AGENCE DE L’EAU
État des cours d’eau : des progrès encourageants

Pierre Garcia
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AGENCE DE L’EAU / Le 10 juillet dernier, l’agence de l’eau a dévoilé son rapport sur l’état des eaux des bassins Rhône‐Méditerranée et Corse. Depuis le début des années 2000, des progrès significatifs en matière de dépollution ont été constatés même si les efforts doivent se poursuivre.

État des cours d’eau : des progrès encourageants
Le projet Arve Pure dans la vallée de l'Arve.

En Auvergne Rhône‐Alpes sur le bassin Rhône‐Méditerranée, 52 % des rivières sont aujourd’hui considérées en « bon état écologique » et 81 % des nappes souterraines en « bon état chimique ». Ce sont les principaux enseignements à retirer du rapport rendu le vendredi 10 juillet par l’agence de l’eau RMC. « Le constat est sans appel : depuis une décennie, la qualité des eaux progresse. Cette amélioration a été rendue possible par la mobilisation de tous les usagers de l’eau : collectivités territoriales, industriels, agriculteurs mais aussi particuliers », s’est félicité Martial Saddier, président du comité de bassin Rhône-Méditerranée à l’agence de l’eau. Autre signe de l’amélioration de la qualité des cours d’eau, 98 % des eaux de baignade sont aujourd’hui considérées en « bon état ». Les progrès observés depuis dix ans se traduisent dans les chiffres : sur cette période, la concentration moyenne des eaux en ammonium a été divisée par 20, par 5 pour la demande biochimique en oxygène et par 10 pour le phosphore. Sur la même période, la toxicité des eaux due aux métaux a été divisée par 6.

Des pistes de progrès encore nombreuses

Pour l’agence de l’eau, le cas du Rhône reste l’un des plus préoccupants. « Le long de son parcours, le Rhône se charge en micropolluants : des hydrocarbures à Genève, des pesticides issus de l’activité agricole en rejoignant la Saône et des composants venus de la vallée de la chimie à Lyon, a résumé Laurent Roy, directeur général de l’agence de l’eau. Aujourd’hui, l’état du fleuve est classifié comme moyen. » La pollution y a été divisée par cinq en l’espace de vingt ans mais des progrès peuvent encore être faits. Pour y parvenir, l’agence de l’eau compte encore amplifier l’accroissement des moyens mis au service de la surveillance des milieux. De 18 000 analyses annuelles en 1990, elle en réalise aujourd’hui 5,5 millions. De la même manière, seulement 25 critères de qualité étaient pris en compte en 1990 contre plus de 1 300 aujourd’hui. Sous l’impulsion de Laurent Roy, l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse souhaite aussi rendre son action plus transparente auprès du grand public. En 2013, elle a travaillé avec l’Agence française pour la biodiversité (AFB) et les cinq autres agences françaises de l’eau au lancement de l’application Qualité rivière. Sur la base des données récoltées tout au long de l’année, les utilisateurs peuvent y retrouver en temps réel la qualité bactériologique des eaux de baignade, la situation des espèces de poisson et l’état de santé écologique des rivières.

Pierre Garcia

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Prise pendant la conférence de presse du 10 juillet : de gauche à droite, Nicolas Alban, directeur de la délégation de Lyon à l'agence de l'eau; Laurent Roy, directeur général de l'agence de l'eau RMC; Martial Saddier, président du comité de bassin Rhône-Méditerranée à l’agence de l’eau.
RÉALISATION / L’Agence de l’eau multiplie les projets sur le territoire
La retenue colinéaire de la Motte-Servolex.

RÉALISATION / L’Agence de l’eau multiplie les projets sur le territoire

La conférence de presse donnée le vendredi 10 juillet à Lyon a été l’occasion de mettre en lumière plusieurs projets lancés par l’agence de l’eau pour améliorer la qualité de nos cours d’eau. Passage en revue non-exhaustif des plus emblématiques.

Impossible d’aborder les projets menés par l’agence de l’eau RMC sans parler d’Arve Pure, lancé il y a dix ans dans la vallée de l’Arve en Haute-Savoie. « 31 millions d’euros de travaux ont été réalisés dont 18,3 millions d’euros apportés par l’agence de l’eau. Nous avons atteint nos objectifs en matière de rejets dans l’eau de métaux, d’hydrocarbures, de solvants et de pesticides. Plus aucune pollution métallique n’est identifiée à ce jour dans cette vallée », s’est félicité Nicolas Alban, directeur de la délégation de Lyon à l’agence de l’eau. D’autres projets ont été exposés comme la retenue collinaire de la Motte-Servolex (Savoie) qui a permis d’améliorer la gestion des ressources du lac du Bourget sur un bassin déficitaire en eau. À Saint-Chamond (Loire), la découverture du Gier portée par Saint-Étienne Métropole a contribué à la renaturation du cours d’eau dans une zone urbaine dense. L’agence de l’eau a aussi collaboré à la création du label Ec’eau-reponsable de la maison Cholat pour une culture du blé plus respectueuse des ressources en eau. Nicolas Alban a enfin abordé l’expérimentation menée à l’hôpital Alpes Léman de Bellecombe pour travailler sur la gestion des effluents hospitaliers et lutter contre la présence grandissante de médicaments dans les cours d’eau.

Pierre Garcia