ZONES HUMIDES
Des écosystèmes qui rendent service à la société

Le 2 février célèbre la signature en 1971 de la convention internationale de Ramsar (Iran) sur les zones humides par 157 pays. Cette date a donc été désignée « Journée mondiale des zones humides ». 50 ans plus tard, en 2021, ils sont 171 pays à travers le monde à avoir rejoint la convention, pour 2 416 sites inscrits. Le mois de février est l’occasion de sensibiliser un large public à la préservation de ces zones et faire connaître leurs rôles et leur importance mondiale.

Des écosystèmes qui rendent service à la société
50 sites français figurent sur la liste Ramsar des zones humides pour une superficie de plus de 3,7 millions d’hectares, aussi bien sur le territoire métropolitain qu’en Outre-mer. (Crédit : PNRHJ_P_Durlet)

Le 2 février 1971, il y a cinquante ans déjà, 157 pays ont signé une convention internationale sur les zones humides à Ramsar en Iran. Depuis, cette date a été décrétée « Journée mondiale des zones humides » avec l’objectif de sensibiliser un large public pour leur préservation et faire reconnaître leur importance au niveau mondial. Pour l’édition 2021, c’est le thème « Les zones humides et l’eau » qui a été choisi. Ainsi, durant tout le mois de février, des associations, des gestionnaires d’espaces naturels, des centres d’éducation et de documentation ou encore des collectivités se mobilisent pour proposer des animations afin de faire découvrir les richesses et les rôles de ces milieux. Aujourd’hui, la liste Ramsar est le plus grand réseau mondial d’aires protégées et le nombre des signataires s’est étoffé au fil des ans. Le 2 février 2021, on compte 171 pays signataires à travers le monde, 2 416 sites inscrits sur la liste Ramsar pour une superficie de plus de 2,5 millions de kilomètres carrés (4,5 fois la superficie de la France métropolitaine). En France, la convention de Ramsar n’est entrée en vigueur qu’en 1986 avec la désignation de sa première zone humide d’importance internationale : la Camargue. Aujourd’hui, 50 sites français figurent sur cette liste pour une superficie de plus de 3,7 millions d’hectares, aussi bien sur le territoire métropolitain qu’en Outre-mer.

C’est quoi une zone humide ?

Les « zones » ou « milieux » humides sont d’une très grande diversité, il est donc difficile de les définir de façon uni- forme. Selon la convention de Ramsar, les milieux humides peuvent être recouverts d’eau en permanence ou inondés seulement lors de certaines périodes. Pour Eaufrance, le service public d’in- formation sur l’eau, ce sont par exemple les zones de marécages, les mares, les bras morts des fleuves et de rivières. Mais ce sont aussi les forêts qui bordent les cours d’eau, dites « forêts alluviales ». Ce sont encore les prés-salés ou les mangroves… Cependant, la définition des milieux humides ne se restreint pas aux écosystèmes recouverts d’eau de manière permanente ou temporaire. La présence d’eau peut aussi se traduire par un sol gorgé d’eau. C’est le cas par exemple des tourbières où la mousse qui les compose se gonfle d’eau comme une éponge, parfois sans même que cela soit visible. C’est aussi le cas de beaucoup de prairies dites « humides », leur sol étant saturé d’eau une partie de l’année. De nombreux milieux aqua- tiques (rivières, étangs peu profonds…) peuvent être considérés comme des milieux humides, toutefois au-delà de six mètres de profondeurs (souvent le cas des lacs, des fleuves ou des eaux côtières), ils sont généralement exclus de cette appellation. Enfin, les milieux humides sont naturels ou artificiels s’ils résultent des activités humaines comme les stations de lagunage, les plans d’eau artificiels, les marais salants…

À quoi ça sert, une zone humide ?

Pourquoi élever au rang de patrimoine mondial et protéger ces zones humides qui peuvent paraître comme inhospitalières, être considérées comme des réservoirs à moustiques et sembler sans grand intérêt ? Eh bien, parce que ces milieux assurent de nombreuses fonctions et rendent de précieux services à la flore, à la faune et à l’Homme. Elles jouent un rôle « d’éponge » avec la capacité de retenir l’eau, de la stocker, de limiter les crues et inondations et de restituer progressivement les eaux stockées. On dit aussi que ce sont « les reins » de la planète car ce sont des filtres naturels des eaux contre les pollutions. Les zones humides sont riches d’une très grande biodiversité animale et végétale propre à ces milieux et abritent aussi des espèces venues d’ailleurs comme, de façon temporaire, des oiseaux migrateurs qui s’y reposent où se reproduisent. Ce sont encore un support à diverses activités humaines comme l’agriculture (herbages, pâturages, exploitations forestières) ou à des activités récréatives (chasse, pêche, tourisme…).

Des zones encore menacées

Malgré la sensibilisation à la préservation et la protection des zones humides, elles continuent de disparaître. Selon un rapport de la convention Ramsar publié fin 2018, cet écosystème disparaît trois fois plus vite (en pourcentage) que la forêt. Entre 1970 et 2015, environ 35 % des zones humides de la planète ont disparu et le rythme de leur disparition s’est accéléré depuis 2000. Aucune région n’est épargnée, en France, entre 2010 et 2020, selon Eaufrance « 41 % des 189 sites évalués ont vu leur état se dégrader et 62 % n’assurent plus les services qu’ils étaient susceptibles de rendre à l’origine et plus du tiers sont impactés négativement par une modification de la gestion en eau ou par une altération de la qualité de l’eau ». Ce mois de février est donc l’occasion de rappeler l’existence et l’importance de protéger et restaurer ces zones humides.

C.Dézert

Pour en savoir plus, visitez le site www.zones-humides.org

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