CONSOMMATION
Les restaurants limitent les dégâts grâce au drive et livraison

Débouché extrêmement mis à mal par la crise sanitaire, le secteur de la restauration hors domicile voit son chiffre d'affaires amputé de plus d'un tiers en 2020. La vente à emporter et la livraison amortissent le choc.

Les restaurants limitent les dégâts grâce au drive et livraison
La vente à emporter a doublé ses parts de marché dans le circuit de la restauration à table, passant de 15 % en 2019 à 30 % en 2020, et a permis à de nombreux établissements de limiter leurs pertes. (Crédit : Lelu bolg)

Selon une étude publiée le 9 février du NPD Group, spécialiste en études de marché, la restauration hors domicile hexagonale essuie une perte de chiffre d'affaires (CA) de 38 % sur l'année 2020, à 35,6 milliards d'euros, et une perte de fréquentation de 35 % par rapport à 2019. Le rythme de cette décroissance a beaucoup évolué au cours de l'année. Lors du premier confinement en avril mai, les visites se sont effondrées de 71 %. Entre juin et octobre, le recul des visites a été circonscrit à 28 %. « L'anticipation du deuxième confinement a toutefois permis aux professionnels de s'adapter afin de limiter les dégâts », analyse NDP Group. La baisse de fréquentation a en effet été de 43 % sur la période de novembre et décembre, soit un recul bien moins important que lors de la première période de fermeture. Dans le détail, le circuit le plus touché est celui de la restauration à table qui a perdu la moitié de son CA. La restauration rapide a mieux résisté, perdant 25 % de son CA. Elle gagne même 7 points de part de marché, grignotant progressivement le marché de la restauration à table, des cantines d'entreprise et de la restauration de loisirs et de transports.

La vente à emporter s'accélère

La crise sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19 a donné un coup d'accélérateur au drive et à la livraison dont le segment de marché progresse de 25 % en CA et en visites. Les chaînes de fast-food ont particulièrement profité du développement de la vente à emporter et se partagent les deux tiers de ce marché. Les livraisons se sont particulièrement développées à l'heure du déjeuner. « Pendant le deuxième confinement, le déjeuner livré a augmenté de 10 points pour atteindre 31 % des commandes livrées - contre 20 % en novembre et décembre 2019 », note NDG Group. « La vente à emporter est véritablement le segment phare de l'année 2020, observe Maria Bertoch, experte foodservice au sein de NPD Group. Elle a doublé ses parts de marché dans le circuit de la restauration à table, passant de 15 % en 2019 à 30 % en 2020, et a permis à de nombreux établissements de limiter leurs pertes ». Et si pour 2021, le spécialiste des études de marchés prévoit que le secteur sera encore pénalisé par la crise sanitaire, il assure que « différents facteurs dynamiseront le marché » : les offres « à partager » et économiques des fast-foods, l'introduction de plats français traditionnels en restauration à emporter s'ajoutant à la gamme de plats venus d'ailleurs, le développement de la livraison et du drive, la déstructuration des repas du fait du télétravail et la réouverture des terrasses pour les beaux jours.

A.J.