OLÉICULTURE
Une récolte très variable dans le département
OLÉICULTURE / La récolte des olives a commencé dès le début du mois d’octobre en Ardèche. Une récolte précoce et très hétérogène selon les secteurs, parfois même au sein d’un même verger. Les rendements semblent satisfaisants.
La récolte des olives s’annonce de belle qualité cette année, avec des rendements satisfaisants de l’ordre de 9 à 11 kg / litre d’huile d’olive. « Nous n’avons pas eu de trop forts épisodes de sécheresse donc les olives sont bien gonflées », annonce Jean-Noël Berneau, président du syndicat des oléiculteurs de l’Ardèche méridionale.
La récolte battait son plein dès le milieu du mois d’octobre dans le département, principalement avec celles de l’Ubac et de la Dorée pour les variétés traditionnelles ardéchoises. La Négrette, quant à elle originaire du Gard, commencait tout juste à être ramassée début novembre. « La production est très variable, y compris dans un même verger, en raison des aléas climatiques qui ont sévi fin mai. Les nuits étaient très froides, ce qui a impacté la floraison des oliviers », ajoute Jean-Noël Berneau. « Les variétés les plus précoces ont mieux supporté ces aléas. Mais sur certains secteurs, comme à Lagorce, cela n'a pas été le cas. La récolte est très moyenne. »
« Les olives ne sont pas piquées ! »
Habituellement, la récolte s’effectue principalement en novembre mais les oléiculteurs ont préféré prendre un peu d’avance pour éviter au maximum la pression de la mouche de l’olive (Bactrocera olea) qui impacte la qualité de l’huile. Cette année la récolte est satisfaisante sur ce point : « Les olives ne sont pas piquées ! ».
Une autre pression se fait aussi sentir, celle de la clientèle en quête de qualité ! « Il y a un réel intérêt sur la qualité des olives, sur les variétés. Les clients y sont de plus en plus sensibles », observe le président du syndicat. L’an passé, les stocks se sont vite écoulés en raison d’une très faible récolte. Quant aux impacts de la crise sanitaire de la Covid-19, elle ne semble pas avoir eu de grandes conséquences dans cette filière : « De nombreux oléiculteurs avaient gardé des stocks de la belle production de 2018 que nous avons pu vendre cet été car la clientèle était au rendez-vous ».
Anaïs Lévêque
Conservation et promotion des variétés locales
560 hectares d'oliviers sont cultivées dans le département d'après l'inventaire réalisé par le syndicat des oléiculteurs ardéchois, en partenariat avec la Chambre d'agriculture de l'Ardèche et le lycée agricole Olivier de Serres d'Aubenas. Une production conséquente mais l'olive ardéchoise manque grandement de visibilité, estime Jean-Noël Berneau qui multiplie les appels à la structuration de la filière ardéchoise et la reconquête des vergers abandonnés.
Parmi ces vergers, plus d'une vingtaine de variétés locales et anciennes ont été recensées1. Elles sont peu productives, mais le syndicat plaide pour soutenir des projets de conservation et valoriser leur typicité. Au printemps dernier, un cahier des charges portant exclusivement sur ces variétés anciennes a été validé par le syndicat ardéchois, avec pour objectif de s’inscrire dans le Plan Fruits régional et bénéficier de mesures de soutien financier sur la rénovation et l’implantation de vergers. « Pour le moment, ce cahier des charges est une ébauche et n’a pas encore été validé par la Région », indique Jean-Noël Berneau. « Nous espérons mieux promouvoir les qualités de ces variétés traditionnelles ardéchoises avec cette démarche et éviter que d’autres variétés s’installent sur le territoire avec des subventions. Ces variétés locales méritent d'être connues, elles s'adaptent très bien à nos conditions climatiques et à nos sols. » La demande de reconnaissance de ces variétés locales via une indication géographique protégée est aussi en réflexion, avec des oléiculteurs du Gard.
1. Négrette, rougette, aubenc, blanche de Payzac, petite violette, pointue de l'Ardèche, ronde de Villeneuve-de-Berg, roussette, etc.
