TRACTEURS SPÉCIALISÉS
Trouver l’épampreuse adaptée à ses besoins

Ludovic Vimond
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ENTRETIEN DE LA VIGNE / Le marché des épampreuses regorge de solutions techniques très diverses. Entre fils et lanières, le choix se fait sur le type de travail souhaité.

Trouver l’épampreuse adaptée à ses besoins
Certaines épampreuses proposent quatre rotors pour un débit de chantier plus important. ©Ferrand Viticulture

Les constructeurs rivalisent de solutions pour mécaniser l’épamprage. Deux méthodes existent sur le marché pour éliminer les pampres : chimique ou mécanique. La destruction chimique constitue aujourd’hui une méthode simple et peu coûteuse. Elle est réalisée par buses confinées dans des tunnels, eux-mêmes montés sur des portiques généralement pendulaires pour bien suivre les vignes. Cette solution se montre économique à l’achat (3 500 à 4 500 euros pour un mât simple), mais aussi peu coûteuse en matière active. Et les débits de chantier sont sans commune mesure avec les épampreuses mécaniques (autour de 6 km/h contre 2-3 km/h avec les épampreuses mécaniques). Mais la pression sociétale conduit à restreindre le recours à cette méthode. Qui plus est, l’autorisation des matières actives dédiées à cet usage peut être remise en question du jour au lendemain. « Le coût modéré peut néanmoins justifier de prendre le risque d’investir dans des épampreuses chimiques », explique Gaëtan Marty des sociétés Dhugues et Ferrand viticulture, qui insiste sur l’intérêt d’acheter un matériel homologué par le ministère de l’Agriculture. Point négatif de l’épamprage chimique : le taux de repousse qui peut multiplier le nombre de passages. L’épampreuse à fils peut désherber et débroussailler. La méthode alternative consiste à arracher mécaniquement ces pampres avec des éléments rotatifs à lanières ou à fils.

L’épampreuse à fils soumise à l’usure

Les épampreuses à fils sont montées autour d’un rotor à axe horizontal animé hydrauliquement. Elles peuvent réaliser en même temps un travail de débroussaillage sur le rang, si la végétation a gagné un peu. En revanche, elles sont davantage soumises à l’usure notamment si elles sont proches du sol et si ce dernier est caillouteux. Plus les fils seront gros et durs, plus ils auront une durée de vie importante. « Selon que l’on ait un épamprage agressif ou non, un enherbement important et/ou ligneux, un sol pierreux ou pas, un jeu de fils pourra durer 4 à 40 hectares », confie Guillaume Corbin, de Solemat.  Braun et Orizzonti (importé par Solemat) proposent des épampreuses à axe de rotation horizontal à lanières. « Celles-ci sont beaucoup plus résistantes à l’usure. Mais ces épampreuses supportent mal un enherbement trop foisonnant. L’herbe aura tendance à s’enrouler autour », explique Guillaume Corbin. « Cependant il suffit d’inverser le sens de rotation pour débourrer », rassure Lilian Lespinasse de Braun.

L’épampreuse à lanières plus spécifique

La majorité des épampreuses à lanières demeurent à axe vertical. Ce choix évite aux lanières de trop frotter contre le sol, pour un travail exclusivement d’épamprage. L’enlèvement des gourmands sera sensiblement aussi efficace que les modèles à fils. Selon les configurations de vigne, ils peuvent évoluer à des vitesses de 1 à 2,5 km/h. Plusieurs constructeurs proposent un moteur hydraulique décalé, afin de pouvoir intervenir sous le volume foliaire ou dans des vieilles vignes. D’autres encore peuvent faire varier la hauteur de travail par l’ajout de modules, comme Ferrand, ou par un mécanisme de coulissement permettant de travailler une hauteur ou seulement la moitié de cette hauteur avec le même jeu de lanières, à l’image de Terral. Dans le cas où seule la moitié de la hauteur est travaillée, le nombre de lanières est double : l’opérateur pourra avancer un peu plus vite ou réduire la vitesse de rotation des éléments. Egretier se distingue avec un système de boucles en lieu et place des lanières, dans le but de sectionner plus que de brosser, tout en ayant une vitesse de rotation faible. Parmi les machines spécifiques du marché, on retient également les machines à quatre rotors au lieu de deux.

