ASSURANCE

2023, une année charnière pour Groupama Méditerranée

Frédéric Bosquet, le président de la fédération Groupama de l’Ardèche, ne s’en cache pas : « 2022 a été une année particulièrement difficile, et beaucoup de boulot nous attend en 2023. » A peine tournée la page du Covid que s’ouvrait le chapitre de la guerre en Ukraine. « L’Ardèche a également été touchée par les incendies, ici même, à Vogüé », rappelle aussi le président. « Contrairement à 2021, le département a toutefois été épargné par le gel et la grêle, qui ont fortement touché d’autres régions. »

Une forte exposition aux risques climatiques

Toutefois, Groupama Méditerranée dans son ensemble a connu plusieurs problématiques conduisant à des déséquilibres dans ses portefeuilles, comme l’explique son président Nicolas Assémat. « Nous sommes très exposés aux zones inondables dans le Sud. Sur les assurances auto, nous avons des contrats fortement dégradés sur certains secteurs, de Marseille à Perpignan notamment. Enfin, notre secteur agricole reste très vulnérable aux risques climatiques et nécessite un rééquilibrage : c’est le but de la réforme de la gestion des risques climatiques, à laquelle Groupama a pris part. »

Leader sur l’assurance multirisque climatique

Le secteur agricole, avec les aléas climatiques récurrents de ces dernières années, était en effet au bord de l’explosion. « En 2021, nous avons eu 18 millions d’euros de cotisation pour 80 millions d’euros de sinistres », illustre Frédéric Bosquet. Nécessaire, la réforme de la gestion des risques climatiques est une bonne nouvelle pour Groupama, « même s’il reste des sujets de débats, comme le pool de réassurance ou encore le sujet de l’assurance prairie. » Le président de Groupama Ardèche affirme : « Nous restons en tout cas les leaders de l’assurance multirisque climatique ; d’ailleurs, les ¾ des viticulteurs qui étaient assurés chez nous ont déjà re-souscrit, et d’autres sont encore en cours. »

Une hausse des tarifs inévitable 

Nombre de sociétaires l’ont noté : les tarifs 2023 de Groupama ont augmenté. Nicolas Assémat se justifie : « Si l’inflation tourne autour de 6 %, les indices sur lesquels sont calculés les tarifs des assurances ont parfois augmenté de 10 % et plus. C’est pourquoi nous sommes contraints d’appliquer ces hausses. » En contrepartie, le groupe mutualiste promet des efforts sur la proximité et veut être « irréprochable » sur le service rendu aux sociétaires.

Aussi, début février, Groupama Méditerranée comptait 15 000 résiliations de plus qu’en 2021 à la même date. « Nous avons perdu environ 9000 sociétaires, ce qui est plutôt conforme à nos prévisions », souligne Romain Tanguy, le directeur général. Une attention particulière est portée sur le marché agricole : « il va falloir être vigilant pour garder et fidéliser nos agriculteurs. »

M.C