Gilbert Louis, ancien président de la Chambre d'agriculture de l'Ardèche et agriculteur passionnée, est décédé dans la nuit du 20 juin à l'âge de 84 ans. Les obsèques ont lieu ce jeudi 23 juin dans la matinée, à Saint-Fortunat.
Fils d'agriculteurs de la vallée de l'Eyrieux, Gilbert Louis a tout naturellement choisi de se consacrer à l'agriculture. Marié à Jeannette, originaire de Laurac-en-Vivarais, ils se sont installés ensemble à Saint-Fortunat-sur-Eyrieux en arboriculture ( pêche, pommes et cerises). Leur petite exploitation familiale s'est progressivement développée, notamment à la Voulte, où le père de Gilbert travaillait déjà quelques parcelles depuis l’après-guerre.
Gilbert Louis s'est engagé très jeune dans le syndicalisme agricole puisque dès 1963, il rejoind le Jeunesse agricole chrétienne (JAC) et est élu président du CDJA (de 1963 à 1967). Il fut également président de l'Adasea de 1968 à 1976, et de la FDSEA de l'Ardèche, de 1972 à 1977.
Élu à la Chambre d'agriculture dès 1970, il en prend la présidence en 1976, succédant à Robert Genthial en 1976, et le restera jusqu'en 2001. Il fut également président de la Chambre régionale d'agriculture Rhône-Alpes en 1989, pour deux mandats. Parmi ses nombreuses responsabilités, il a également été membre du comité permanent de l’assemblée des présidents de Chambres d’agriculture en 1989, et représentant de l’assemblée permanente des Chambres (Apca) au sein de la commission nationale des calamités agricoles. Il fut aussi membre de la section "agriculture" du Conseil économique et social en 1993, membre de la commission des finances en 1995, et secrétaire adjoint de l'Apca en 1995.
Son épouse Jeannette l'a toujours soutenu dans ses responsabilités professionnelles. Ils ont eu trois enfants : Fabienne, Emmanuel et Christophe, qui s'est installé à son tour en arboriculture en 1985.
Coopérateur dans l'âme, il s'est pleinement engagé au sein de la coopérative fruitière Coop’Eyrieux qu’il a présidé dans les années 1980.
« Redécouvrir de grande ambition pour l’Europe »
« Engagée au service de l'agriculture, il a mené de front de grands combats professionnels dont celui de la protection contre les aléas climatiques, se souvient Jérôme Volle. Il restera un grand homme pour l’agriculture départementale et une vraie figure de la Vallée de l’Eyrieux. »
Lors d'une interview accordée à l'Avenir agricole en 2017, il s'était confié sur les dossiers et les événements qui l'avaient marqué durant ses mandats. « Je me souviens de toutes les manifestations organisées à l'automne par les agriculteurs, juste avant les négociations à Bruxelles pour la fixation des prix. C’étaient des moments forts. »
Autre grand combat mené par Gilbert Louis : la reconnaissance des zones défavorisées. Il se confiait à ce sujet dans nos colonnes : « L'une de mes plus grandes fiertés est d'avoir obtenu la reconnaissance d'une politique spécifique pour l’agriculture de montagne. Ce combat, nous l'avons mené avec les élus du plateau Ardéchois qui n'ont jamais baissé les bras. »
Il faisait aussi de part de ses regrets : « En créant des organisations producteurs, on croyait que l'on obtiendrait plus de pouvoirs face à la grande distribution. On a eu de grandes déceptions. » Sur l’Union européenne, il confiait avait une analyse encore très actuelle : « Je pense qu'on aurait grand besoin de redécouvrir de grandes ambitions agricoles pour l'Europe. »
Malgré ses nombreux mandats, Gilbert Louis était connu pour être un homme humble, fidèle à son territoire, à l'écoute. Tout à la fois pragmatique et visionnaire, il a contribué à la promotion et à la défense de l'agriculture ardéchoise et laissé une empreinte indélébile. Nous présentons nos plus sincères condoléances à son épouse et sa famille.
