paysagiste. C’est un métier dans lequel on peut construire, créer, je trouve ça incroyable », assure la jeune fille. C’est aussi son cadre familial qui a favorisé ce choix : « Mon beau-père était menuisier, un métier manuel, et de mon côté j’adore entretenir les végétaux, passer du temps dans des espaces verts », explique-t-elle. Un mélange de passions qui a motivé son orientation. 

« Je souhaite proposer des services accessibles à tous les budgets » 

Pour Maelys, exercer son métier-passion, c’est aussi pouvoir le partager avec le plus grand nombre. Plus tard, elle s’imagine avec sa propre entreprise d’aménagement paysager : « J’offrirai mes services à la ville mais aussi à des particuliers ». Elle aimerait pratiquer des prix accessibles à tous, même à ceux qui n’ont pas un grand budget. « Tout le monde a le droit d’avoir un beau jardin. Et tout le monde n’a pas forcément les moyens », assure la jeune lycéenne. Une ambition qui lui tient à cœur : la jeune fille a hâte d’obtenir son bac afin de passer à l’étape suivante, l’entrée dans un BTS en alternance. « Mes camarades m’en parlent beaucoup, ils ont l’air de beaucoup apprécier ce qu’ils font, ça me donne toujours plus envie de découvrir ce métier. »

Julie : « Je pense qu’on a beaucoup à apprendre des animaux »
Julie, 17 ans, étudiante en bac pro CGEA et en alternance dans l’exploitation familiale à la Côte-Saint-André (Isère) ©Charlotte Bayon

Julie : « Je pense qu’on a beaucoup à apprendre des animaux »

Julie, 17 ans, est en cursus d’alternance pendant son bac pro CGEA (conduite et gestion d’une entreprise agricole). C’est l’entreprise familiale qui l’accueille lors de ses études. Passionnée par les animaux, elle souhaite reprendre l’exploitation de ses parents.

Originaire des Hautes-Alpes, Julie est en alternance au sein du CFPPA (centre de formation professionnel agricole) à la Côte-Saint-André (Isère). Ses parents ont une ferme en brebis allaitantes et chèvres laitières, avec de la transformation. « J’ai choisi cette filière car mes parents m’ont transmis cette passion. On a beaucoup à apprendre des animaux, autant que l’on a à leur donner », explique la jeune fille. Un métier de contact avec le vivant qu’elle côtoie depuis toujours et qui la passionne, à tel point qu’elle souhaite reprendre l’exploitation familiale et lui intégrer ses propres valeurs. 

« Il est nécessaire de faire tomber les barrières entre agriculteurs et consommateurs »

Pour la jeune fille, le choix de devenir agricultrice est également un engagement au cœur de la filière. « Je souhaite reprendre la ferme de mes parents et y développer le système de vente directe, dans le but de supprimer les intermédiaires, pour que l’argent revienne plus facilement et plus directement aux producteurs », assure-t-elle. « Pour moi, il est nécessaire de faire tomber les barrières entre agriculteurs et consommateurs, afin de mettre un terme aux incompréhensions entre ces deux mondes. » Une réflexion ouverte sur l’avenir de l’agriculture qui témoigne d’une réelle passion. La future agricultrice souhaite également « remettre l’animal au cœur de l’entretien du territoire », en favorisant le pastoralisme dans le secteur de sa future ferme. 

Dylan : « Je souhaite reprendre l’héritage familial »
Dylan, 17 ans, en bac professionnel CGEA à la Côte-Saint-André, en grandes cultures et céréales ©Charlotte Bayon

Dylan : « Je souhaite reprendre l’héritage familial »

Il n’a jamais eu de doute : Dylan, 17 ans, en bac professionnel CGEA (conduite et gestion d’une entreprise agricole) à la Côte-Saint-André, souhaite devenir agriculteur et honorer l’exploitation familiale qui se transmet de génération en génération. 

« Je suis en cursus d’alternance dans l’exploitation de mon père, en grandes cultures de céréales. Nous avons aussi des cabris en intégration, seulement l’hiver, pour les engraisser et les envoyer en Italie », explique-t-il. Reprendre l’exploitation familiale, c’est son choix, mais également une grande fierté « avant d’appartenir à mon père, elle appartenait à mon grand-père, et avant lui, à mon arrière-grand-père… que je la reprenne, c’est la suite logique », explique le jeune homme. Mais reprendre, ne veut pas forcément dire reproduire le même schéma. Tout en conservant l’identité de cette histoire familiale, Dylan souhaite la faire évoluer vers le maraîchage. 

