UNE EXPLOITATION PRÈS DE CHEZ VOUS
La jeunesse prend la relève à Saint-Laurent-du-Pape

Mylène Coste
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Installé depuis 2017 aux côtés de son père Philippe, Florent Mounier a déjà tout d’un professionnel aguerri. Il cultive légumes et fruits avec soin et cœur.

La jeunesse prend la relève à Saint-Laurent-du-Pape
« Je ne me verrais pas faire un autre métier que celui d’agriculteur », affirme Florent Mounier.

Il en a passé, du temps, auprès de son grand-père Jacques dans les arbres fruitiers. Enfant, Florent Mounier aimait accompagner son aïeul dans les travaux des champs. Aujourd’hui, le gamin d’alors a bien grandi mais son grand-père est toujours à ses côtés pour lui livrer ses conseils avisés. 

Après un bac pro dans la mécanique agricole au lycée Val de Drôme (Montéléger), Florent Mounier travaille comme salarié dans la ferme familiale. Deux ans plus tard, en 2017, il s’associe à son père Philippe à la tête de l’Earl Mounier. L’exploitation, fondée par ses grands-parents Arlette et Jacques, compte aujourd’hui 1/3 d’arbres fruitiers et 2/3 de maraîchage. 

La lutte intégrée contre les ravageurs

« Je m’occupe de toute la partie culture et production, tandis que mon père est plus tourné vers la commercialisation, explique Florent Mounier. Côté maraîchage, nous cultivons des fraises, des légumes d’été comme la tomate, l’aubergine, la courgette, les pommes de terre, mais aussi des légumes d’hiver comme les salades, blettes, courges… » L’exploitation n’est pas en bio, mais en « conventionnel raisonné », insiste le jeune agriculteur. « Nous essayons de réduire l’utilisation d’intrants, notamment avec la lutte intégrée. En tomates, par exemple, nous avons testé pour la première fois cette année les lâchers de Macrolophus (prédateur naturel efficace contre certains ravageurs) sur 1600 m2 de tomates. C’est une technique assez onéreuse, et difficile à mettre en place puisqu’il faut bien veiller à ce que les 1ers adultes puissent pondre. Il a donc fallu les nourrir, avec des œufs d'Ephestia, mais aussi beaucoup observer. Il poursuit : Il semblerait toutefois que ces efforts soient payants, puisque nous n’avons pas eu d’aleurodes. »

Le maraîcher réalise également des lâchers de bourdons pour la pollinisation, mais également A. swirskii contre les thrips dans les cultures de concombre, « qui craignent énormément la chaleur et les pucerons ! » Dans les serres, se baladent également des volailles et même quelques oies, « une coquetterie de ma grand-mère », s’amuse Florent Mounier.

Une diversité de fruits vendus en circuits courts

L’arboriculture est toutefois l’activité que Florent Mounier préfère. « J’aime être dans les arbres ! Nous avons principalement des pommiers (4 ha) en variétés gala, golden, story, canada grise, granny, chanteclerc… Nous avons aussi 1 ha de kiwi, et j’ai replanté 2 ha de pêchers avec une quinzaine de variétés en quatre couleurs et pêches de vignes. J’ai aussi replanté 0,8 ha de cerisiers (burlat, folfer, fertille) et quelques coings. L’objectif est de pouvoir proposer une diversité de fruits mûrs dans nos points de vente en circuits courts. » Florent Mounier a toutefois décidé d’arracher les abricotiers, « notre terre, légère, n’étant pas adaptée pour », souligne-t-il. « Nous avons aussi arrêté la production du melon. »

Une agriculture pourvoyeuse d’emplois

L’Earl Mounier emploie de la main d’œuvre toute l’année. « En ce moment, nos sept salariés préparent la mise en place des plantations d’aubergine. » La grosse saison démarre toutefois en avril avec les fraises, pour se terminer en novembre avec les kiwis et les légumes d’hiver. « Durant l’été, nous avons une quinzaine de saisonniers. »

Florent Mounier confie : « Je ne me verrais pas faire un autre métier que celui d’agriculteur. Travailler en famille est une chance, même si on a parfois des désaccords entre générations, s’amuse-t-il. C’est aussi une fierté que de pérenniser l’activité agricole dans la commune. »

M.C.

Val’Eyrieux mise sur divers débouchés

COMMERCIALISATION / L’Earl Mounier vend sa production via la société Val’Eyrieux, qui fait également de l’achat-revente auprès d’autres producteurs locaux pour diversifier sa gamme.

Créée par Florent et Philippe Mounier, la Sarl Val’Eyrieux commercialise les fruits et légumes produits par l’exploitation. « Nous faisons aussi de l’achat-revente auprès d’une cinquantaine de producteurs du territoire, afin de proposer à nos acheteurs une gamme plus diversifiée, explique Florent Mounier. Nous travaillons avec des grossistes de Lyon, Saint-Étienne et Agen. Nous avons aussi commencé à travailler avec la start-up lyonnaise Agrizz qui fournit des écoles, restaurants et GMS lyonnais, mais dont l’activité a été impactée par la crise de la Covid-19. Nous développons aussi les circuits courts notamment avec D’Ardèche & De Saison, avec qui nous travaillons beaucoup en Ardèche. Nous travaillons aussi avec Viale et Dumet dans la Drôme, qui fournissent notamment la restauration collective et les restaurants. »

Val’Eyrieux compte également une petite boutique à la ferme, à Saint-Laurent-du-Pape : « C’est ma grand-mère Arlette qui s’en occupe. Elle adore le contact avec les clients ! Cela ne représente qu’une part infime de nos ventes, mais c’est important ! » 

L'Earl Mounier a opté pour des lâchers de Macrolophus sur les cultures de tomates. Cet auxiliaire s'est avéré très efficace contre les aleurodes.

L'Earl Mounier a opté pour des lâchers de Macrolophus sur les cultures de tomates. Cet auxiliaire s'est avéré très efficace contre les aleurodes.
L'Earl Mounier a opté pour des lâchers de Macrolophus sur les cultures de tomates. Cet auxiliaire s'est avéré très efficace contre les aleurodes.