ARBORICULTURE
Christophe Louis : « s’adapter et rebondir en permanence ! »

Mylène Coste
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Installé depuis 1984, Christophe Louis est aujourd’hui à la tête d’une exploitation fruitière de 32 ha à la Voulte. Face aux aléas climatiques, économiques et aux évolutions des demandes des consommateurs, cet arboriculteur passionné a toujours su se réinventer.

Christophe Louis : « s’adapter et rebondir en permanence ! »
Christophe Louis cultive abricots, pêches et pommes à La Voulte et Livron.

« Lorsque je me suis installé en 1984, entre Saint-Fortunat et La Voulte, 90 % de mes vergers étaient des pêchers ! » se souvient Christophe Louis. Depuis, l’arboriculteur en a connu, des évolutions ! « J’ai subi mes premières inondations un an seulement après mon installation. Puis de nouveau en 1993 : une majeure partie de mes vergers ont été anéantis. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à planter des pommiers. » Une dizaine d’années plus tard, le cauchemar se reproduit : « Nous avons subi 4 inondations en 3 ans : hormis les pommiers, toutes mes plantations ont été décimées. J’étais effondré, à deux doigts de tout arrêter. » Finalement, Christophe Louis parvient tant bien que mal à rebondir.

S’il s’est séparé de ses vergers à Saint-Fortunat, il a toutefois pu acquérir de nouvelles parcelles à Livron. Au fil des années, en fonction des aléas climatiques et des évolutions du marché, il diminue la production de pêche pour augmenter l’abricot et développer la pomme. « J’ai également fait du maraîchage durant plusieurs années, mais aussi des petits fruits et même du kniphofia bio, une plante utilisée par Dior pour la cosmétique ! »

Miser sur les circuits courts

Aujourd’hui, l’exploitation de Christophe Louis comprend 21 ha d’abricots, 7 ha de pêches et 4 ha de pommes entre La Voulte et Livron. «Je projette de diminuer mes surfaces d’abricots, une production qui devient trop difficile à conduire entre les gels successifs et la menace de bactériose, souligne-t-il. Je prévois en revanche de replanter de la pêche, pour la vente directe. Je souhaite aussi renouveler les vergers de pommes avec des variétés plus adaptées aux évolutions climatiques. » En agriculture raisonnée depuis 25 ans, l’exploitation est aussi certifiée Global Gap et Haute valeur environnementale (HVE).

Du verger au panier, le magasin de vente à la ferme de Christophe Louis, a permis de créer deux emplois depuis sa création il y a trois ans. Ici, la jeune vendeuse Léa.

Côté commercialisation, Christophe Louis livre la majeure partie de sa production à la coopérative Rhoda-Coop. « Mais depuis 3 ans, nous avons créé un magasin de vente directe sur l’exploitation, ouvert toute l’année, et qui a bénéficié d’un vrai coup de boost durant les confinements. Nous y vendons des produits de l’exploitation, mais aussi d’autres producteurs de la région. Il précise : L’été, 80 % des fruits et légumes que nous vendons proviennent de fermes locales. Mais nous ne nous interdisons pas de vendre des produits d’autres régions, comme les oranges de Sicile ou du Portugal l’hiver. » L’ouverture du magasin a permis la création de deux emplois.

S’il a toujours su s’adapter et se réinventer, Christophe Louis avoue se sentir désemparé face à l’ampleur du gel qui s’est abattu sur ses vergers en avril : « Même les parcelles non-gélives n’ont pas résisté. Pourtant, toute la famille s’est mobilisée pour allumer les bougies. Nous avons quasiment 100 % de pertes, c’est du jamais vu ! » Il plaide : « Le Gouvernement a mis la main au portefeuille pour aider de nombreuses professions lors de la crise du Covid-19 ; il faut faire de même pour les agriculteurs ! »

M.C.