SYNDICALISME
Section laitière de la FRSEA AuRA : entre renouvellement et continuité

Le 8 mars dernier, la section laitière de la FRSEA Auvergne Rhône-Alpes organisait ses élections pour renouveler son bureau. Reconduit président, Stéphane Joandel continuera de mener les combats qui importent le plus pour la filière, comme l’application de la loi Egalim.

Section laitière de la FRSEA AuRA : entre renouvellement et continuité
Stéphane Joandel (au centre en pull bleu), entouré des membres de la section laitière renouvelée de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes. ©FRSEA AuRA

Les élections qui se tenaient le 8 mars dernier n’ont laissé aucune place au suspense. Président de la section laitière de la FRSEA de l’ex-région Rhône-Alpes puis de la nouvelle entité Auvergne Rhône-Alpes, Stéphane Joandel a été réélu à l’unanimité dans ses fonctions. Lors de ces élections, Mickaël Gonin (Rhône) et Éric Richard (Haute-Loire) ont respectivement été désignés vice-président et secrétaire du nouveau bureau de la section laitière régionale. Une manière de contenter les ex-régions Auvergne et Rhône-Alpes ? « Lorsque j’ai pris mes fonctions, j’ai tout fait pour assurer un équilibre entre Auvergne et Rhône-Alpes. Aujourd’hui, j’ai le sentiment qu’il n’existe plus aucun clivage entre nous », balaye Stéphane Joandel.

Autre enjeu de ces élections : la représentativité de la section laitière de la FRSEA AuRA au sein de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL). Le 8 mars dernier, le choix a été fait de conserver quatre sièges d’administrateurs au conseil d’administration de la FNPL. « Il est important que la région Auvergne Rhône-Alpes soit bien représentée à la FNPL car nous sommes l’une des régions qui compte le plus de PME, notre territoire peut revendiquer une vraie richesse locale », explique le président de section.

Plusieurs chantiers sur la table

Réélu pour trois ans, Stéphane Joandel continuera à travailler sur plusieurs dossiers au niveau régional comme celui des zones vulnérables dans le cadre de la commission environnement. De manière plus globale, il s’attachera à poursuivre le combat pour que la loi Egalim issue des états généraux de l’alimentation s’applique enfin. « Les blocages actuels viennent principalement de la mauvaise foi de certains transformateurs qui semblent plus intéressés par ce qu’il se passe à l’étranger que chez nous. Il est grand temps que la loi Egalim s’applique avec une vraie rémunération pour nos éleveurs français », martèle-t-il. Et d’insister sur le fait que l’indicateur « prix de revient » du Cniel (interprofession) de 403 € / 1000 l soit désormais pris en compte dans le calcul du prix du lait. Autre outil qu’il souhaite défendre : le prix conforme. Développé par la FNPL, il s’appuie sur des indicateurs officiels de valorisation du prix du lait selon la catégorie de marché : le prix de revient du lait Cniel, le prix du lait allemand et la valorisation beurre-poudre. Cet outil permet de fixer une référence de prix adaptée au mix produit de chaque entreprise et en adéquation avec la loi Egalim.

Conscient que les enjeux de la filière dépassent le cadre de nos frontières, Stéphane Joandel gardera un œil attentif sur les négociations de la future Pac. « Je souhaite que dans la future Pac, on cesse d’opposer le monde de l’élevage et celui du végétal. On parle beaucoup d’environnement dans le premier pilier, il est d’abord important de regarder l’existant et de voir ce qui est déjà bien fait. Dans le deuxième pilier, il faut absolument maintenir l’ICHN (indemnité compensatoire de handicaps naturels) et réfléchir à la problématique de l’installation », explique-t-il. Autre chantier d’avenir : recréer du lien entre consommateurs et agriculteurs : « Des ambassadeurs de l’agriculture connus du grand public comme Emmanuelle Ducros ou Guillaume Canet pourraient être nommés. Nous travaillons aussi sur la création de groupes consommateurs pour favoriser le dialogue autour des attentes sociétales ».

Pierre Garcia