Les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté regorgent de merveilles cachées. À travers des petits villages, parfois méconnus et loin de l’agitation touristique, partons sur les chemins de traverse à la découverte des plus beaux détours de France.

Les plus beaux détours de nos régions
Patrimoine historique et chemins de pèlerinage se mêlent au coeur du Puy-en-Velay. ©DR / https://www.plusbeauxdetours.com/

Le réseau des Plus beaux détours de France a vu le jour en 1998, à la suite d’un regroupement de trente-deux petites villes désireuses de proposer une offre touristique permettant de découvrir la diversité du territoire français. Désormais, toutes les régions de France sont représentées et l’association est présente dans 108 communes réparties au sein des 72 départements. La marque « Plus beaux détours » oblige les communes à répondre à un cahier des charges spécifique : nombre d’habitants compris entre 2 000 et 20 000, intérêt du patrimoine tant architectural qu’immatériel, animation de la cité, identité artisanale et gastronomique, capacité d’accueil, dynamique de développement et d’aménagement, atmosphère générale de la ville et de son centre historique ou commercial.

De nombreuses idées de visites sont à retrouver sur : https://www.plusbeauxdetours.com/

LE PUY-EN-VELAY (HAUTE-LOIRE) / Le poumon vert des chemins de randonnée

Le Puy-en-Velay (Haute-Loire) est connu et reconnu pour la culture de la lentille verte (AOP). Mais la ville est aussi à la croisée des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. À taille humaine, nichée au coeur de la région Auvergne-Rhône-Alpes, elle possède un poumon vert sauvegardé de plus de 35 hectares, au sein duquel les promeneurs aiment randonner. De nombreux pèlerins s’élancent ainsi sur le célèbre GR65. En effet, la ville est le point de départ de l’une des quatre voies menant à Compostelle et est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco en 1998. La via Podiensis relie le secteur historique (et sa cathédrale Notre-Dame du XIIIe siècle) du Puy-en-Velay à Saint-Jean-Pied-de-Port dans les Pyrénées-Atlantiques. Un parcours de 750 kilomètres permet entre autres de sillonner le plateau de l’Aubrac, la vallée du Lot, etc. Outre le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, la ville est également un important carrefour d’autres chemins de grandes randonnées, entre plaines vallonnées, moyenne montagne et espace volcanique

CHÂTILLON-SUR-CHALARONNE (AIN) / Capitale mondiale des casques de pompiers
La capitale mondiale du casque est située dans l’Ain ! ©Ville de Châtillon-sur-Chalaronne

CHÂTILLON-SUR-CHALARONNE (AIN) / Capitale mondiale des casques de pompiers

Le saviez-vous ? Le casque de pompier F1 est né dans l’Ain, et plus exactement à Châtillon-sur-Chalaronne, une petite cité médiévale au coeur de la Dombes. C’est en effet le site de production MSA Gallet qui en est à l’origine en 1985, à la suite d’une rencontre entre le petit-fils de la société Gallet et un colonel des Pompiers de Paris. Depuis, la ville de près de 5 000 habitants est devenue la capitale mondiale des casques de pompier, puisque l’usine en fabrique encore aujourd’hui. MSA Gallet, aujourd’hui renommée MSA The Safety Company, est le leader mondial de l’innovation en matière de produits de protection et de sécurité des travailleurs. L’entreprise produit également les casques du GIGN ou encore des pilotes de chasse. Une notoriété qui met en avant la commune de Châtillon-sur-Chalaronne, qui recèle de nombreux autres atouts touristiques : station verte, ville fleurie, ville et métiers d’arts, etc.

NYONS (DRÔME) / La Scourtinerie, au cœur d’une tradition provençale
Tissage d’un scourtin en fibre de coco. ©Maxime Mechineau

