APICULTURE
Un « Samu » dédié à l’abeille

APICULTURE / En 2019 a été mis en place en Auvergne Rhône-Alpes un observatoire des mortalités et affaiblissements de l’abeille (Omaa). Il est au service des apiculteurs et regroupe 45 vétérinaires spécialisés en apiculture, 100 techniciens sanitaires apicoles, 12 directions départementales de la protection des populations (DDPP) ainsi que le service régional de l’alimentation (Sral). Mi-juillet, le guichet unique de l’Omaa avait enregistré 212 signalements.

Un « Samu » dédié à l’abeille
L’observatoire des mortalités et affaiblissements de l’abeille (Omaa) est aujourd’hui déployé à titre pilote dans trois régions de France, dont Auvergne Rhône-Alpes (Aura). Il a notamment pour objectifs de surveiller l’état de santé du cheptel apicole régional et national.

Depuis avril 2019, la région Auvergne Rhône-Alpes s’est dotée d’un service d’investigation des troubles de l’abeille ouvert aux apiculteurs professionnels et de loisir visant à identifier et comprendre l’origine des mortalités, dépopulations, affaiblissements et comportements anormaux des colonies.

Porté par le ministère de l'Agriculture, l’observatoire des mortalités et affaiblissements de l’abeille (Omaa) a été conçu avec les acteurs apicoles, des experts scientifiques et vétérinaires et l’Itsap (Institut technique et scientifique de l’apiculture et de la pollinisation). Il est aujourd’hui déployé à titre pilote dans trois régions de France : Bretagne, Pays de Loire et Auvergne Rhône-Alpes (Aura).

L’Omaa a pour objectifs de répondre plus complètement aux attentes des apiculteurs en cas d’affaiblissement ou de mortalité de leurs abeilles et d’être un outil de surveillance de l’état de santé du cheptel apicole régional et national. Son organisation se rapproche de celle d’un Samu, avec :

  • Un numéro de téléphone unique pour toute la région Aura (04 13 33 08 08), accessible 7 jours sur 7 de 8 h à 21 h.
  • La permanence de vétérinaires spécialisés en apiculture pour répondre aux appels des apiculteurs déclarant tout type d’événement de santé des abeilles et organiser des visites de ruchers par des vétérinaires et/ou des techniciens sanitaires apicoles afin d’identifier et comprendre l’origine des troubles déclarés (visite d’investigation prise en charge par l’observatoire) ;
  • L’intervention des services vétérinaires (DDPP) et des services en charge de la protection des végétaux (Sral) dans les cas de dangers sanitaires de première catégorie (loque américaine en particulier) et/ou de suspicion d’intoxication qui comprennent des analyses pathologiques et/ou toxicologiques et des enquêtes environnementales.

212 signalements mi-juillet

Mi-juillet, le guichet unique de l’Omaa avait enregistré 212 signalements. 31 entrent dans la catégorie des dangers sanitaires de première catégorie ; 42 sont des cas de mortalités massives aiguës et 139 des signalements d’autres troubles de santé des abeilles, qu’ils soient parasitaires (varroa), sanitaires (virus) ou relevant de l’itinéraire technique apicole1.

« Identifier l’origine des troubles des abeilles est un travail complexe car il est fréquent que les colonies soient soumises à plusieurs stress (parasitaire, pathologique, toxique, climatique, etc.) qui interagissent entre eux en produisant des effets délétères plus graves que ceux produits individuellement par chaque facteur, précise les services de la Draaf Aura dans un communiqué le 6 août. De plus, certains symptômes, en particulier ceux affectant le comportement des abeilles, peuvent aussi bien témoigner d’une maladie que d’une intoxication. C’est le cas du virus de la maladie noire, qui induit des troubles neurologiques qui peuvent être confondus avec les symptômes d’une intoxication. Dans ces cas précis, le recours à des analyses pathologiques et toxicologiques est nécessaire pour établir un diagnostic. »

À ce jour, les principales causes des troubles des abeilles identifiées par ordre de prévalence depuis le début de l’année par les membres de l’Omaa sont : le parasitisme (varroa), la maladie (mal de mai, ou maladie noire, CBPV) dont la loque américaine, les erreurs de conduite apicole (étouffement, famine) et l’intoxication.

Source : Sral - Direction régionale de l’alimentation,
de l’agriculture et de la forêt (Draaf Aura)

 

1. Les bilans mensuels de l’Omaa sont consultables sur le site http://draaf.auvergne-rhone-alpes.agriculture.gouv.fr/Bulletin-de-sante-des-abeilles,1035