SANITAIRE
Peste porcine africaine : accord en vue avec Pékin

Les discussions entre Paris et Pékin pourraient rapidement « trouver une issue favorable », a annoncé le ministère français de l'Agriculture le 5 février. Une avancée attendue depuis deux ans pour sécuriser l'export.

Peste porcine africaine : accord en vue avec Pékin
Un accord de zonage entre la France et la Chine permettrait aux régions indemnes de continuer à exporter. (Crdéit : Lejecos)

Après plus de deux ans de pourparlers, les discussions entre les gouvernements français et chinois sur le zonage en lien avec la peste porcine africaine (PPA) « pourraient trouver une issue favorable », annonce le ministère français de l'Agriculture dans un communiqué le 5 février. Les ministres de l'Agriculture des deux pays se sont entretenus « ces derniers jours dans la perspective d'avancer avant le Nouvel an Chinois », précise le ministère français (vendredi 12 février, NDLR). Actuellement, si un cas de PPA venait à être détecté en France, tout l'Hexagone serait interdit d'exportations vers la Chine. Un accord de zonage permettrait aux régions indemnes de continuer à exporter. « Le texte a été finalisé la semaine dernière (du 1er février, NDLR) », explique une source proche du dossier. « Tout est calé. Maintenant, il faut une signature politique. »

Après le zonage, la compartimentation ?

D'après ce fin connaisseur de la filière, le zonage s'envisagerait au niveau départemental. La signature de cet accord pourrait donner lieu à une communication de l'Élysée, toujours selon cette source. Les discussions sur le zonage remontent à début 2019. La visite d'Emmanuel Macron en Chine en novembre 2019 leur a donné un coup d'accélérateur. Comme le rappelle cette source, les présidents français et chinois avaient alors signé « un texte commun intimant l'ordre à leurs administrations de discuter du concept du zonage dans le cadre du protocole sanitaire sur les échanges commerciaux entre la France et la Chine ». La prochaine étape ? Une probable ouverture de discussions sur la « compartimentation ». Il s'agirait cette fois de fixer les conditions permettant le maintien des exportations dans le cas où la PPA serait présente dans le compartiment sauvage (sangliers vecteurs de la maladie), mais pas en élevage. L'enjeu pour la filière française est de sécuriser son premier débouché à l'export. D'après FranceAgriMer, l'empire du Milieu, au cheptel porcin fortement diminué par la PPA, a « absorbé près d'un tiers des exportations françaises de viande de porc mesurées sur 11 mois 2020 ». Sur les dix premiers mois de 2020, l'Hexagone y a envoyé 164 800 tonnes de viande, produits transformés et coproduits. Et surtout, cette destination est la seule en croissance (+ 15 % en un an), quand toutes les autres sont en repli.

Y.G