PORTRAIT
Dylan Chirouze : la relève est assurée !

Mylène Coste
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PORTRAIT / Dylan Chirouze est un vrai passionné. Jeune agriculteur à Vernoux, il compte s’installer prochainement sur l’exploitation familiale qui l’a vu grandir. Rencontre.

 

Dylan Chirouze : la relève est assurée !
Dylan Chirouze

« J’ai toujours voulu devenir agriculteur », affiche Dylan Chirouze. Rien d’étonnant pour ce Vernoussain de 21 ans, qui a grandi dans la ferme familiale, auprès des animaux, entre prairies et châtaigniers. « Plusieurs générations se sont succédées ici, à Ladreyt de Sagnes. Aujourd’hui, mon père Frédéric, ma mère Christine et mon oncle Pascal y sont tous les trois associés et je compte bientôt m’installer à mon tour sur l’exploitation. »

Bientôt, mais rien ne presse. Pour l’heure, Dylan Chirouze est salarié au sein de la ferme familiale. Avant cela ? « J’ai passé un bac STAV au lycée Le Valentin (Bourg-lès-Valence) avant de me lancer dans un BTS ACSE. J’ai réalisé mes deux années d’apprentissage sur l’exploitation, avec quelques stages dans des élevages laitiers du territoire. Depuis l’obtention de mon diplôme, en juin 2019, je travaille ici avec l’objectif de m’installer au premier semestre 2021. »

« Nos pratiques évoluent face au changement climatique »

Le jeune agriculteur observe: « Avec le réchauffement climatiques, nos pratiques changent. Nos terrains sont de plus en plus séchants, surtout nos parcelles sableuses et peu irrigable qui représentent 7% de la surface. Les terres arables faciles à travailler sont limitées, ce qui explique le manque de fourrage et la réflexion sur le système d'exploitation. On s'efforce de produire ce qu'on peut et d'acheter ce qui manque plutôt que de baisser le nombre de bêtes pendant les années difficiles. »

S’il n’est pas encore installé, cela n’empêche pas Dylan Chirouze de proposer des idées et des nouveautés. « Depuis quatre ans, nous produisons des semences de tournesol et de colza. » Une nouvelle activité qui complète la culture de châtaignes AOP et l’élevage d’une cinquantaine de montbéliardes, dont le lait et vendu chez Sodiaal. « Nous avons beaucoup de génisses, ce qui nous permet d’assurer un bon renouvellement du troupeau. » Le jeune agriculteur, dont le père est aussi inséminateur, est passionné par la génétique : « On a fait des progrès en termes de productivité grâce à la maîtrise de la génétique. »

« Dans ce métier, on ne s’ennuie jamais »

Mais Dylan Chirouze est bien incapable de dire quelle activité il affectionne le plus : « L’avantage d’une exploitation diversifiée, c’est qu’on ne fait jamais la même chose, on ne s’ennuie jamais ! » Il faut aussi toujours savoir s’adapter, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’Earl de Ladreyt a opté pour la culture de semences : « Nous n’avons pas suffisamment de surfaces et d’eau pour être autosuffisants en fourrage pour nos bêtes. Cependant, nos terrains se prêtent bien à la production de semences, qui nous permet d’avoir de la trésorerie pour acheter du fourrage. » En tout, l’exploitation compte 76 ha de surface agricole utile (SAU) dont 5,5 ha de châtaigniers, 7 ha de céréales, 1,5 ha de semences, 12 ha de prairies temporaires et le reste en prairies naturelles.

Dylan Chirouze n’a jamais envisagé quitter la ferme familiale, mais n’en reste pas moins curieux et attentif à ce qu’il se passe ailleurs. C’est en partie pour ça qu’il a rejoint Jeunes Agriculteurs (JA) Ardèche il y a trois ans. « On est pris dans notre métier, et on prend rarement le temps d’échanger avec nos voisins. Avec le syndicat, on fixe des moments pour se retrouver, parler de ce qu’on vit. C’est important. »

Mylène Coste

« Nous voulons redynamiser notre territoire »

JEUNES AGRICULTEURS / Dylan Chirouze fait partie du canton JA de Vernoux – Saint Péray, qui organise cette année la Fête de l’agriculture.

Pourquoi a-t-il rejoint JA Ardèche ? « Pour voir du monde ! Surtout, nous sommes un bon petit groupe de jeunes unis par la volonté de redynamiser notre territoire. » Une ambition qui devrait se trouver réalisée le 22 août prochain lors de la Fête de l’agriculture qui aura lieu à Champis.

Cette fête sera pour lui une occasion « de renouer avec la société, de montrer ce qu’est notre métier et pourquoi nous l’aimons tant ! » Une quinzaine de JA du canton sont à pied d’œuvre depuis plusieurs mois pour préparer l’événement. « Il aura une tonalité particulière cette année avec le Covid, et nous avons dû annuler le bal. Mais nous tâcherons d’en faire une belle Fête de l’agriculture, dans le respect des règles sanitaires. »

Aussi le concours de labour s’annonce-t-il prometteur avec 14 équipes inscrites, un petit record ! Nouveauté cette année : outre les jeunes, une catégorie « anciens » a été créée : des concurrents munis de deux roues ou de vieilles charrues prendront d’assaut des prairies !

« Depuis la fusion des cantons de Vernoux et de Saint-Péray, nous avons un territoire important avec de jeunes agriculteurs motivés aux activités très diversifiées : élevages bovins, porcins, caprins, volailles, vignes, petits fruits, châtaignes, semences… », indique Dylan Chirouze. Une diversité à découvrir le 22 août à Champis !