INSTALLATION
Dylan Seux : « Je rejoins une structure existante viable »

La première inauguration d’installation de l’année 2024 de Jeunes agriculteurs (JA) Ardèche a été organisée, mardi 9 avril sur l’exploitation de Dylan Seux (Gaec de Bontemps) à Savas, installé en élevage bovin lait depuis janvier 2022.

Dylan Seux : « Je rejoins une structure existante viable »
Dylan Seux, accompagné de sa compagne Camille et ses deux filles, ses parents Denis et Marie-Pascale, et de nombreux proches et élus venus célébrer son installation.

Le syndicat Jeunes agriculteurs (JA) Ardèche poursuit ses efforts de mobilisation engagés dans le cadre du renouvellement des générations en agriculture (RGA). Dans cette ambition, il met régulièrement en avant le parcours de jeunes agriculteurs du département, du Point accueil installation (PAI) à la concrétisation de leur projet. Mardi 9 avril à Savas près d’Annonay, l’installation de Dylan Seux au Gaec de Bontemps a été ainsi célébrée en présence de nombreux élus.

Titulaire d’un Bac professionnel en agroéquipement, Dylan Seux a suivi dans le même domaine un BTS en alternance au sein de la concession Chavanel Agri située à La Côte Saint-André (Isère) avant de rejoindre l’exploitation familiale de vaches laitières, qui s’étend sur 135 hectares de surface agricole utile (SAU).

Créée par son père Denis Seux en 1985, cette exploitation a connu diverses évolutions au fil du temps, notamment avec la construction d’une stabulation et la création d’un Earl dans le cadre de l’installation de sa femme Marie-Pascale en 1997, puis divers investissements pour agrandir la stabulation, le bâtiment d’élevage, les silos couloirs ainsi que le troupeau.

Robot de traite : la promesse de gagner en simplicité et en confort de travail

Avant que Dylan Seux ne rejoigne l’exploitation familiale en janvier 2022, qui alimente Danone et regroupe aujourd’hui trois associés en Gaec, un robot de traite a été installé en 2021 afin de faire évoluer la référence de la production et le troupeau a été légèrement augmenté. Au total, l’exploitation se compose d’un troupeau de 65 vaches laitières, essentiellement de race Montbéliarde, pour une production annuelle moyenne de 530 000 litres de référence. « Le quotidien de l’élevage laitier est compliqué. Avec un robot de traite, c’est quand même beaucoup mieux, ça enlève la contrainte et les astreintes de la traite matin et soir. Globalement, il nous permet d’être plus performants sur l’organisation du travail, en gagnant en simplicité mais surtout en confort de travail », constate le jeune éleveur laitier âgé de 30 ans. « Étant père de deux petites filles, ça compte ! »

Il cultive également le soutien que pourrait lui apporter le syndicat de JA Ardèche, qu’il a rejoint en début d’année 2024 en tant que membre du canton d’Annonay, afin de « connaître son fonctionnement, se sentir soutenu par l’effet de groupe, connaître aussi les jeunes agriculteurs du canton ».

« L’avenir du lait »

Pour son installation, Dylan Seux a bénéficié de divers aides, dont « la dotation jeunes agriculteurs (DJA) à hauteur de 55 000 € sur les cinq premières années, puis une petite aide à l’installation de Danone d’environ 5 000 € et une aide de l’Agglo du bassin annonéen de l’ordre de 3 000 € », détaille-t-il. Un soutien, là aussi, capital pour favoriser l’installation, notamment dans l’élevage de vaches laitières qui a connu un contexte économique très difficile ces dernières années. « Pour preuve, en 2022, je suis le seul à m’être installé dans cette filière en Ardèche ! », ajoute Dylan Seux.

Pour autant, le jeune éleveur ne se voyait pas travailler dans un autre domaine, passionné par l’élevage laitier. « J’ai baigné dedans, puis je rejoins un outil existant et viable. Il y a tout pour faire. » Dans le cadre de son parcours à l’installation, il a « suivi le protocole » en étant accompagné par la chambre d’agriculture de l’Ardèche. « Avec une structure viable comme celle de mes parents, il y avait moins d’inconnu que pour d’autres porteurs de projet d’installation, mais j’ai quand même choisi de participer à des journées thématiques et des modules de formation intégrés dans mon plan de professionnalisation personnalisé (PPP), en particulier sur le travail en société, l’élevage laitier, la comptabilité et gestion », indique Dylan Seux.

Quant aux difficultés économiques de la filière, il reste confiant : « J’espère que l’avenir du lait tiendra le coup en termes de prix et de rémunération. Aujourd’hui il est plus porteur qu’il y a quelque temps, nous sommes passés d’une surproduction à une production tout juste suffisante, je pense que cela peut être porteur et donner espoir. Il faut que ça dure ».

A.L.

À NOTER / L’installation en chiffres (2022)

  • 67 installations accompagnées et présentées en commission départe­mentale d’orientation agricole (61 en 2021), dont 52% à titre individuel et 48% à titre sociétaire.
  • 32 projets avec dominante production animale, dont 9 en ovin, 7 en bovin et 7 en caprin.
  • 35 projets avec dominante végétale, dont 11 en viticulture, 10 en maraîchage et 4 en castanéiculture.
  • 61% des projets comprenaient au moins un atelier en agriculture biologique.