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Crozes-Hermitage : un bon millésime mais des contrariétés

À l’assemblée générale de l’organisme de défense et de gestion (ODG) de l’appellation Crozes-Hermitage, le 24 mars à Tain-l’Hermitage, le président, Pierre Combat, a retracé la campagne écoulée, marquée par un bilan climatique et phénologique peu favorable l’an dernier. « La saison 2021 s’est caractérisée par une pluviométrie excédentaire avec un début de printemps ou les températures élevées ont induit un débourrement précoce qui s’est rapidement ralenti avec la chute des températures, a rappelé Pierre Combat. Des épisodes de gelées noires étaient enregistrés dans les nuits du 7 au 9 avril entre -1 °C et -6 °C selon les situations. »

Malgré tout l’appellation n’a subi que peu de dégâts. Les aléas de la météo ont amené de fortes hétérogénéités au niveau de l’avancement de la véraison et de la charge du vignoble. Ces nombreuses précipitations ont poussé les vignerons à vendanger rapidement. « 2021 est le millésime le plus tardif de ces dernières années mais sera, malgré toutes ces conditions, un millésime correct grâce au travail réalisé par chacun, qui a demandé une charge de main-d’œuvre considérable donc un surcoût financier non négligeable pour les vignerons avec en plus des difficultés de recrutement », a fait remarquer Pierre Combat. Le volume de récolte a été de 81 441 hectolitres pour une surface de 1 898 hectares.

Des sujets qui crispent

Malgré la satisfaction d’un millésime réussi en dépit des aléas météorologiques, l’ODG Crozes-Hermitage a vivement regretté la « lenteur de l’administration » dans sa demande d’enrichissement, un retard de dix jours qui aurait pu être fatal à la récolte, selon les vignerons. Autre souci, récurrent cette fois, celui de la main-d’œuvre. « Trouver du personnel pour le travail dans les vignes, que ce soient des permanents ou des saisonniers, reste toujours d’actualité », ont dit les responsables de l’ODG Crozes-Hermitage. De même pour l’hébergement qui se confronte à des règles d’urbanisme et des lois sociales qui rendent difficile l’accueil du personnel sur les domaines. Un travail pour faire évoluer les réglementations d’urbanisme pour les logements des saisonniers est en cours au sein de la commission départementale de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers (CDPenaf).

Une AOP engagée dans l’agro-environnement

À noter, au vu de l’évolution de l’appellation le conseil d’administration de l’ODG Crozes-Hermitage a autorisé la plantation de 80 hectares supplémentaires par an. Et suite à un travail sur l’inventaire des labels environnementaux, le recensement fait ressortir qu’environ la moitié des surfaces est concernée avec, de plus, une tendance à l’augmentation, ce qui augure une appellation de plus en plus engagée dans l’agro-environnement.

Par ailleurs, l’appellation participe financièrement à une expérimentation de traitements des vignes en coteaux par drone. Les premiers résultats sur l’AOP Cornas sont jugés encourageants. Mais les essais sont à l’arrêt du fait d’un problème réglementaire. De quoi susciter, là encore, un agacement.

Parmi les projets, d’une part, un travail sur l’harmonisation des obligations déclaratives pour tous les crus des Côtes-du-Rhône afin de simplifier les démarches administratives. D’autre part, un projet de classement Unesco de la Syrah pour la partie septentrionale de l’AOP Crozes-Hermitage.
En conclusion, Pierre Combat a émis le souhait que la météo en 2022 soit plus propice que celle de l’an dernier. Et le trésorier, Yann Chave, a présenté un bilan financier en excédent, et ce malgré les aléas de 2021