Lors d’une rencontre organisée le 14 mai dans une exploitation arboricole à Loire-sur-Rhône (Rhône), le comité stratégique fruits a présenté un plan pour la filière régionale. Ce plan prévoit de couvrir la période 2023-2026 et met notamment l’accent sur la protection physique des vergers contre le changement climatique.

Le plan 2023-2026 de la filière fruits dévoilé
Élus et agriculteurs autour de Gilbert Chavas de la chambre régionale d’agriculture.

Gilbert Chavas, président du comité stratégique fruits de la chambre régionale d’agriculture Auvergne Rhône-Alpes, a dévoilé devant une assemblée d’élus et d’agriculteurs le futur plan régional destiné à soutenir la filière fruits pour la période 2023-2026. Le plan de filière régional est un outil de financement de projets individuels et collectifs émanant du plan stratégique de la filière fruits. Il a été travaillé avec les acteurs de la filière en collaboration avec le conseil régional. Ce plan prend en compte trois enjeux majeurs dans la continuité directe du plan précédent : la volonté régionale de soutenir les entreprises face au changement climatique, l’amélioration de la compétitivité des exploitations et entreprises et la valorisation de la filière par la communication.

Changement climatique et transition agroécologique

« Avec le comité stratégique fruits, nous avons trouvé qu’il était essentiel de maintenir la pression sur les aides à la protection physique des vergers notamment contre la grêle, le gel et la pluie », a expliqué Gilbert Chavas. L’hôte de cette rencontre, Grégoire Cote, arboriculteur à Loire-sur-Rhône (Rhône) a d’ailleurs fait les frais du changement climatique. « Lors de la saison 2020, j’ai perdu pratiquement 85 % de fruits à cause de la sécheresse. J’ai dû vite réagir, d’abord en mettant en place un important réseau d’irrigation avec des exploitants voisins pour garantir la pérennité des cultures. Et depuis trois mois maintenant, j’ai décidé de développer la culture de fraises hors-sol en mettant en place des filets de protection pour garantir une bonne récolte même en cas d’aléa climatique », témoigne l’exploitant qui a été aidé et accompagné dans ses différentes réalisations. Face au changement climatique et à la révolution agro-environnementale, le comité prévoit un accompagnement à la mise en place de cultures fruitières économes et respectueuses de la biodiversité. Le plan de filière souhaite également impulser une diversification du verger régional. Ce dispositif s’adresse aux exploitations souhaitant diversifier leur production avec des espèces pouvant s’adapter à la zone de production d’Auvergne-Rhône-Alpes.

Compétitivité 

Avec ce plan de filière, le comité stratégique prépare l’avenir des entreprises et exploitations fruitières. « La reprise des exploitations et entreprises est l’un des grands enjeux des prochaines années, la filière doit se doter d’outils d’information sur les opportunités offertes et faciliter ainsi la reprise des entreprises », a expliqué le président du comité stratégique. Ainsi, l’enjeu est de repérer les entreprises en passe de cesser leur activité et de faire le lien avec d’éventuels successeurs. L’objectif est de travailler sur les spécifiés de l’arboriculture en proposant des solutions adaptées. Pour être compétitif, la filière s’appuie également sur la valorisation de ses produits, notamment par le renforcement de démarches de qualité reconnues comme la haute valeur environnementale (HVE), le bio,le label rouge et les AOP-IGP. Le but est de soutenir les structures porteuses de certaines démarches mais également les producteurs qui s’y engagent.

Valorisation de la filière et de ses métiers

Le troisième volet du plan de filière s’attache à valoriser les fruits produits sur le territoire régional mais aussi à rendre attractive la filière et ses métiers. Pour cela, la filière entend développer sa communication, domaine dans lequel elle est encore trop en retrait. Des opérations commerciales valorisant la filière sont d’ores et déjà prévues pour soutenir directement les entreprises dans leur communication et leurs opérations commerciales individuelles. 

Baptiste Vlaj