Des équipements additionnels pour plus de longévité

Terral en propose une combinant deux rotors à axe vertical à deux autres à axe horizontal : son tarif est annoncé 1 000 € au-dessus du modèle double rotor. Offrant des vitesses de travail de 3 à 4 km/h, les modèles de Ferrand emploient quatre rotors à axe vertical, les deux premiers tournant en sens inverse des deux suivants. Les essais réalisés par l’IFV en 2011 en ont démontré l’efficacité. Une efficacité qui a un coût (jusqu’à 20 000 € pour un modèle équipé du suivi de sol et du mât polyvalent) qui se justifie dans les gros domaines ou dans les entreprises de travaux viticoles. Comme pour les modèles à fils, les lanières montrent une grande variabilité quant à la durée de vie des pièces d’usure, qui s’explique par le contexte de travail. C’est la raison pour laquelle certains constructeurs proposent plusieurs qualités de lanières, certains employant les mêmes matières que les bandes transporteuses utilisées en carrière.

La longévité des lanières ou des fils dépendra également de certains équipements. Ainsi, la présence de patins évite de « piocher » dans le sol. Terral équipe de série ses épampreuses d’un montage sur parallélogramme combiné à un ressort, qui escamote et relève les rotors en cas d’obstacle. Un système de suivi de sol automatique perfectionne encore la position des pièces travaillantes. Parmi les autres équipements optionnels, on peut ajouter le pilotage différencié de la hauteur des rotors de chaque côté du rang, pour évoluer dans les vignes en dévers, ou encore les lève-fil, pour limiter les risques d’accroche de fil du palissage.

Ludovic Vimond

Les épampreuses chimiques combinent faible coût d'achat et débit de chantier

Les épampreuses chimiques combinent faible coût d'achat et débit de chantier
© Magnetto

Plus la vitesse de rotation est élevée, plus les besoins hydrauliques sont importants. Mais généralement, la pompe du tracteur suffit

Plus la vitesse de rotation est élevée, plus les besoins hydrauliques sont importants. Mais généralement, la pompe du tracteur suffit
© VBC

Ava propose des épampreuses à 6 ou 8 têtes rotatives appelées cocons

Ava propose des épampreuses à 6 ou 8 têtes rotatives appelées cocons
Proposées à des tarifs de 13 500 à 15 800 euros, ces machines bien équipées évoluent à des vitesses élevées de 3 à 6 km/h. Limitant la hauteur de travail, les écailles supérieures forment également une barrière contre les projections. Ava annonce une autonomie de 30 à 40 hectares avec un jeu de cocons, pour un coût de 3 à 4,5 €/ha. ©AVA

Egretier remplace les lanières par des boucles

Egretier remplace les lanières par des boucles
©Egretier

INFACO / L’épampreuse électroportative

Montée sur l’outil électroportatif multifonction Powercoup PW2, la tête épampreuse EP1700 se compose de masselottes métalliques tournant en bout d’une perche réglable de 1,20 à 2 m. Cette épampreuse se veut être une alternative à l’épamprage manuel, évitant d’avoir à se baisser 4 000 à 5 000 fois dans une journée. Infaco annonce également un débit de chantier 30 % supérieur à la méthode manuelle. Alimentée par les batteries Infaco (3 h à une journée d’autonomie selon la batterie), cette épampreuse propose 10 vitesses de rotation (320 à 1 900 tr/min).

L'épampreuse électroportative est une alternative à l'épamprage manuel. ©Infaco

©Infaco