NYONS (DRÔME) / La Scourtinerie, au cœur d’une tradition provençale

Ville de la Drôme provençale, Nyons est non seulement connue pour sa culture de l’olivier mais aussi pour être la capitale du scourtin depuis 1882. Qu’est-ce donc ? Issu du mot provençal « escourtin », il désigne le filtre circulaire réalisé en fibres de coco et utilisé depuis l’Antiquité pour extraire l’huile d’olive. Nyons abrite donc la dernière scourtinerie de France, fondée en 1882 par Ferdinand et Marie Fert. Après la terrible période de gel de 1956 et le dépérissement de l’oliveraie provençale, la fabrique artisanale se retrouve au bord de la faillite. Pour se renouveler et se réinventer, le fondateur eut l’idée de décliner ses scourtins en objet de décor et d’ameublement (dessous de plat, paillassons et autres tapis d’ornement). Une aubaine pour pouvoir faire perdurer ce savoir-faire ancestral, aujourd’hui préservé par les petits enfants des fondateurs. L’atelier de tissage de la Scourtinerie et ses onze machines, dont la plus ancienne encore en activité date de 1900, est ouvert à la visite, tout comme le musée retraçant l’évolution de la fabrication du scourtin et l’histoire de cette épopée familiale qui continue de s’écrire.

CRÉMIEU (ISÈRE) / Retour au Moyen Âge
Les monuments historiques du Moyen Âge ont été remarquablement bien conservés. ©P.Jayet

CRÉMIEU (ISÈRE) / Retour au Moyen Âge

Plongez au coeur de l’époque moyenâgeuse en vous arrêtant à Crémieu, cité médiévale située en Isère. La commune regorge de monuments historiques comme le château delphinal datant du XIIe siècle, les portes fortifiées de la ville, érigées au XIVe siècle, ou encore le couvent des Augustins adossé aux remparts dès le XIVe siècle à la conservation remarquable. Autant de vestiges qui mettent en valeur les traces du passé et de l’histoire. Ici, l’atmosphère du Moyen Âge règne partout, à travers les ruelles. Rappelons que Crémieu était l’ancienne résidence des dauphins du Viennois. La ville rentre dans l’histoire à la fin du XIIe siècle, lorsqu’elle devient châtellenie de la baronnie de la Tour-du-Pin, rattachée au Dauphiné. La commune de Crémieu est aujourd’hui classée zone de protection du patrimoine architecturale urbain et paysager, et accueille chaque année de nombreux visiteurs, notamment à l’occasion des Médiévales de Crémieu, qui sont traditionnellement organisées le deuxième week-end de septembre.

THÔNES (HAUTE-SAVOIE) / Une capitale au bon goût de fromage
Les plateaux de fromages, une véritable institution en Haute-Savoie. ©OT_Thônes_CDV

THÔNES (HAUTE-SAVOIE) / Une capitale au bon goût de fromage

En plein coeur des montagnes de Haute-Savoie, la commune de Thônes recèle de paysages tous aussi magnifiques les uns que les autres. Au sein d’un patrimoine naturel riche, elle est le point de départ de nombreux chemins de randonnées donnant accès à des sommets emblématiques, comme le Mont-Charvin (chaîne des Aravis), ou le plateau de Beauregard, classé Natura 2000. Mais Thônes est aussi considérée comme la capitale du reblochon et du chevrotin, deux fromages AOP produits sur place. Les visiteurs peuvent ainsi aller à la rencontre des agriculteurs locaux et partir à la découverte des secrets de fabrication en visitant l’une des fermes du territoire. À noter que les premières traces de fabrication du reblochon remontent au XIIIe siècle dans les alpages des vallées de Thônes.

JOIGNY (YONNE) / Un petit tour au pays du vin
Le vignoble de Joigny dans l’Yonne compte une quarantaine d’hectares de vignes. ©Rémy Poibleaud

JOIGNY (YONNE) / Un petit tour au pays du vin

La fin de l’été rime souvent avec vendanges. La Bourgogne-Franche-Comté, et plus particulièrement Joigny dans l’Yonne, détient l’un des plus beaux vignobles de France. Considérée comme la ville aux mille couleurs en raison de ses briques rouges, ses pans de bois de couleur ocre et ses vignes vertes, la cité de Joigny abrite de nombreuses familles de vignerons depuis l’époque du Moyen Âge. Les premières traces écrites mentionnant la culture de la vigne à Joigny datent de 1082. En pleine expansion, le vignoble a atteint jusqu’à plus de 570 hectares de vigne, avant d’être ravagé par le phylloxéra, insecte cousin du puceron. Aujourd’hui, le vignoble est encore en pleine renaissance. Sur ce territoire est principalement cultivé le célèbre pinot gris, réputé pour ses arômes et reconnu mondialement, mais aussi le chardonnay (cépage blanc) et le pinot noir (cépage rouge), traditionnels des grands vins AOC de Bourgogne.