LEGISLATION
Le député Besson-Moreau à la rencontre de l’agriculture ardéchoise

Marin du Couëdic
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Un temps d'échange autour de la loi visant à protéger le revenu des agriculteurs était organisé lundi 18 octobre à Privas, en présence du député Grégory Besson-Moreau, porteur du texte. L'occasion d’aborder les enjeux locaux et les attentes fortes des agriculteurs ardéchois pour une rémunération plus juste.

Le député Besson-Moreau à la rencontre de l’agriculture ardéchoise
Grégory Besson-Moreau (troisième en partant de la gauche) s'est longuement entretenu avec les représentants syndicaux et politiques de l'agriculture ardéchoise.

« J’ai immédiatement accepté cette invitation en Ardèche car, trop souvent, on fait la loi sans l’expliquer, sans prendre en compte son application réelle sur le terrain », a tenu à préciser Grégory Besson-Moreau. Le député de l’Aube, porteur de la loi visant à protéger la rémunération des agriculteurs - également appelée Egalim 2 - était à Privas lundi 18 octobre 2021 pour une matinée d’échange avec le député de l’Ardèche Hervé Saulignac, la FDSEA, Jeunes agriculteurs, la Chambre d’agriculture et les organisations professionnelles agricoles. L’occasion de mieux comprendre les mécanismes mis en œuvre par cette loi et d’en mesurer la portée sur l’agriculture ardéchoise.

« Inverser le mécanisme des négociations commerciales »

Les parties prenantes sont ainsi revenues sur les dispositions phares du texte, adopté à l'unanimité par les deux chambres le 4 octobre 2021 en commission mixte paritaire et censé aboutir au plus vite à une rémunération plus juste des agriculteurs en introduisant des garde-fous basés sur les coûts de production (voir L'Avenir agricole du jeudi 14 octobre 2021, page 13). En l'espèce, la loi prévoit un contrat obligatoire entre le producteur et l’acheteur, le principe de non-négociation de la matière première agricole, l’expérimentation du « rémunérascore », l’encadrement de contrats de produits sous marque de distributeurs et une série d'autres mesures contraignantes qui devraient s'appliquer dès mars 2022, à l'issue des négociations commerciales. « Cette loi doit permettre d’inverser le mécanisme des négociations commerciales, a résumé le député Besson-Moreau. Les agriculteurs sont depuis des années la variable d’ajustement dans la guerre de prix. Il faut stopper cette dérive, dont la responsabilité est politique ». Un constat partagé par son homologue ardéchois, Hervé Saulignac : « cette loi porte des perspectives d’espoir extrêmement importantes pour nos agriculteurs, qui doivent enfin pouvoir vivre dignement de leur métier. »

« Faire en sorte que notre agriculture profite de cette loi »

Au-delà d’une lecture nationale du texte, conçu comme un complément de la loi Alimentation de 2018, l’objectif de cette rencontre était de penser la nouvelle loi de manière concrète, au plus près de la réalité locale. « La juste rémunération des agriculteurs est un sujet majeur, particulièrement sur un territoire comme le nôtre, qui présente des contraintes de production et s'appuie sur la qualité, la proximité », a souligné Christel Cesana, présidente de la FDSEA de l'Ardèche. « Nos filières sont dynamiques, nos professionnels passionnés mais nous avons besoin au plus vite d'un prix rémunérateur basé sur le travail réel des producteurs », a renchéri Benoît Claret, président de la Chambre d’agriculture de l’Ardèche. Une revendication de longue date qui semble aujourd'hui possible pour Jérôme Volle, de la FNSEA : « Je crois beaucoup en la mise en application de cette loi. Il faut faire en sorte que notre agriculture ardéchoise en profite pleinement, c’est le sens de cette rencontre ». « Nous serons vigilant à la mise en oeuvre de cette loi à travers les décrets d'application », ont conclu élus locaux et responsables syndicaux.

 

FDSEA : « Un bel exemple du travail mené de concert avec les élus »

Christel Cesana, présidente de la FDSEA de l'Ardèche, s'est félicitée d'une matinée « riche de débats et d'explications constructives » avec le député Grégory Besson-Moreau, porteur de la loi sur la protection de la rémunération des agriculteurs. « Cette rencontre est un bel exemple du travail mené de concert avec les élus du territoire, qui sont des alliés précieux pour une législation plus juste en faveur des exploitants agricoles. »