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Salers : des élevages ardéchois et altiligériens engagés
Les syndicats altiligérien et ardéchois de Salers ont fusionné en 2023. Mardi 13 mars, leurs adhérents étaient réunis en assemblée générale à Saint-Étienne-de-Lugdarès. Entretien avec Pierre-Jean Bielle, éleveur à Mazeyrat-d’Allier (Haute-Loire) et président du syndicat.
Les syndicats de la race Salers d’Ardèche et de Haute-Loire ont fusionné en 2023. Dans quel contexte s’inscrit cette fusion ?
Pierre-Jean Bielle, président du syndicat Salers 07-43 : « Cela fait un moment que cette fusion était évoquée par les adhérents des deux syndicats. En Ardèche, il y avait peu d’adhérents, donc peu de dynamique autour du syndicat. Certains éleveurs ardéchois, situés en limite avec la Haute-Loire, suivaient et se rendaient souvent à des animations organisées par le syndicat altiligérien. Ils souhaitaient participer davantage à nos événements et nos activités. L’an passé, nous avons donc pris les devants pour organiser cette fusion. »
Quelles actions sont portées par le syndicat ?
P.-J. B. : « L’ambition est de créer du lien entre les éleveurs. Nous participons aux Journées allaitantes organisées tous les deux ans à l’automne à Saint-Paulien par la chambre d’agriculture de Haute-Loire. En 2023, des éleveurs ardéchois étaient présents à cet événement. Une formation collective sur la remise de résultats d’éleveurs en contrôle de performance a eu lieu également. Nous organisons aussi dans l’année des journées conviviales, avons aussi un site Internet et un groupe WhatsApp, pour échanger entre éleveurs, se connaître les uns les autres, se tenir informé de l’actualité autour de la race Salers, communiquer sur l’achat et les ventes d’animaux, des éléments techniques sur la reproduction, sur les événements à venir, etc. Cela permet aussi de faire connaître la race et de la mettre en avant dans nos départements. Nous sommes situés à proximité du berceau de la race, le Cantal, donc l’ambition est de montrer qu’en Haute-Loire et en Ardèche il y a des bons élevages, qui participent au renouvellement et à l’amélioration de la race pure, qui disposent de taureaux diffusés au catalogue national d’insémination artificielle. C’est important de le mettre en avant. »
Quels atouts présente la race Salers ?
P.-J. B. : « C’est une vache qui a de très bonnes aptitudes fonctionnelles. Elle produit beaucoup de lait, de bons veaux peu coûteux à l’engraissement et une très bonne viande persillée, gustativement très bonne. Elle a aussi une très bonne aptitude à vêler et valorise bien les pâturages, elle se déplace facilement sur les parcours et dans les endroits escarpés. Ce sont des vaches qui s’adaptent très bien à ces systèmes-là. Puis elles sont jolies ! »
Comment se caractérise le marché de la Salers ?
P.-J. B. : « Il y a tout un tas de petits débouchés mais globalement les grandes lignes du marché de la Salers concernent la vente de broutards pour l’Italie, la vente de génisses de reproduction, pas mal de croisements avec la Charolaise pour faire là aussi des broutards et des femelles croisées. Il existe aussi un label rouge sur la Salers. Certains éleveurs font également de la vente directe pour valoriser un petit peu mieux les mâles purs, qui se valorisent moins bien que les mâles croisés Charolais sur le marché. »
Quels événements sont programmés en 2024 par le syndicat ?
P.-J. B. : « Depuis deux ans, le syndicat ne faisait plus grand-chose. Nous avons essayé de le relancer, avec ces journées de convivialité et nous prévoyons de participer à divers événements pour promouvoir la race. Nous participerons au Salon de l’agriculture ardéchoise en septembre à Lamastre, au concours national Salers au Sommet de l’élevage en octobre à Cournon d’Auvergne. D’autres journées de convivialité sont prévues également durant l’année. Nous comptons aussi nous rendre début avril à la seconde vente aux enchères annuelles de taureaux de la station d’évaluation de la race à Saint-Bonnet-de-Salers (Cantal), car nous avons des adhérents d’Ardèche et de Haute-Loire qui ont des taureaux en station. Début février, lors de la première vente aux enchères, deux ventes de taureaux altiligériens ont été réalisées, dont un qui a été pris au centre d’insémination, issu du Gaec du Domaine de Sinzelles de la famille Paillon à Blavozy. »
Propos recueillis par A.L.
Une fusion réussie
Une cinquantaine de personnes étaient réunies au Gaec Moulin de Labrot à Saint-Étienne-de-Lugdarès.
Après le mot d’accueil du président du syndicat Salers 07-43, Pierre-Jean Bielle, la famille Moulin (Gaec Moulin de Labrot), installée à Saint-Étienne-de-Lugdarès, a présenté son exploitation et son élevage, et notamment la descendance de leur taureau Icare, disponible à l’insémination artificielle (IA), qui est largement utilisé dans de nombreux élevages.
D’autres produits d’IA ont été présentés et commentés par Vincent Gaillard, ingénieur auprès de la coopérative d’insémination UALC. Les caractéristiques et les fondamentaux de la race Salers ainsi que les orientations ont été rappelées par Olivier Tournadre, technicien au Groupe Salers évolution (GSE), et l’activité de la race et les prochaines manifestations ont été annoncés par Frédéric Canal, président du GSE.
De nombreux adhérents participeront au concours national qui aura lieu en octobre au Sommet de l’élevage, l’occasion pour eux de se retrouver et de promouvoir la race à travers leurs départements hors berceau.
Un point sur la filière Label rouge, pour lequel le Gaec Moulin de Labrot est adhérent et fournisseur d’animaux, a été fait par Thierry Chiroux, responsable de l’antenne du groupe coopératif Altitude pour la moitié Est du Cantal.