DÉGATS D'ABRICOTS
Un phénomène inexpliqué

Pauline De Deus
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Face aux dégâts d’abricots constatés dans de nombreuses exploitations du nord au sud de l’Ardèche, une visite de l’exploitation de l’Earl Sapet, dont la production d’abricots a été vivement touchée, a été organisée le 16 avril à Colombier-le-Vieux à l’initiative de la FDSEA et de JA.

Un phénomène inexpliqué
La préfète de l’Ardèche Sophie Elizéon et de nombreux élus se sont rendus sur l'exploitation d'Emmanuel Sapet à Colombier-le-Vieux où de jeunes fruits ont commencé à tomber juste après la nouaison. Un phénomène observé sur plusieurs exploitations de ce secteur géographique. ©AAA_MM

Comment qualifier ce qu’il s’est passé dans les vergers d’Emmanuel Sapet ? « La floraison était belle, mais il y a une quinzaine de jours, les jeunes fruits ont commencé à tomber juste après la nouaison », retrace cet arboriculteur, chef d’exploitation de l’Earl Sapet basé à Colombier-le-Vieux.

Installé à la suite de ses parents depuis dix ans, Emmanuel Sapet cultive près de 9 hectares de cerisier et 17 hectares d’abricotier, dont 70 % de Bergeron, une variété tardive emblématique de l’Ardèche septentrionale, qui est la plus touchée par les dégâts cette année. Le sinistre n’est pas isolé car, autour de son exploitation, ses voisins arboriculteurs ont subi le même phénomène.

En présence de la préfète de l’Ardèche Sophie Elizéon et de nombreux élus venus apporter leur soutien, le chef d’exploitation a eu l’occasion d’exprimer son désarroi dans le cadre d’une visite de terrain, organisée mardi 16 avril en matinée à l’initiative de la FDSEA et Jeunes agriculteurs (JA) Ardèche. « Dans une année normale, nous sommes autour de 250 tonnes de production, cette année avec les pertes, nous l’estimons autour de 60 tonnes », a indiqué Emmanuel Sapet.

Plusieurs hypothèses pouvant expliquer la chute des jeunes fruits dans ses vergers d’abricot ont été évoquées. Pourtant, cet hiver, le nombre d’heures de froid nécessaire à la fructification a été atteint. Les hypothèses se tournent du côté du nombre de jours de gel manquant ou « d’excès d’eau », comme l’a souligné Jean-Pierre Graule, directeur de la direction départementale des territoires (DDT). La « conjonction de plusieurs événements » pourrait sans surprise être à l’origine de cette chute de fruits, a déclaré également le président départemental des caisses locales de Groupama Ardèche, Frédéric Bosquet.

Face aux dégâts de plus en plus fréquents, signes du dérèglement climatique, les élus de la chambre d’agriculture de l’Ardèche, Benoit Claret, de la FDSEA Christel Cesana, ainsi que la députée Laurence Heydel Grillere, appuyés par la préfète Sophie Elizéon, ont tenu à souligner l’importance de déclarer les dégâts, pour les assurées et pour les non assurés. Des déclarations à effectuer sur le site Internet mesparcelles.fr, ont-ils rappelé, « afin de constituer un zonage des dégâts pour faire remonter la situation du territoire et alerter le gouvernement ». Benoit Claret et Cristel Cesana ont également insisté sur la nécessité d’améliorer les systèmes d’assurance.

M.M.