« Je suis fan de mécanique »

Dylan a pour objectif de diriger sa ferme vers le maraîchage, en vente directe : « J’aimerais agrandir les hectares de culture de pommes de terre, produire des fraises… et les vendre en direct ». Le jeune homme souhaite également garder des animaux, un contact auquel il est particulièrement attaché, mais également s’équiper de machines modernes : « Les tracteurs, les moissonneuses batteuses, j’adore. Les machines bien développées, ça m’intéresse beaucoup », assure-t-il. Malgré les doutes et les nombreuses questions qui se poseront tout au long de sa route, Dylan est confiant pour la suite. Lorsqu’il se jettera à l’eau, son père et son petit frère seront présents, pour l’accompagner dans sa passion. 

Romane : « Les métiers agricoles sont porteurs de sens »
Romane, 17 ans, en bac pro CGEA à la Côte-Saint-André (Isère), dans une exploitation de chèvres avec transformation. ©Charlotte Bayon

Romane : « Les métiers agricoles sont porteurs de sens »

Romane est en bac professionnel, en conduite et gestion de l’entreprise agricole (CGEA) au centre de formation de la Côte-Saint-André (Isère). Elle réalise son cursus en alternance. Il y a peu, elle pensait vouloir construire sa carrière auprès des vaches : mais c’est avec des chèvres qu’elle souhaite désormais avancer. 

Pour la jeune fille de 16 ans, devenir agricultrice se révèle être une évidence : « La filière agricole comporte de vrais métiers d’avenir, avec beaucoup d’enjeux, surtout avec le réchauffement climatique qui s’intensifie ». Romane aime la nature et la proximité avec les animaux. Après avoir toujours pensé qu’elle voulait élever des vaches, c’est finalement avec des chèvres qu’elle a trouvé son bonheur. « J’ai découvert une exploitation avec des chèvres et finalement j’adore, je ne saurais trop dire pourquoi, mais avec elles je me sens bien », s’exprime la jeune fille. 

« Je veux m’installer après avoir découvert d’autres systèmes agricoles »

Si elle s’imagine dans quelques années, Romane ne souhaite pas s’installer tout de suite. « Lorsque l’on s’installe, après il n’est plus vraiment possible de bouger. Je veux encore voyager, et m’installer après avoir découvert d’autres systèmes agricoles. Lorsque j’aurais vu tout ce que je voulais voir, je m’installerai, en chèvres. » La jeune fille a donc été conquise par son expérience en alternance. Elle souhaite s’installer après avoir effectué son propre voyage initiatique, et accorder son exploitation avec des valeurs qui vont vers le bio et le local.

Lou : « Les chevaux sont une passion familiale »
Lou (à droite), 17 ans, scolarisée en bac pro CGEA à Limonest, en filière hippique. ©Charlotte Bayon

Lou : « Les chevaux sont une passion familiale »

À tout juste 17 ans, Lou est certaine d’une chose : elle souhaite travailler auprès des chevaux. Scolarisée à Limonest (Rhône), en bac pro CGEA en filière hippique, son chemin est déjà tout tracé : à l’issue de ses études, elle souhaite devenir cavalière professionnelle. 

« J’ai choisi cette filière comme une évidence : je suis passionnée depuis maintenant huit ans, mon père l’est aussi, il monte à cheval et a débuté un élevage. » À côté de ses études, Lou monte à cheval. Elle en a quatre, avec qui elle passe tout son temps libre : un poulain, une poulinière, et deux chevaux de sport. Les deux derniers lui permettent de participer à des compétitions, en statut amateur.  

« Mon objectif est de devenir cavalière professionnelle »

Pour cette jeune fille pleine d’énergie, l’objectif est très clair : elle souhaite monter aux côtés des plus grands. Et pour cela, elle a déjà tout prévu. « Après mon bac, je souhaite intégrer un BPJEPS (brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport », afin de donner des cours, l’équivalent du monitorat », explique-t-elle. Par la suite, elle souhaite obtenir un diplôme de monitorat spécialisé dans l’obstacle, puis devenir « cavalier soigneur » pour se faire connaître auprès des professionnels du secteur. Tout cela dans le but de devenir professionnelle à son tour. Malgré ses ambitions, Lou a bien conscience des difficultés auxquelles elle devra faire face. « Au quotidien, c’est un métier dans lequel il ne faut pas compter ses heures. Je me demande si j’aurais assez de patience, car le cheval est un animal qui en demande énormément », avoue-t-elle. Malgré cet aspect, Lou a bon espoir pour la suite : « Le secteur est en proie à de nombreuses remises en question mais d’un point de vue personnel, je suis sûre que c’est le métier que je veux faire », assure la jeune fille. 

Reportages réalisés par Charlotte Bayon