BATIMENT D’ELEVAGE
Revêtement des sols : des exigences de confort, d’hygiène et de sécurité

 Magdeleine Barralon
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BATIMENT D’ELEVAGE / Outil de travail pour les hommes, lieu de vie des animaux, le bâtiment d’élevage remplit plusieurs fonctions. Il abrite diverses zones qui doivent répondre à différentes fonctions, tout en garantissant, à chaque fois, la sécurité et l’hygiène. Les revêtements de sol, de plus en plus techniques, doivent s’adapter à chacune d’entres elles.

Revêtement des sols : des exigences de confort, d’hygiène et de sécurité
Rurcol® est un enrobé spécialement formulé par Colas pour répondre aux spécificités du domaine agricole, comme la stabulation des bovins, caprins et ovins.

Dans la salle de traite, le sol doit répondre à un double impératif : l’hygiène avec un nettoyage tout au long de la traite et la sécurité dans ce contexte de travail sur sol humide. «Pendant longtemps, les éleveurs ont opté pour des carrelages qui autrefois étaient très résistants, explique Tanguy Morel, technicien conseil bâtiment à la chambre d’Agriculture de l’Ain. Petit à petit, les nouvelles gammes se sont avérées plus fragiles, les agriculteurs se sont alors tournés vers les résines. Ce revêtement granuleux présentait l’avantage d’être antidérapant. Mais dans les salles de traite, les sols sont très exposés et ce nouveau matériau s’est finalement avéré salissant et difficile à nettoyer. » Actuellement, ce sont les caillebotis plastiques qui sont le plus couramment utilisés. Posés à même le béton, ils offrent une épaisseur qui isole du sol et limite la sensation de froid. Ils se nettoient aisément, se démontent tout aussi facilement pour être changés. Rainurés, ils ne sont pas glissants. Dans le local de stockage, les éleveurs privilégient généralement la simplicité d’entretien avec un sol béton.

Les trois zones de la partie élevage

L’espace de traite : il a connu la même évolution que la salle de traite, le carrelage remplacé par la résine n’a pas duré longtemps. Aujourd’hui, c’est le tapis qui est le plus utilisé, sous forme de bandes déroulées ou de plaques imbriquées. Résistant, confortable pour les laitières, il se lave facilement. La seule interrogation concerne l’espace entre le tapis et le sol qui, à terme, peut se transformer en foyer de germes.  

L’aire d’exercice : dans la majorité des cas, le sol est bétonné. La matière est rugueuse est assure un déplacement en toute sécurité. Pour éviter l’usure et l’apparition de parties glissantes, l’agriculteur peut décider de le faire rainurer (5 € / m2). « Certains choisissent de mettre des tapis sur ces zones (45 €/m2). Un choix onéreux que je désapprouve,  affirme Tanguy Morel. Trop souple, ils empêchent l’usure correcte de l’onglon, ce qui peut entraîner des déformations et des boiteries. » En terme de nouveauté, « c’est l’asphalte qui paraît le plus prometteur », selon Tanguy Morel. Ce goudron à la granulométrie très fine ne glisse pas, se nettoie facilement, use bien l’onglon. Les inconvénients, « il est très onéreux (50€/m2), et peut à terme dégrader les racleurs ».

L’aire de couchage : l’aire paillée est le plus souvent bétonnée. « On s’est aperçu que lorsqu’elles ont le choix, les vaches, privilégient une aire en terre battue au profit d’une surface bétonnée. Sur ce sol naturel, elles présentent un meilleur comportement. Au moment du changement de paille, il n’est pas glissant. Et lors du curage en hiver, la terre battue n’est pas glaciale », indique Tanguy Morel. Conseil à ceux qui ont un sol argileux : « Pour obtenir une terre battue aussi résistante que du béton et qui ne se mélangera pas au fumier, il faut mélanger à la pelle mécanique une couche de terre avec de la chaux blanche, puis ensuite passer la dameuse ».

Les éleveurs qui ont aménagé leur bâtiment en logettes ont le choix entre différents accessoires pour adoucir le sol en béton. Plus confortable que les tapis (1 cm), les matelas (3-4 cm) sont actuellement plébiscités. Il en existe différentes sortes : eau, caoutchouc. Ils sont destinés à être recouverts de litière qui peut être du sable, du compost, de la paille, de la sciure, de la matière sèche issue du séparateur de phase. « Attention, les matelas les plus mous s’usent mal », avertit Tanguy Morel. Ils peuvent vite présenter des déformations où vont s’accumuler l’urine et le lait apportant son lot de bactéries engendrant potentiellement des mammites. »

 Magdeleine Barralon

Les caillebotis plastiques sont le plus couramment utilisés dans les salles de traite.