BOVINS VIANDE
Contractualisation : la FNB compte remobiliser les éleveurs

Lors de son congrès annuel qui se tiendra à Aurillac les 2 et 3 février, la Fédération nationale bovine (FNB) compte remobiliser les éleveurs sur la contractualisation obligatoire depuis le 1er janvier.

Contractualisation : la FNB compte remobiliser les éleveurs
Depuis le 1er janvier, les éleveurs doivent passer des contrats avec leur premier acheteur (principalement des négociants) pour les jeunes bovins, génisses et vaches allaitantes.

Alors que la contractualisation est devenue obligatoire depuis le 1er janvier pour certaines catégories de bovins de races à viande, les responsables de la FNB (éleveurs de bovins viande, FNSEA) se sont employés le 18 janvier, lors d’une conférence de presse, à défendre la souplesse des contrats. Selon Bruno Dufayet, président de la FNB, les producteurs peuvent « signer plusieurs contrats et multiplier le nombre d'acheteurs sur le même produit ». Par ailleurs, la loi Egalim 2, qui fixe à trois ans la durée minimale des contrats, n'empêche pas de « redéfinir les clauses chaque année », estime-t-il. « Les éleveurs qui aiment bien négocier les prix le feront à la signature du contrat au lieu de le faire au départ des animaux », résume Bruno Dufayet. Et de rappeler que le syndicat « met à disposition les indicateurs » nécessaires à la rédaction des contrats (coûts de production, marché).

« Il se signe quelques contrats »

Depuis le 1er janvier, les éleveurs doivent passer des contrats avec leur premier acheteur (principalement des négociants) pour les jeunes bovins, génisses et vaches allaitantes. « Les premiers contrats sont partis des cours de ferme, les éleveurs attendent les réponses », note Bruno Dufayet. « Il se signe quelques contrats, mais on n'observe pas de retours massifs », rapporte cet éleveur cantalien. Devant ces débuts timides, la FNB a démarré fin 2021 une série de réunions pour informer les éleveurs et « dédramatiser » ce bouleversement dans les pratiques en vigueur, selon le secrétaire général de la FNB, Cédric Mandin. Il remarque « une vraie prise de conscience » chez les éleveurs, malgré « souvent un premier temps d'hostilité en début de réunion ». En tout, l'association spécialisée prévoit de tenir « une quarantaine » de réunions départementales, auxquelles s'ajoutent des rencontres plus locales ou avec des techniciens. Bien que nécessaire, cet effort de vulgarisation auprès des éleveurs pourrait ne pas suffire à déployer la contractualisation, devant des négociants ouvertement réticents. L'ampleur du chantier est considérable, car « moins de 2 % de la viande bovine consommée en France est produite sous contrat », rappelle la FNB. « Les contrats n'arriveront pas tout seuls, il faudra qu'on aille les chercher », lance Bruno Dufayet. Lors de son congrès les 2 et 3 février à Aurillac (Cantal), la FNB veut « remobiliser les éleveurs » d'après son président. Malgré une remontée des prix fin 2021, « il y a de la résignation dans les cours de ferme, observe-t-il. Il faut qu'on relève la tête. »

125 000 vaches perdues en 2021

En 2021, le revenu mensuel moyen des éleveurs de bovins viande a légèrement progressé, à 800 € contre 700 € en 2020. Alors que la ferme France a perdu 125 000 vaches l'année dernière, « on commence à manquer d'animaux par rapport à la demande du marché », alerte Bruno Dufayet. Un argument qui étaye le message du président de la FNB, selon qui les contrats « ne vont pas servir qu'aux éleveurs, mais aussi à l'ensemble de la filière ». Selon ses mots, la FNB veut « tenter le coup de la contractualisation pour enrayer la spirale de la décapitalisation et de la perte d'éleveurs ». Comme le relève l'association spécialisée, le dernier recensement agricole a montré que le nombre d'éleveurs (toutes espèces confondues) a reculé de 31 % en dix ans.

YG