FERMIER D'OR
Première participation et déjà deux médailles pour Emmanuel Belin

Installé depuis deux ans sur l’élevage familial à Cellier-du-Luc, Emmanuel Belin a créé son atelier de transformation. Ses fromages au lait de vache ont déjà beaucoup de succès, et ont été distingués au concours Fermier d’Or.

Première participation et déjà deux médailles pour Emmanuel Belin
Emmanuel Belin a été doublement récompensé lors de sa première participation au concours Fermiers d'Or.

Quand Emmanuel Belin se lance un défi, il va jusqu’au bout. Et il vient encore d’en donner la preuve : à peine un an après sa première transformation, ses fromages ont déjà été récompensés ! Sa tomme au lait cru a reçu la médaille d’or, tandis que son fromage lactique au lait cru « Cellarien » remporte le bronze. A l’heure où de plus en plus de jeunes délaissent l’élevage laitier, il s’agit d’une belle récompense pour ce jeune éleveur, qui veut croire en l’avenir de la filière bovin lait !

Il faut dire qu’Emmanuel Belin ne se voyait pas faire un autre métier. « Après un BTS Acse et un certificat de spécialisation en mécanique, j’ai travaillé durant deux ans au groupement d’employeurs de Cellier-du-Luc », explique-t-il. Une expérience très formatrice, qui lui permet de toucher à tout et d’expérimenter différentes manières de travailler. En avril 2020, il rejoint officiellement ses parents, Solange et Joël, sur le Gaec familial au Mas des Fonts. 

Valoriser par la transformation

« Mon projet s’est rapidement orienté vers la transformation, explique Emmanuel Belin. Ici, la terre est plus précieuse que l’or et il était impossible d’agrandir les surfaces. C’est pourquoi j’ai choisi de valoriser la production par la transformation. » Le Gaec Belin se lance alors dans la remise à neuf du bâtiment d’élevage où vient se greffer un atelier de transformation de 120 m2. « J’ai réalisé ma première transfo le 5 juillet 2021. Nous proposons aujourd’hui une gamme de six fromages au lait cru, trois frais et trois affinés. » Le Gaec Belin a également augmenté le troupeau de Montbéliardes de 40 à 50 laitières : « Nous continuons à livrer environ 250 000 l de lait à la laiterie Rissoan, et conservons 60 000 l pour la transformation. »

« Nous travaillons avec des commerces de proximité »

Aussitôt les premiers fromages sortis de la fromagerie, aussitôt ont-ils trouvé preneurs ! « La vente au magasin à la ferme a bien fonctionné durant l’été, avec la saison touristique, explique Emmanuel Belin. La ferme du Mas des Fonts vend également ses fromages sur le marché de Langogne tout au long de l’année, mais également dans des fromageries et magasins de producteurs, du plateau ardéchois jusqu’aux Vans en passant par Aubenas et Ruoms. « On a à cœur de travailler avec des commerces de proximité, qui puissent parler de nos produits aux clients. Nos revendeurs s’intéressent à notre façon de travailler, certains sont même venus visiter la fromagerie, c’est une vraie relation de travail. Vendre en grande surface ne nous intéresse pas. » Emmanuel Belin n’a pas eu besoin de prospecter de clients, la demande étant venue à lui. « Je pourrais vendre beaucoup plus car la demande est là, mais pour le moment, je suis limité par la taille et la capacité de l’atelier. » C’est aussi beaucoup de temps et d’investissement, mais le travail ne semble pas faire peur à Emmanuel Belin. 

Objectif concours général agricole ?

Administrateur au GDS et membre du syndicat ardéchois de la race Montbéliarde, il est également engagé au sein de la profession. « On n’a pas toujours le temps, mais c’est important de faire vivre ces structures ! »

Fier d’avoir remporté deux médailles pour sa toute première participation aux Fermiers d’Or, le jeune éleveur ne compte pas s’arrêter là. Son prochain défi ? Le concours général agricole du salon de l’agriculture à Paris !

Mylène Coste

Le Gaec Belin, une aventure familiale et de passion
Emmanuel, Solange et Joël Belin élèvent 50 laitières de race Montbéliarde à Cellier-du-Luc.
PORTRAIT

Le Gaec Belin, une aventure familiale et de passion

Installé aux confins de l’Ardèche, à 1070 mètres d'altitude, l’élevage de la famille Belin n’a eu de cesse d’évoluer au fil des générations. La passion, elle, reste intacte.

Dans le sillage de ses parents, Joël Belin s’est installé en 1987 au sein de l’élevage familial, Mas des Fonts à Cellier-du-Luc. « Jusqu’à cette époque, mes parents avaient un troupeau de 150 moutons, mais lorsque je me suis installé j’ai décidé de me consacrer entièrement à l’élevage bovin lait. Au départ, mon troupeau était composé d’un tiers d’Abondances et le reste en Montbéliardes, puis petit à petit je n’ai gardé que des Montbéliardes », explique-t-il. 

En 2015, il est rejoint sur l’exploitation par son épouse Solange, originaire d’Issarlès. C’est au tour de leur fils Emmanuel de s’installer en 2020. « Aujourd’hui, nous avons une cinquantaine de laitières et 25 génisses et environ 150 ha de terres en propriété ou en fermage, dont une vingtaine en prairies temporaires, 4 ha de céréales, 35 ha de prairies naturelles et le reste en landes et pâtures », souligne Joël Belin.

Sur l’exploitation, chacun a sa place : Joël s’occupe principalement de l’alimentation des laitières et des petits veaux. « Les animaux, c’est ma passion, je ne pourrais pas m’en passer. L’élevage est un métier difficile, pas toujours payé à la hauteur de nos efforts, mais un métier qui a du sens. Pour rien au monde je ne ferais autre chose. » De son côté, Solange s’occupe notamment du travail en salle de traite. Enfin, Emmanuel est principalement à la transformation. Quant à Solène, la cadette de la famille, elle semble avoir hérité elle-aussi de la passion familiale. En BTS production animale, elle pourrait bien rejoindre le Gaec dans les années à venir !

Depuis l'été 2021, le Gaec Belin transforme des fromages fermiers (affinés ou frais) dans son nouvel atelier